Volez, Pillez, C’est Le Contribuable Qui Paie ! par Abdoulaye Thiam

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Les rapports de la Cour des comptes, de l’Autorité pour la régulation des marchés publics (ARMP) et de l’Inspection générale d’Etat (IGE), se suivent et se ressemblent. Chaque année, ils font état des manquements graves dans l’administration sénégalaise et proposent des solutions. Mais face à l’impunité notoire dans notre pays, les prédateurs ne se gênent pas à commettre les mêmes forfaits. Les sociétés nationales sont transformées en de véritables vaches à lait où les maigres recettes sont partagées par des «criminels» à col blanc.

Certains directeurs généraux les prennent pour leur bien privé. Ils pillent, volent, s’enrichissent, enrichissent leurs amis, leurs proches, leurs parents. Sans vergogne. Pour la bonne et simple raison, qu’ils sont intouchables. Parce que bénéficiant de la protection des politiques ou de marabouts avec qui, ils partagent leur butin. Et si on n’est pas sous la protection de ces deux parapluies, on utilise la honteuse arme politique qu’est la transhumance.

Avec la récurrence des scandales, il serait même légitime de douter de la fiabilité de l’amélioration du rang du Sénégal en matière de corruption, selon le classement de Transparency International.

Classé 69ème mondial sur 174 pays avec une progression de 43 points, notre pays sort de la zone rouge, devenant ainsi le 10ème pays africain, le troisième de la Cedeao et premier de l’Uemoa et de l’Ohada.

Mais les faits, eux, restent têtus avec une gangrène qui poursuit sa marge de progression d’une manière éhontée. Le Sénégal parait, aux yeux du monde entier, comme étant le seul pays, où les milliardaires ne sont pas que les hommes d’affaires. Mais aussi et surtout des fonctionnaires de l’Etat. Des ministres. Des directeurs généraux de sociétés nationales. Des inspecteurs des impôts et domaines. La plupart d’entre eux, roulent en carrosse pendant que les «Gorgorlu» crèvent la dalle.

Comme ces populations de Sebi-Ponty qui ont envoyé une lettre ouverte au directeur général de la SDE, parce qu’elles sont restées plus de six mois sans eau. Comme elles, plusieurs autres villages et hameaux au Sénégal soufrent de faim, de soif, d’enclavement, d’insécurité. Des villes entières passent des nuits dans le noir à cause des coupures d’électricité. De Sédhiou à Matam, en passant par le bassin arachidier, des femmes continuent à accoucher dans des charrettes. Des enfants sont accueillis dans les abris de fortune par faute de classes.

Mais ces souffrances, les pilleurs de la République n’en ont cure. Ils toisent le bas peuple, le snobent, spolient ses terres. Mais, jusqu’à quand ?

sudonline.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Merci Mr Thiam pour cette contribution. En quelques lignes et de façon claire, vous avez résumé le mal de notre pays: des agents de l’état, des politiciens qui se comportent comme des sangsues au détriment de la masse de la population. Et depuis des décennies!!! Remédier à cet état de fait, en ayant par exemple, à chaque échelon des contre pouvoirs ou organismes de contrôle efficaces qui agissent à temps, nous ferait accomplir des pas de géants. Mais force est de constater, avec la médiocre classe politique que nous avons, nous n’en prenons pas le chemin. Sauf si la masse les y oblige…

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