Vive altercation entre le Pdg de la 2stv et un agent d’Ageroute: El Hadji Ndiaye accuse l’Etat d’avoir empiété sur son terrain

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CONSTRUCTION D’UNE PASSERELLE PRèS DU CICES

Rien ne va plus  entre El hadji Ndiaye, le Pdg de la 2Stv et le ministère des Infrastructures dirigé par Karim Wade. Samedi dernier le patron de la 2Stv a failli en venir aux mains avec les travailleurs de la Cse (Compagnie sahélienne d’entreprises) chargée de construire une  passerelle à hauteur du Cices dans le cadre des travaux d’embellissement de Dakar initiés par le ministère des Infrastructures. M. Ndiaye reproche, en effet,  aux services de Karim Wade d’avoir empiété sur son domaine. «Je passais tranquillement quand j’ai vu l’engin et des ouvriers en train de déblayer», a expliqué M. Ndiaye à la foule venue aux nouvelles. Lorsque ces derniers lui ont expliqué les raisons de leur présence, le Pdg de 2Stv a piqué une de ces colères. Menaçant, il ordonne aux ouvriers  d’arrêter immédiatement, sous peine de le voir prendre une pelle et refermer lui-même les tranchées.
Devant le refus de ces derniers d’obtempérer, M. Ndiaye demande à parler à la hiérarchie de l’Ageroute. On lui file le numéro d’un certain Ibrahim Sall, qui se trouve être le chargé des projets au niveau de l’Ageroute. Par téléphone, M. Ndiaye réitéra les mêmes menaces. Ce à quoi Ibrahima Sall a répondu avec une fermeté déroutante : «Si vous touchez aux tranchées, vous courez non seulement le risque de faire la prison, mais cela  ne va  pas retarder les travaux.»
Face à la fermeté de ton de son interlocuteur, M. Ndiaye change de stratégie et saisit toujours par téléphone Tayibo Ndiaye, le Dg du Cadastre. Il se présente en victime, explique qu’on veut saborder son projet sans aucune raison. Après l’avoir longuement écouté, l’homme à l’autre bout du fil lui demande de se calmer, «le temps de voir plus clair». C’est à cet instant précis que Ibrahima Sall, bien décidé à faire valoir ses droits arrive sur les lieux. «Nous n’avons pas empiété sur votre domaine, l’Ageroute dispose d’un rayon de 100 m de part et d’autre de la route. Je suis venu par politesse, mais je n’étais pas obligé. Si vous doutez de mes propos, sortez les extraits du plan et montrez-moi par où commence votre terrain et par où il se termine», a expliqué M. Sall. Ce que le Pdg de la 2Stv n’était pas en mesure de fournir, arguant qu’il les avait oubliés.
Désarmé et à court d’arguments, M. Ndiaye se lance dans un long réquisitoire contre le régime : «Mais je vais quitter ce pays, il y a de quoi. Moi, je suis un honnête citoyen qui investis, un constructeur. Tout ce qu’on veut, c’est me mettre les bâtons dans les roues. Est-ce que c’est motivant ? Le Cices n’appartient plus à l’Etat, tout a été cédé à des particuliers. Par conséquent, l’Etat ne peut pas autoriser des constructions sur des sites appartenant à des tiers, sous peine de les indemniser». «Et dire que j’ai prévu de construire un centre culturel de 10 milliards. C’est cela qu’on veut faire tomber à l’eau», s’est de nouveau offusqué M. Ndiaye, dégoulinant à grosses gouttes de sueur. Imperturbable, M.  Sall rétorque : «Nous ne sommes pas dans cette situation (d’expropriation) et même si tel était le cas, il y a des gens faits pour ça. Je connais le droit, je connais mon métier. Et vous n’allez pas me retarder.» Aussitôt, il ordonne à ses «gosses» de faire redémarrer la machine.
Comprenant qu’il  était sur le point de perdre  la manche, El hadj Ndiaye demande, en fin stratège, à «ce qu’au moins l’on suspende les travaux jusqu’à mardi».
Sur les nerfs, M. Sall qui avait jusque-là gardé son calme lance crûment : «Pourquoi je le ferai ? Je ne vois pas pourquoi je dois le faire. Vous voulez juste profiter de cet instant pour faire jouer les relations, mais c’est peine perdue.»
Puis, M. Sall profite de cet avantage psychologique pour faire la morale à M. Ndiaye sur «la notion du bien public». «Nous ne sommes pas des privés ; nous travaillons pour l’Etat c’est-à-dire pour l’intérêt général. C’est important que vous le compreniez.»
Malmené, El hadji N’diaye tente un dernier baroud d’honneur en sollicitant de nouveau Tayibo Ndiaye, qui pria M. Sall «de patienter jusqu’à mardi le temps de confronter les différents plans». Ce que ce dernier à accepté.
Tout en sueur M. Ndiaye, pris par on ne sait quel démon, se  retourne contre votre serviteur et assène : «Ah bon, vous m’enregistrez. D’accord, vous avez le droit d’enregistrer, mais pas de diffuser.» Ce après quoi il tord le bras et arrache le dictaphone de votre serviteur, sous le regard médusé des gendarmes de la Foire, qui observaient impassibles la scène. S’étant rendu compte de sa méprise, il tente de faire résonner la fibre corporatiste : «Vous savez Madiambal et moi nous sommes deux téméraires, c’est pourquoi on nous met les bâtons dans les roues. Si l’Etat veut même 15m de mon domaine, je suis prêt à les lui céder», lance-t-il à l’endroit de votre serviteur.
lequotidien.sn

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