Wade, de démocrate à démon crade comme de « Sopi*» à « fippou*» ! Par Alioune Badara NIANG

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«Le pire dans le pire, c’est l’attente du pire. »- Daniel Pennac

Oui, je serai tenté de dire qu’une fois n’est pas coutume mais dernièrement les menées subversives, voire insurrectionnelles d’Abdoulaye Wade, encore lui, se multiplient dans des proportions très inquiétantes. Réalise-t-il l’énormité de ce qu’il dit, de ce qu’il fait ? Assurément oui et ça l’amuse ! Et ceci ne saurait, hélas, pas nous étonner : c’est un euphémisme usuel pour qualifier les horreurs dont le père de la voyoucratie, est coutumier. Alors peu importe donc la qualification qu’on utilise devant l’irrespect systématique ou l’irrévérence permanente de cet éternel opposant envers les symboles de la République. Ils lui sont allergiques « à vie », avec ses quatre-vingt-dix ans ((90) bien exprimés par son air patibulaire même s’il dit qu’il en a quatre-vingt-huit (88). Allez savoir toujours!

Oui, mais dans le moment, nous aurions eu toutes les personnes éprises de démocratie en première ligne, des condamnations, des propos d’indignation contre celui qui s’en prend avec véhémence aux institutions, notamment au Président de la République, à la démocratie, qui fait feu de tout bois ! Obsédé sans doute, dans cet élan, par l’emprisonnement de son fils. Son (Karim) cas rime avec l’inacceptable dans une démocratie. Mais là, rien ou si peu !

Oui, Wade fait le bravache sans conviction ! Il sait mieux que quiconque que dans une démocratie, il est intolérable de braver une interdiction de l’autorité, de forcer un barrage de police, d’inviter l’armée dans le jeu politique, d’appeler à marcher sur le Palais, d’inciter à la révolution, de signer l’arrêt de mort d’un tribunal et j’en laisse. Mais manifestement il s’en moque ! Oui, on sait qu’il a troqué ses habits de démocrate depuis qu’il a perdu le pouvoir et qu’aussi son fils est toujours privé de liberté, mais ça ne justifie aucunement qu’il déchaîne les passions et tente de révolter la population. Espère-t-il à terme (re)prendre le pouvoir par une révolution ? Nous ne nous abaisserons pas à de telle conjecture, en revanche nous condamnons le chemin qu’il emprunte, un chemin dangereux et propice à des dérives tous azimuts. De « Sopi» à « Fippou», tous les signaux sont au rouge, à force de remonter le peuple comme une pendule.

Oui, et qu’est-ce que j’entends ? Dérapage ! Seulement ?! Que voilà un mot aimable mais sans aucun écho ! Si un autre politicien ou un citoyen tout court, avait osé prononcer ses paroles, poser ses actes, tout le monde hurlerait au scandale, évoquerait le « ventre fécond, d’où a surgi la bête immonde », mais c’est parce qu’il s’agit d’Abdoulaye Wade et vu son âge et son statut d’ancien Président de la République, il faut le ménager. On nage en plein délire là, car je suis d’avis que le pire des arguments est celui qui prétend qu’on peut évoquer le respect de la vieillesse et s’en servir comme une excuse à des absurdités définitives comme celles que nous sert ce démon crade, qui prend ses rêves pour la réalité. Vers quel (dangereux) modèle de société allons-nous?

Oui, il faut du courage pour comprendre la République, ses enjeux, ses valeurs, et pour les défendre. Cette défense de la République est une urgence dans un moment grave comme celui que nous vivons, où un père, pour éviter la condamnation à son fils, expérimente des stratégies suicidaires au mépris de la stabilité du pays.

Non, on ne peut pas dire tant pis ! Et penser que pour l’instant ce n’est que gesticulations inutiles destinées à marquer les esprits ! Que tout ça c’est du cinéma, parce que c’est un grand comédien, Wade ! Que juste devant la presse, il éructe, il menace, il insulte ! Et aussi croire qu’il veut comme à son habitude créer le buzz, puisqu’ aujourd’hui les médias sont buzzivores, ils veulent leur lot de «Teuss*» quotidien ; qu’il joue le jeu des médias qui l’adorent et leur offre régulièrement de quoi faire leurs gros titres. Que nenni ! Et un fact-checking montrerait que derrière cette posture de mascotte des médias, il pose des actes …….Politiques.

