[Videos] Invité de la rédaction Abdou Latif Coulibaly, candidat à la présidentielle : ‘Je n’ai aucune préoccupation par rapport à Karim Wade’

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Un des animateurs du mouvement Y en a marre est un employé du candidat de Abdou Latif Coulibaly. Suffisant pour que le pouvoir voie sa main derrière ces jeunes qui s’opposent à la candidature du président Wade. Mais, dans cette seconde partie de l’entretien qu’il nous accordé, le candidat de Bennoo Alternative 2012, qui ne cache pas sa sympathie envers ce mouvement, réfute ces accusations.

Wal fadjri : Le pouvoir vous reproche de tirer les ficelles de Y en a marre. Etes-vous derrière ce mouvement ?
Abdou Latif COULIBALY: Si je pouvais tirer les ficelles, je n’aurais aucune honte à le faire, mais je ne le fais pas. Ceux qui le disent ne s’imaginent pas que des jeunes soient capables de se réveiller et de faire une analyse objective de la situation, de dire qu’ils n’en veulent plus sans avoir aucun mentor. Je respecte beaucoup ces garçons. Il y en a, d’ailleurs, un qui travaille chez moi, mais qui a son indépendance absolue (Fadel Barro, porte-parole du mouvement ‘Y en a marre’, Ndlr). Si aujourd’hui, je tirais les ficelles, je demanderais aux nombreux nouveaux inscrits sur les listes électorales, dont ils sont d’une certaine manière responsables, de venir avec moi. Je n’ai aucune forme d’attache avec ceux de ‘Y en a marre’. Par contre, on ne peut pas me reprocher d’avoir des bonnes relations avec eux. Ils me respectent infiniment grâce à ce que je fais. Mais j’aurais souhaité tirer les ficelles.

Latif Coulibaly président de la République, une occasion rêvée pour faire les comptes de l’Anoci ?

Je vais aller au-delà des comptes de l’Anoci, dont j’ai déjà fait les comptes. Pour les Sénégalais qui veulent en savoir sur l’audit de l’Anoci, cela a déjà été fait. C’est 432 milliards de francs mobilisés, c’est dix milliards de francs par kilomètre de route construit au Sénégal. Ce n’est pas moi qui le dis, mais les experts comme Bara Tall. Au Maroc, le kilomètre de route coûte 1 milliard. Si cela ne choque pas, rien ne choquera plus dans ce pays. Je vais auditer des filières, c’est différent des entreprises. Il faut auditer les filières des transports aériens pour savoir pourquoi on a liquidé et mis à terre Air Sénégal et pourquoi on a amené Sénégal Airlines. Ce sont des questions fondamentales qui dépassent l’audit simple. Je vais aussi auditer les filières de la pêche pour savoir combien d’argent on a donné à des hauts responsables qui ont signé des licences de pêche à partir desquelles les bateaux russes, japonais et coréens pillent les ressources du pays.

C’est une préoccupation majeure. J’ai parlé, récemment, dans une émission, de la filière des industries extractives : Sabadola. Vérifiez le budget en cours, regardez les recettes programmées, vous ne verrez nulle part dans ces recettes l’apport des industries de Sabadola. C’est le système des privatisations qu’on a mis en place qui est désastreux. Mais, il faut aller au-delà de Sabadola. Tous les gens qui disposent d’un permis d’exploitation minière ont eu la capacité et le droit de l’avoir, mais dans quelles conditions ils l’ont eu ? Où est le titre minier de Sabadola ? Il dort dans le coffre-fort d’une banque parce qu’il a été hypothéqué à Londres. Ils ont prélevé pratiquement plus de 300 milliards de francs Cfa et le Sénégal n’a pas perçu cet argent. Ils savent de quoi je parle.

Quel sort pour Karim Wade, dont le nom est souvent cité dans des scandales ?

