Les prévenues C. Diarra, A. Diarra et A. Sy ont comparu hier libres devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar mais elles risquent de retourner en prison, si le juge leur inflige la peine de 6 mois ferme requis par le parquet. Elles ont été jugées pour les délits de violence, voies de fait et diffamation.
Une fois n’est pas coutume, une affaire de sorcellerie s’est invitée hier à la barre du tribunal. Pourtant, les deux familles entretenaient jusque-là de très bons rapports et personne ne pouvait présager une telle chose. C’est en tout cas ce qu’a confié la partie civile devant le juge. Tout a commencé avec la mort de la nommée Awa Ka, membre de la famille Diarra. Elle a succombé des suites de blessures causées par la morsure d’un chien.
Naturellement, Amy Mbaye s’est rendue à la maison mortuaire pour présenter ses condoléances. Mais là-bas, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. A sa grande surprise, l’une des filles de la famille, C. Diarra, s’est mise à la pointer du doigt comme étant celle qui a causé la mort de la défunte Awa Ka qui se trouvait être sa meilleure amie. Devant toute la foule, elle l’a enjoint de sortir de la demeure. Amy Mbaye a ajouté devant le juge que la jeune fille a continué à la traiter de sorcière et qu’une de ses sœurs, A. Diarra, s’est également jointe aux injures. Traumatisée par cet épisode, elle soutient avoir perdu la tête. Bouleversée, la dame a été contrainte de quitter les lieux. Au moment de s’en aller, leur nièce A. Sy lui a donné un coup sur la tête. Elle a donc porté plainte contre la famille de son amie.
Devant la barre, les trois prévenues, qui ont comparu libres car bénéficiant de liberté provisoire, ont toutes nié les faits qui leur sont reprochés. Elles ont fait savoir au juge qu’elles étaient plus peinées par la mort de leur parent qu’autre chose. «C’est moi qui ai décidé d’évacuer la maison, afin d’éviter d’autres problèmes. Mon père était malade et c’était pour que son état ne dégénère pas que j’ai prié tout le monde de rentrer», a confié C. Diarra qui se défend d’avoir dit quoi que ce soit à la dame Amy Mbaye. «Personne dans notre famille n’a traité Amy Mbaye de sorcière», a confié sa sœur A. Diarra. Sa fille A. Sy a juré n’avoir jamais levé la main sur la elle. Mieux, la prévenue a confié au juge qu’elle n’était même pas présente à la maison.
Mais selon la fille de la plaignante, Aïssatou Ndiaye, c’est parce qu’elle avait réclamé son argent à la défunte Awa Ka que tout ceci s‘en est suivi. Pour réparer le préjudice subi par la famille de sa cliente, l’avocat de la partie civile Me Babacar Mbaye a demandé que la décision du tribunal soit publiée dans trois journaux différents, y compris l’Observateur qui avait écrit un article là-dessus. Des dommages et intérêts, Me Mbaye a laissé entendre que sa cliente n’en a pas besoin. Il a été suivi par le procureur qui a insisté sur la constance des faits pour requérir une peine de 6 mois ferme contre les trois prévenues ainsi qu’une amende de 500 000 francs.
Le trio sera fixé sur son sort le 1er décembre prochain. En sortant de la salle d’audience, les deux camps ont repris leurs querelles de plus belle avant d’être séparés pas leurs proches.
EnQuête
Ces histoires sont très courantes au Sénégal surtout chez les Halpular, on dirait qu’ils ne sont pas des musulmans. Des accusateurs qui croient plus aux charlatents corrompus qu’à ALLAH. Celle qui est mordu par un chien sauvage est plus proche de mourir de rage que d’être bouffée par une amie. Au lieu de voir ce qui est plus cohérent, plus scientifique, plus véridique, plus juste, plus médico-légale et plus juridique, les gens cherchent toujours le plus facile et le plus pour justifier la mort de tel ou telle. Ces histoires ont détruit des relations, continuent à détruire des relations et tendent encore à sombrer notre société dans l’obscurité des esprits au moment où toutes les grandes civilisations cherchent la lumière pour éclairer leurs esprits.
La famille Diarra doit comprendre que la maman ne reviendra jamais et le mieux c’est de chercher à payer sa dette au lieu de chercher des histoires.
Celui ou celle qui a la capacité de voler, rentrer dans le corps des hommes ou des femmes et d’en manger le contenu n’a pas besoin d’aller au tribunal ou de recourir à la justice. Il règle ses comptes à lui seul sans avoir honte car il aurait juste un pouvoir qu’il a exercé.
Les gens laissent parfois leurs enfants mourir du paludisme sans même être capable de payer un seul comprimé de Fazidar et finissent à raconter ce qui n’existe point ou ce qui n’existe que dans l’ignorance. C’est triste et c’est honteux pour une société qui se dise musulmane.