Non sans rire ! L’irrespect et l’impertinence sont pour Wade, des moyens de revendiquer son indépendance et d’affirmer sa propre valeur. Et surtout donner tort à ceux qui ont voulu l’enterrer après sa défaite de 2012. Au vu du spectacle qui se déroule sous nos yeux, il ne se fait aucun doute que ses tentatives insurrectionnelles sont de véritables outils clés de cette artillerie lourde mise au point pour perturber la paix de la citadelle. Oui, même si l’on est contre le Président Sall, on se doit de condamner énergiquement un tel penchant dangereux pour la pérennité de la démocratie que rien ne peut justifier. Inévitablement ! Les démocrates de ce pays sont fortement interpellés.

Oui, ils doivent se lever pour tester leur capacité d’indignation et surtout d’actions face aux velléités d’un père repoussoir qui s’est trouvé des slogans pour mieux enfariner les têtes: « Je n’accepterai pas qu’un criminel condamne mon fils », « Je donnerai ma vie pour libérer Karim ». Ces slogans brillent par leur stupidité. Il en transpire une réflexion aboutie d’un état pré-pyromane de son auteur et le syllogisme qui les accompagne est imparable : Karim a été maltraité, ses conseils privés de paroles, donc la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite) n’est pas impartiale. C’est à pouffer de rire mais cette sentence est de Wade, elle caractérise un père meurtri, qui s’acharne contre ce tribunal, s’ingéniant à démontrer qu’il ne s’agit que d’un ramassis de juges politisés. C’est hallucinant ! Oui, faut-il déployer un « rideau de fer » ou un «mur de Berlin », pour ne pas être submergés par lui et ses quidams regroupés au sein de ce « machin » pourri de défense de la rue publique ? La question mérite d’être posée car ces gens ne voient pas le monde tel qu’il est mais tel qu’ils le rêvent.

Oui, ce qui ne se dit pas : Plutôt que du recul c’est de la hauteur que le Président Macky Sall a pris. Comme à son habitude, il est plus dans l’écoute et la proposition, que dans la polémique. Sa grande estime à l’endroit de son prédécesseur, pourtant insupportable, ne date pas d’aujourd’hui. Et c’est donc tout naturellement  qu’il a dit oui pour un dialogue entre pouvoir et opposition. Un dialogue franc où les questions tactiques ne prévalent pas sur les problèmes de stratégie, c’est à dire les opportunités sur les valeurs. Tout le contraire de ce que propose Wade : La libération de Karim. Et rien que ça. Absolument intenable ! Aussi l’autre problème c’est qu’il clive au lieu de rassembler. Il est dans l’affrontement et non dans la cohésion et le consensus. Il oppose une fraction (fût-elle religieuse) contre une autre. Dans pareille situation on ne peut avoir qu’un vainqueur, le vaincu est humilié et écrasé. Oui, mais ce qui est certain, Macky Sall ne cèdera jamais et ne participera jamais à aucun arrangement, ni sur la libération de Karim, encore moins sur la traque des biens mal acquis. Wade peut se bercer d’illusions si ça lui chante mais c’est bien une réalité, l’indépendance de la justice dans ce pays. Comme quoi, l’ère des protocoles comme celui de rebeuss et dont il est peut- être nostalgique, est révolue.

Oui, il y a des moments où la démagogie flatte des choses tout-à-fait détestables et c’est comme ça que les situations deviennent ensuite incontrôlables, non maîtrisables. Jusqu’à quand Wade prendra-t-il le peuple pour des « idiots utiles »? Nous lui suggérons après un tour chez un psychiatre, de relire Talleyrand : « Tout ce qui est excessif est insignifiant ».C’est gratuit !

Oui, mais quelle chance de pouvoir insulter le Président de la République de son pays, de le trainer dans la boue chaque semaine, d’accuser son régime de démocrature, de répandre rumeurs, mensonges et on-dit, sans aucun problème ! En sciant chaque jour la branche, méfiez-vous de ne pas vous retrouver par terre un jour… Dans la fange ! Oui, à coup sûr.

