Vivre sans argent : Gabriel Luneau Hachey présente son mode de vie alternatif sur les réseaux sociaux (Témoignage)

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XALIMANEWS-Gabriel Luneau Hachey, originaire de Val-d’Or, vit sans argent – ou presque – depuis deux ans et demi. Le jeune homme de 22 ans a fait ce choix afin de démontrer qu’un mode de vie alternatif est possible. Il voyage partout à travers le Québec et une communauté de plus de 50 000 personnes suit sa quête sur les réseaux sociaux.

Un texte de Félix B. Desfossés

Sur un coup de tête

Gabriel étudiait en art et technologie des médias à Jonquière quand il a tout quitté sur un coup de tête en un avant-midi de février 2015.

« J’ai réalisé plusieurs choses pendant que j’étais au cégep, se souvient-il. J’ai compris que je ne voulais pas nécessairement m’en aller dans la voie conventionnelle dans laquelle on voulait que je m’en aille. Je m’informais beaucoup sur le système monétaire et je me rendais compte que ce n’est pas une vraie sécurité que de juste avoir de l’argent, de dépendre d’un système monétaire qui peut planter du jour au lendemain et ne plus avoir aucune valeur. »

Maintenant, il va où le vent le mène d’un jour à l’autre.

Donnant-donnant

« Je suis sans domicile fixe, nomade. Principalement, je me sers de l’abondance qui est déjà là autour de nous pour vivre. Au lieu d’avoir moi-même un appart, je m’arrange pour rencontrer des gens qui, eux, ont un divan ou une chambre de libre, qui ont un intérêt à ce que je passe chez eux pour un échange de service. Je les aide pour la bouffe, le ménage, le cuisine, pour rénover, leur jardin… n’importe quoi! Ça fait que c’est donnant-donnant parce que j’apprends super gros de mon bord », fait-il remarquer.

Il profite aussi de ses déplacements pour s’impliquer dans différentes causes environnementales et sociales.

Souvent, Gabriel Luneau Hachey se retrouve en forêt, où il passe énormément de temps, dit-il. Avec une seule bâche, il s’organise des campements de fortune et se nourrit de plantes qu’il cueille. Il a également appris à se soigner avec les produits de la nature.

Lorsqu’il se trouve dans les secteurs plus urbains, il récupère de la nourriture jetée par les épiceries. Il a d’ailleurs fondé un groupe Facebook nommé Free Food for Free People il y a deux ans dans lequel des centaines de personnes échangent à propos de cette pratique baptisée en anglais le dumpster diving, littéralement, plonger dans les poubelles!

Un influenceur sur les réseaux sociaux

Le seul point d’ancrage du jeune homme est peut-être virtuel : les réseaux sociaux. Bien que sa démarche soit marginale, des milliers de personnes le suivent. Par l’entremise de sa page Facebook et de son compte YouTube, il publie des vidéos et donne de l’information sur le mode de vie qu’il a choisi.

Auprès de cette communauté, il fait la promotion de « valeurs de liberté ». « La liberté d’être qui on est, dit-il, de ne pas avoir à suivre un seul modèle, une seule voie, une seule façon de vivre qui est bonne, une seule façon d’être qui est imposée, une norme… c’est de briser la norme. J’ai le droit de vivre autrement. J’ai le droit de vivre dans le bois ».

Anthropocentrisme et biocentrisme

« Ce pour quoi je me bats, continue Gabriel, c’est la protection de l’environnement, la protection de l’eau, pour qu’on change nos façons de vivre, d’améliorer ça, d’aller vers des industries plus intelligentes, plus locales, plus régénératrices. Tu dois prendre en considération que le capital financier ne vaut rien si ton capital social et ton capital humain, ton capital culturel est en train de dépérir et d’être saccagé. C’est une vision où on passe de l’anthropocentrisme au biocentrisme où on n’est plus l’humain suprême au-dessus de tout, qui est meilleur que la nature, mais on fait partie de la nature, on fait partie de cet équilibre. C’est aussi pour ça que je me lève en vivant sans argent».

Combien de temps pourra-t-il vivre ainsi?

Mais ce mode de vie est-il vraiment plausible pour quelqu’un qui voudrait, par exemple, fonder une famille? « C’est sûr que je ne vivrai pas ce mode de vie là toute ma vie », assure-t-il, lucide.

La sédentarisation viendra bientôt pour lui, croit-il. « C’est sûr que ça va venir et que ça va être vraiment avec d’autres gens, une autosuffisance collective où on échange nos capacités, nos connaissances et tout, où on peut vivre d’une manière riche et soutenable pour l’environnement. »

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