Vox Populi Vox Doloris (Le cri du peuple est le cri de la souffrance)

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Quand on soustrait l’erreur politique du courage politique, il en résulte soit la honte, soit le regret.

Le passage historique du président Sall à l’université de Dakar fut l’un des plus chaotiques de l’histoire politique du Sénégal.

Le nuage noir qui a enveloppé cette visite cauchemardesque révèle au delà de l’indiscipline dont parlent certains analystes, une ribambelle de défauts et de défaillances. Apres lecture et écoute de certains commentateurs, il m’a semblé que les gens remarquent juste l’évidence et le coté superficiel de l’événement. D’abord l’attitude adoptée par nos camarades est un acte gravissime qui épanche une méconnaissance absolue de l’Institution que représente le Président de la République. Ils ont paru ne pas faire la différence entre Macky Sall en tant que citoyen lambda et le président qu’il est. Rien ne peut justifier cet acte. Si l’on est capable de jeter des cailloux à son Président, l’on doit être capable de brûler son drapeau national. Chers compatriotes, pardonnez-les.

Par ailleurs, cet accident de parcours politique démasque  une éclampsie absolue de renseignements indispensables à l’équilibre d’un Etat et d’un Etat-Nation.  Comment se fait-il que le président soit aussi désinformé à tel point de ne pas avoir une idée de ce qui l’attendait à l’université? A-t-il lui même pris le risque de s’embourber dans une frasque euphorique et impopulaire, ce qui dénoterait un handicap politico-stratégique de sa part; ou sont-ils les renseignements qui n’ont pas retrouvé leur marque d’antan (l’efficacité, la rapidité et la précision dans l’information), ce qui, si c’est le cas ferait froid au dos car connaissant rôle des renseignements dans l’équilibre sociétal et du tissu social aussi bien sur le plan national qu’international. Il ne doit y avoir aucune défaillance au niveau des renseignements. C’est l’élément qui tient, retient et maintient la paix sociale de toute nation.

Dès lors, la situation qui s’est présentée malgré étant très regrettable, doit attirer l’attention non seulement du président mais de toute la nation sur le besoin crucial d’un consensus national sur le système éducatif sénégalais qui fabrique des intellectuels abrutis. Un consensus qui résulterait d’assises sérieuses et approfondies de l’éducation et de l’instruction sénégalaises. Certaines réformes entamées par le ministre de l’enseignement supérieur en collaboration avec le gouvernement traînent trop d’incohérences et à la limite même ne sont pas sérieuses.

Prenons cet exemple parmi tant d’autres,  l’orientation de nouveaux bacheliers à l’UVS (Université Virtuel du Sénégal : Un élève qui vient fraîchement d’avoir son bac et qui n’a jamais eu la chance de manipuler un ordinateur ou qui n’a aucune maîtrise de l’outil informatique se voit bombardé dans cet univers ou l’ordinateur est substitué à son professeur. D’abord, il lui faudra des pieds et des mains pour se payer un ordinateur, puis prendre le car rapide ou ses jambes pour se mettre dans un coin et profiter du wifi peut être d’un inconnu pour tenter de s’habituer à son clavier. Combien de temps lui faudra-t-il pour avoir une assise sur sa filière. Déjà psychologiquement cet étudiant n’a aucune motivation pour passer et hélas, l’Etat a mis à sa disposition toutes les conditions d’échec. Et pourtant ils disent vouloir former de très bons étudiants. Il faut un diagnostic plus sérieux et plus profond de l’éducation sénégalaise.

En tout état de cause, le Président Sall dois dès à présent être plus regardant et plus vigilent et éviter de laissé son oreille à des  gens comme Souleymane Jules Diop? qui ont un problème avec la vérité.  Cet individu qui qualifie ce qui s’est passé d’acte de quelques badauds. Ce qui est archi-faux, j’en suis témoin. C’est une foule folle furieuse d’étudiants qui avaient un seul objectif : manifester au président leur éréthisme du fait de la suppression de certains acquis, le retard éternel du payement de leurs bourses, le manque total et criard d’infrastructures pédagogiques, le non-recrutement de professeurs à suffisance entre autres. L’université est un baromètre politique et j’ose espérer que le président en tirera toutes les conséquences requises pour revoir sa politique éducationnelle et apprendre à être plus flexible et souple par rapport aux revendications légales et légitimes de toutes les couches sociales de la nation.

La fougue, les muscles, l’émotion et l’humeur ne sont pas les qualités d’un vrai leader mais les défauts d’un mauvais chef.

L’écoute, le calme, la souplesse et la constance constituent le secret du parfait leader.

Vox Populi Vox Dei (La voix du peuple est la voix de Dieu)

El Hadji Massiga Sene, Professeur au Lycee M. Delafosse

Ancien dirigeant de l’Amicale de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines.

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