Oui, tout est dans le titre de ce billet car il vise justement à comprendre la transformation radicale d’un démocrate (ou supposé tel) en un vrai démon, adorant le jeu avec la dynamite. D’ailleurs n’est –il pas temps que « gorgui mo baré doolé* » (apparemment il récuse une telle appellation), nous dise où est –ce qu’il veut qu’on le « place » ? Il n’est pas meilleur au pouvoir et il est pire dans l’opposition. Un endroit où un démon crade ne pourra profaner les caractéristiques d’un démocrate ! Peut- être la chambre voisine de celle de Karim ?

[email protected]

Sopi* : changer

Fippou* : se rebeller

Teuss* : émission de radio avec une thématique faits divers

3 Commentaires

  1. Rappel de la même recette.

    Puisque Macky et sa mackyité sont nuls en politiques, Wade a utilisé la technique de l’Aïkido. Il a utilisé la force de l’adversaire. Macky, sa presse, son gouvernement et ses partenaires de Benno, c’est connu et Wade l’a testé à plusieurs reprises, il suffit d’adresser une critique à Macky pour qu’ils se mettent tous en rang pour apporter une réponse. Vous dites quelque chose à Macky aujourd’hui, ils en ont pour un mois à défiler un à un devant les médias pour répondre. Et c’est une obligation chez eux. La preuve par le reproche que Ndoye faisait à Aminata Tall de ne pas défendre Macky, alors qu’elle a tout reçu de lui. Bien sûr que la réplique d’Aminata Tall a fait tomber le thiaya de Ndoye et le peuple a pu voir deux salaires. Mais on a ainsi compris aussi que pour eux il est inconcevable d’obtenir un poste sous le règne de Macky et de se taire quand on l’attaque. Wade a donc noté la règle: Une attaque sur Macky= un mois d’occupation de tout le gouvernement, de sa presse et de ses cadres. Alors, il a attendu le bon moment pour lancer son attaque. Et jusqu’après la francophonie, ils n’auront pas de temps à consacrer à celle ci, occupés qu’ils sont à répondre à Wade.
    Si au moins ils pouvaient retenir la leçon de stratégie politique, au lieu de continuer à se comporter comme des taureaux devant un torero. Wade agite le chiffon rouge, et ils foncent. A la longue, ils s’épuisent et viendra le coup de grâce.

  2. Et au suivant !
    Après que Wade eut fait tournoyer sa canne pour leur en administrer un bon coup sur la tête, ils ont tous perdu le Nord. Comme des bambins, j’ai fini par avoir pitié d’eux. Ils ont tous sortie des contes de cowboys.
    Les contes de cowboys, pour ceux qui ne savent pas, sont nés par ceci.
    Les cowboys suivaient leurs animaux dans les paturages. Puis à la tombée de la nuit, ils faisaient camping dans les savanes, pour reposer les animaux et passer la nuit. Alors, ils allumaient un feu. Et pour veiller pour la garde des animaux, ils racontaient des histoires à tour de rôle. C’était des thèmes du genre: que chacun raconte son histoire la plus drôle, ou la plus triste, etc. Et la règle, c’était que si tu n’as rien à raconter, tu n’as pas le droit d’écouter les histoires des autres. Il fallait t’isoler, loin, là où il est impossible que tu entendes. Alors, personne ne veut s’isoler dans le noir et le froid. Chacun attend donc son tour de conter. Et quand arrive ton tour, dés lors que tu as écouté les histoires des autres, mieux vaut raconter n’importe quoi que de se retrouver avec une balle entre les deux yeux. Voilà ce qu’est une histoire de cowboys. Une histoire qu’on raconte parce qu’on y est obligé.
    Et les répondeurs de Macky, pour ne pas se voir reprocher de ne pas défendre Macky, et ainsi perdre leurs postes, se retrouvent dans la même situation que les cowboys.
    Ainsi, ils ont oublié que la seule rupture qu’ils ont apporté au Sénégal, c’est que, désormais, c’est à l’accusé de fournir des preuves.

  3. Encore Xeme,Tjours Xeme,partout Xeme,L,infatigable Xeme.Quand une opposition multimilliardaire decide de recruter un bon mercenaire de la plume, champion en mensonge et manipulation,il ne peut pas trouver mieux.

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