Je n’ai pas de préoccupation par rapport à lui. Karim Wade n’est pas le président de la République du Sénégal ; il a géré et il ne m’intéresse que par rapport a ce qu’il a géré. Il devra en rendre compte. Et ce n’est pas moi qui vais en décider, c’est peut-être là également un profil différent des autres. Je ne dirai pas que je poursuivrai telle personne, mais je ferai de sorte que la justice soit indépendante et que je sois informé au même titre que Pierre qui est poursuivi devant la justice. Je ferai en sorte même que la politique criminelle ne dépende plus du ministère de la Justice, mais du Conseil supérieur de la magistrature doté d’une indépendance absolue et réelle. Si bien que c’est dans mon bureau que mon conseiller juridique viendra me dire : ‘Monsieur le président de la République, voilà où en est arrivée la justice et voilà les gens qui seront poursuivis.’ L’essentiel n’est pas de dire ici qui sera poursuivi ou qui ne le sera pas, mais de mettre en place des structures indépendantes qui seront en mesure de faire le travail qu’on attend d’elles. Donc, je n’ai aucune forme de préoccupation par rapport à Karim Wade. Je n’ai de préoccupation que par rapport aux actes qui ont été posés et aux faits qui ont été commis et si cela interpelle Karim Wade il n’y a pas de problème. Si cela interpelle aussi un autre que lui, la justice fera son travail. Parce qu’il n’y a pas que lui. Pourquoi vous soulignez son nom ?

‘La rébellion n’aurait jamais prospéré si elle n’était pas entretenue d’une manière ou d’une autre par les voisins du Sénégal. Avons-nous mené une politique diplomatique à la hauteur des exigences des relations diplomatiques que nous devons entretenir avec la Gambie et la Guinée-Bissau ?’

Parce que vous avez écrit un livre sur lui.

Non, je n’ai pas écrit un livre sur lui. J’ai écrit un livre sur la gestion d’un gouvernement. Il y a même des gens qui sont aujourd’hui des opposants et qui ont géré.

Et qui vont rendre compte ?

Tout le monde rendra compte. Mais, ce n’est pas moi qui vais en décider. C’est une justice et des cours des comptes indépendantes qui diront qui doit rendre compte. Il y a même des privés qui rendront compte, parce qu’il y a des privés qui ont grassement reçu des fonds publics. Pourquoi ils l’ont reçu ? Il n’y a pas que des gens qui ont géré directement par un titre officiel ; un privé qui n’a donné aucune prestation à l’Etat et qu’on se rend compte dans les comptes de l’Etat qu’il a reçu 50 ou 100 milliards de francs devra rendre compte. C’est la raison pour laquelle mon premier audit sera les fonds publics, parce qu’avant d’aller quelque part et de promettre des investissements, il faut savoir ce qu’il y a dans les caisses, comment l’argent a été dépensé. C’est un travail important qui constitue à lui seul un programme politique.

Quel régime politique comptez-vous mettre en place ?

Je suis dans un collectif qui a déjà réglé cette question. Il y a une Constitution qui a été élaborée par les Assises nationales et je l’appliquerai sans retenu et sans qu’une virgule ne soit enlevée. Je n’ajouterai ni n’enlèverai de virgule. Si, en revanche, des gens estiment qu’il y a des choses à enlever ou à mettre, on se mettra à table et on le fera. Donc, je n’ai pas la prétention de dire que j’aurai tel régime, parce que je suis en mission qui me demande d’appliquer la nature du régime qui a été proposée.

Latif Coulibaly a-t-il une solution toute faite pour régler la crise casamançaise ?

Ce sont des solutions toutes faites qui nous ont posé des problèmes pendant trente-deux ans. Alors, je ne vais pas retomber dans le piège des solutions toutes faites. Il faut d’abord comprendre ce problème. J’ai produit un ouvrage en 1999 dans lequel je rends compte de la réaction de Senghor quand il était en voyage officiel au Portugal. Son directeur de cabinet à l’époque est venu lui apporter la dépêche qui informait du coup d’Etat intervenu en Guinée-Bissau. Nous étions au mois de septembre. Senghor a marqué un temps d’arrêt et a dit : ‘Cela va être grave pour la Casamance.’ Et il envisageait de remettre en question son départ du pouvoir. Il est parti en 1981 et, en décembre 1982, les rebelles sont entrés en Casamance. Je ne dis pas qu’il avait une vision mais il a eu une prémonition. C’est pour dire qu’il savait le poids qu’il exerçait dans cette zone pour maintenir le bouillon sur la marmite. Les hommes politiques ont une responsabilité fondamentale et un rôle irremplaçable à jouer et je m’efforcerai de le jouer avec hauteur. Je ne sais pas ce que je vais faire en Casamance si je suis élu pour être modeste, mais je sais par contre, instruit par l’expérience de journaliste et par l’expérience tout court, ce que je ne ferai pas.

C’est quoi ?

D’abord, je ne vais pas considérer l’argent comme le moyen le plus absolu pour cette crise. Je vais le considérer comme un instrument pour régler la question.

Comment ?

