VIH/SIDA – Diagnostic précoce grâce aux référements dans les centres de santé : L’implication des tradipraticiens saluée

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Plus de deux mille tradipraticiens au Sénégal, reconnaissent désormais qu’ils n’ont aucune potion contre le Vih/Sida. Mieux, ils orientent systématiquement certains de leurs patients vers les structures de santé, pour le diagnostic de la maladie. Des avancées acquises grâce à leur partenariat avec l’Ancs, dans le cadre d’un projet dont le financement émane du Round 9 du Fonds mondial.

Des tradipraticiens regroupés dans l’Ong Gestu ont maintenant une autre perception du Vih/Sida. Certains téméraires qui brandissaient la potion magique «pouvant» venir à bout du virus ont vite revu leur discours, convaincus désormais de leurs limites. Ils savent en effet que, ce ne sont ni les cauris encore moins les divinations qui peuvent identifier le virus dans le sang. Mieux, ils savent qu’aucune potion magique tirée d’une plante médicinale ne peut guérir une personne vivant avec le Vih, quand bien même des formules peuvent permettre de lutter efficacement contre les maladies opportunistes, qui fragilisent plus le malade, telles que la tuberculose.
Ce pas ô combien important pour la réponse au Vih est aujourd’hui franchi grâce à l’implication et surtout au partenariat de l’Alliance nationale contre le Sida (Ancs) en direction des tradipraticiens. Ces derniers regroupés dans une association ont harmonisé leur discours, ce qui paraissait comme une utopie, fait remarquer Massogui Thiandoum, chargé de programme à l’Ancs, au cours d’un atelier tenu hier à Dakar, sur l’évaluation à mi-parcours du projet de renforcement du plaidoyer et de la sensibilisation auprès des tradipraticiens pour la réduction de la propagation du Vih au Sénégal.

Pour M. Thiandoum, cet acquis constitue une valeur ajoutée à la réponse dans la mesure où les tradipraticiens orientent systématiquement leurs patients vers les services de la médecine conventionnelle capables d’identifier le virus du Sida dans le sang. Ceci permet une prise en charge précoce du porteur du virus, après l’avoir persuadé de son statut et des risques qu’il fait courir à ses partenaires. Ainsi Thiandoum ne cache pas sa satisfaction : «La révision du discours des tradipraticiens est très im­portante pour la réponse. Main­tenant, ils orientent leurs patients, les conseillent de suivre les services les mieux indiqués et cela ne peut nous réjouir.» Il est clair, à la lecture de son discours, que l’Ancs a fait un choix pertinent de sceller un partenariat avec les tradipraticiens dans le cadre d’un projet. Lequel a permis déjà de recenser près de 2 000 tradipraticiens à travers le pays, selon Mamadou Bâ, président de l’Ong qui les regroupe.

Mais le président de Gestu n’en est pas pour autant satisfait. «Nous allons continuer à faire le tour du pays, à identifier les tradipraticiens et à les persuader de la gravité du Sida dans une communauté», promet-il en marge de la cérémonie d’ouverture de cet atelier. Puis d’ajouter : «Nous les convainquons à référer les malades dans les structures de santé conventionnelles, pour limiter les dégâts.» Avant de se féliciter du fait que plusieurs

régions et les départements et villages les plus reculés du pays ont été déjà visités, dans le cadre de ce projet. D’ailleurs la présence à cette rencontre, de plusieurs dizaines de tradipraticiens venus de tout le pays est assez illustrative de l’engagement des uns et des autres, dans la réponse à la maladie.

Pour Mamadou Bâ, cet atelier va permettre aux tradipratriciens de qualifier eux-mêmes, les efforts qu’ils ont fournis durant la première partie de l’exécution du projet, qui les lie à l’Ancs. Il dit espérer ensuite, qu’une fois de retour dans leur terroir, ils vont continuer à véhiculer le bon message à l’endroit de leurs pa­tients.
Aussi, cette rencontre est-elle une occasion de tirer des enseignements du passé et surtout de partager leurs expériences, en vue d’améliorer leur discours pour les besoins d’un diagnostic précoce de la maladie.


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1 COMMENTAIRE

  1. c’est une très bonne chose de sérier les champs d’actions .
    si chacun reconnait et accepte son champs d’action et ses limites , les choses ne se comporteront que mieux .
    c’est une grande victoire déjà que les tradipraticiens acceptent leurs limites par rapport à cette maladie .
    les patients gaspilleront moins d’argent et iront plus vite aux lieux indiqués .

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