En dotant l’armée de matériel, en lui assurant le ravitaillement qu’il faut et en la mettant dans les meilleures conditions d’intervention. Mais en préparant également les conditions politiques et diplomatiques pour arriver à un consensus qui nous permettra, après la guerre, de sortir par le dialogue.Pourquoi je parle de l’argent ? Je suis tombé sur un document du Fonds de promotion économique (Fpe) par lequel l’Etat du Sénégal a transféré 400 millions de francs Cfa pour fêter, à l’époque, le jubilé de l’abbé Diamacoune. Est-ce que tout cet argent est allé dans le jubilé du prêtre ? N’ont-ils pas permis d’armer la rébellion, je ne sais pas. J’allais faire une interview avec le président la République le 19 février 2003, un citoyen casamançais est venu me voir et m’a donné des documents qui montrent que l’Etat lui devait 2 millions de francs pour payer le loyer de six dirigeants rebelles installés à Ziguinchor.

Il me remet le document en demandant d’intervenir auprès du président de la République. Si vous avez les bandes de cette émission, vous verrez que j’ai posé la question au président de la République. Comment peut-on concevoir que l’Etat du Sénégal cherche des appartements et villas pour loger les rebelles ? C’est inacceptable. Il faut identifier en Casamance l’interlocuteur privilégié pour amorcer le dialogue. Tous les gens de la Casamance sont des interlocuteurs, mais il va falloir faire le tri.

Il va falloir régler un certain nombre de problèmes avec le voisinage. La rébellion n’aurait jamais prospéré si elle n’était pas entretenue d’une manière ou d’une autre par les voisins du Sénégal. Avons-nous mené une politique diplomatique à la hauteur des exigences des relations diplomatiques que nous devons entretenir avec la Gambie et la Guinée-Bissau ? Je n’en suis pas sûr. Ces pays sont des acteurs importants, mais il faut qu’ils comprennent que le Sénégal ne peut plus continuer indéfiniment à subir des attaques de rebelles qui, quelques minutes après, se retrouvent en territoire gambien sans que l’armée nationale ait le droit de les poursuivre en territoire gambien. S’il le faut, l’armée doit aller jusqu’à la capitale, Banjul. Je le dis de façon très claire. Deuxièmement, si cela demande que le palais présidentiel soit transféré à Kabrousse, à Bignona pour travailler sur la Casamance, alors Dakar m’en voudra, mais le palais partira à Ziguinchor. C’est une image pour vous dire ma préoccupation par rapport à la Casamance.

‘Je ne fais pas de confiance aveugle aux institutions, parce que malheureusement, par le passé, elles ont eu à démontrer qu’elles n’ont souvent pas été à la hauteur des attentes du peuple sénégalais.’

Il y a moins d’un an, à Walf Tv, lors de l’émission Opinion, vous aviez proposé un référendum d’auto-détermination pour la Casamance. Votre position a-t-elle évolué ?

Il faut rappeler les termes que j’avais utilisés. La Casamance a énormément de problèmes et je vous ai donné mon opinion de journaliste à l’époque. J’ai donné l’opinion d’un expert journaliste, mais je ne suis plus dans le cadre d’un journaliste qui intervient. Il y a une politique sur la Casamance définie par les Assises nationales qui n’a jamais parlé d’auto-détermination. Si j’accepte d’endosser le projet proposé, cela veut dire que mes opinions personnelles n’ont plus de valeur. Mon opinion ne peut pas être appliquée comme politique, parce que c’est justement cela qui nous a coûté cher. Un homme d’Etat arrive avec ses engagements, mais une fois au pouvoir donne son sentiment personnel, encore faudrait-il qu’il puisse convaincre les autres qu’il faille aller dans le sens de son opinion. Je me conforme strictement au projet proposé par ma coalition. Si je ne suis plus en accord avec ce projet, je dirai aux gens de ma coalition que ma conscience ne permet plus d’y aller, j’arrête.

L’idée de Jean Marie François Biagui de transformer le Mfdc en parti politique peut-elle être la solution ?

Il est mieux placé pour répondre à la question. En tout cas, en tant qu’acteur politique, toute idée émise par un acteur de la crise mérite d’être examinée. Et celle-là mérite de l’être au même titre que toutes les autres idées émises par les cadres casamançais et par les acteurs de la guerre sur le terrain. Il ne faudrait pas rejeter une idée a priori. Il faut l’étudier pour comprendre son impact positif sur le cours des évènements. Par conséquent, je considère que c’est une idée. On peut améliorer, amender les idées pour les rendre performantes. Un démocrate ne peut rejeter une idée, il la discute. Après l’avoir discutée et confrontée avec la réalité, on avise. Donc, je la considère comme une bonne idée qu’on peut discuter. Encore que l’Etat n’est pas concerné, c’est le Mfdc qui va lui-même le faire et l’Etat étudiera si les conditions d’un parti politique sont réunies. En tant que président, je demanderai au ministre de l’Intérieur de leur donner le récépissé s’ils sont conformes à la réglementation. Je ne ferai pas comme ceux qui sont là et donnent le récépissé selon leur bon vouloir. Je donnerai parce que la loi exige que je donne.

Avez-vous déjà vu une candidature d’un président sortant invalidée parce que jugée inconstitutionnelle ?

Ce sera la première fois au Sénégal.

Vous y croyez ?

J’y crois fortement. Si je n’y croyais pas, je ne serais pas là. Je crois également que ces élections vont se passer dans des conditions où on n’imposera pas aux Sénégalais des choses contraires à la Constitution. C’est la fiabilité des institutions qui sont chargées d’examiner cette candidature qui est en jeu. Je ne fais pas de confiance aveugle aux institutions, parce que malheureusement, par le passé, elles ont eu à démontrer qu’elles n’ont souvent pas été à la hauteur des attentes du peuple sénégalais.J’espère, cette fois-ci, que Dieu nous entende, que l’institution sera à la hauteur. Evidemment, être à la hauteur c’est déclarer la candidature de Wade irrecevable, parce que je considère qu’elle est illégale.

En tous les cas, j’espère que nous serons dans un régime démocratique. Si le Conseil constitutionnel rejette cette candidature, nous allons suspendre notre campagne électorale et organiser une très grande fête. Si elle l’avalise, on se battra jusqu’à la dernière énergie et s’il entend raison, il partira. Wade a le choix d’avoir une sortie honorable et respectable comme le président Diouf. J’imagine qu’il a raté de faire du Sénégal un pays émergent, mais il ne doit pas encore rater l’occasion qui lui est donnée de sortir par la grande porte, en disant simplement aux Sénégalais : ‘Je pars, puisque j’ai accompli ma mission avec 26 ans de lutte héroïque, pour que la démocratie soit ancrée au Sénégal.’ Il en a les moyens et l’intelligence. En a-t-il la liberté ? C’est cela la question.

Etes-vous prêt à aller à des élections où vous aurez le président Wade comme adversaire ?

Mais, Wade c’est le candidat le plus facile à battre, mais sa candidature est illégale. Pensez-vous que les Sénégalais vont élire un homme de 86 ans ? Ce n’est pas possible. Parce que notre culture nous enseigne que quand on a un certain âge vous devenez quelqu’un qu’on respecte et on doit vous donner les moyens de vous reposer.

Pourquoi mettre la pression sur le Conseil constitutionnel ?

Est-ce qu’il faut dans un pays supprimer le débat politique sous prétexte qu’on met la pression sur le Conseil constitutionnel ? De quoi dispose le citoyen pour se faire entendre entre deux élections ? Il dispose des moyens que lui offre la démocratie : le débat. Le débat c’est la sève nourricière de la démocratie. Il ne peut pas y avoir de démocratie sans débat. On veut nous convaincre aujourd’hui qu’on ne peut plus débattre de cette question, alors que c’est lui qui l’a ouvert en disant publiquement : ‘J’ai bloqué la Constitution, je ne peux plus être candidat.’ De la même manière qu’il avait le droit de le dire, qu’il nous laisse le droit de le lui rappeler. Mais on dit : si vous le rappelez, vous faites pression sur le Conseil constitutionnel. Qui fait pression sur le Conseil constitutionnel ? De mon point de vue, c’est lui qui fait le plus pression sur les institutions de la République.

Ce ne sont pas les citoyens ni les partis qui ont proposé au président du Conseil constitutionnel un salaire indu de cinq millions de francs. Ce ne sont pas non plus les citoyens qui ont fait venir des juristes de France pour sortir une résolution pour dire que sa candidature est valable. Enfin, les citoyens n’ont pas dit que ‘seul Dieu m’empêchera d’être candidat’. Cela veut dire que le Conseil n’existe pas. Et d’ailleurs, de sa part, c’est un délit. Parce qu’il a juré de faire respecter la Constitution et de garantir l’indépendance de la justice. Ce qui n’est pas le cas d’un parti politique. Quand il pose des actes qui sont contraires à son engagement quand il a prêté serment, cela veut dire simplement que non seulement il fait pression, mais qu’il commet une violation flagrante de la loi et de son serment.

‘Diouf pouvait porter la caution à 65 millions, mais il ne l’a pas fait. C’est un gentleman. La démocratie, c’est l’exercice d’un pouvoir avec beaucoup d’intelligence et de tact.’

Vous reconnaissez-vous dans la stratégie du M23 ?

Ma seule présence signifie que je me reconnais dans le mouvement qui est une stratégie pacifique et intelligente à laquelle j’adhère parfaitement. Je n’ai jamais vu un mouvement aussi hétéroclite faire une démarche aussi intelligente, méthodique et sérieuse. Ce qui s’est passé samedi dernier (vendredi, Ndlr), c’est à l’honneur de la démocratie sénégalaise.

Le jour où le Conseil constitutionnel va valider la candidature de Wade, vous irez encore à la Place de l’Obélisque ?

Cela veut dire donc qu’ils vont valider cette candidature ? Je ne suis pas sûr. Par contre, j’ai des appréhensions quand je me réfère au passé du Conseil constitutionnel, mais je prie Dieu qu’Il me démente.

Pour la préservation de la paix sociale, certains suggèrent de laisser Wade au pouvoir jusqu’en 2014.

Nous ne l’accepterons pas. La paix sociale dépend des gens de Wade. Parce que violer la loi pour qu’il aille jusqu’en 2014 sous prétexte de préservation de la paix sociale, c’est dire donc que ce sont eux qui vont agiter le pays. La paix sociale doit être préservée par le respect de la loi. Le respect de la loi n’est pas seulement une envie, c’est une obligation qui incombe à tout homme politique et à tout citoyen. C’est ça le charme de la loi. On y adhère librement parce qu’elle est protectrice de tout le monde. Si la République est faible, le citoyen le sera aussi. Par contre, si la loi est forte, l’individu l’est aussi.

Où est-ce que vous allez tirer les ressources de votre campagne ?

Vous n’avez pas demandé à ceux qui sont passés avant moi dans cette émission d’où ils tirent l’argent de leur campagne.

Mais vous prônez la rupture

Ceux qui me donnent l’argent ne veulent pas que le pouvoir sache qu’ils ont donné. C’est pour cela que je ne vous donne pas de nom.

Mais ce sera quand même de l’argent licite ?

Nous nous sommes imposés une règle : jamais de dons qui contreviennent à la loi. Par contre, il ne faut pas faire de l’angélisme. La politique demande des moyens qu’il faut trouver. Dans le strict respect de la loi, nous trouverons des gens qui interviendront pour aider un projet politique.

Avez-vous réuni l’argent pour la caution ?

Si on est arrivé là, c’est parce qu’on a réuni au moins la caution, c’est un minimum, c’est un ticket d’entrée. D’ailleurs, ironie de l’histoire, si en 1999 on avait fixé cette somme à 65 millions, on se serait passé de cette alternance. A l’époque, j’étais très informé. Après avoir vendu deux terrains, l’un à Malika et l’autre à Keur Massar, ils avaient réuni quatorze millions de francs Cfa et un autre avait proposé de vendre sa maison. Diouf pouvait porter la caution à 65 millions, mais il ne l’a pas fait. C’est un gentleman. La démocratie, c’est l’exercice d’un pouvoir avec beaucoup d’intelligence et de tact. J’incarne cette élégance, comme d’autres.

Allez-vous continuer à assurer le rôle de directeur de publication de votre journal ?

Objectivement, je n’ai même plus le temps de le faire.

Vos chances d’être au second tour ?

Aussi importantes que celles de tout le monde, particulièrement celles du président du la République.

Votre commentaire sur ce qui s’est passé à la mairie de Mermoz Sacré-Cœur.

J’ai vu des hommes qui ont littéralement agressé un homme et ses employés et probablement l’auraient tué. Cela n’aurait inquiété nullement le pouvoir. Il s’en serait même félicité. Heureusement qu’il a été lucide. On ne peut se réjouir de la mort d’une personne, mais il faut que chacun comprenne que quand vous agressez dans ces conditions, vous êtes le seul responsable de votre sort. Il y a la légitime défense, il y a l’état de nécessité, etc. Et tout plaide en faveur de Barthélémy Dias. Je trouve d’ailleurs terrible qu’on ait consacré une minute de silence à ce garçon (Ndiaga Diouf, Ndlr). Quel est le signe de respect que le pouvoir montre officiellement ou publiquement envers les soldats et les civils tués en Casamance ?

Réalisé par Pierre Edouard FAYE (Walf Tv), Georges Nesta DIOP, Charles Gaïky DIENE

walf.sn

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