Wade embrassé.Un gros bonnet du régime au cœur d’un détournement de 600 millions F Cfa

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C’est un scandale qui éclabousse le gouvernement avec une remontée à la surface accentuée par la célébration ce samedi 1er mai de la fête du travail. Pire, l’affaire met dans une situation inconfortable les plus hautes autorités. Un peu plus de 600 millions de francs Cfa, destinés à l’organisation des élections de représentativité syndicale, ont « disparu ». Une enquête déclenchée par le procureur de Dakar, Ousmane Diagne et confiée au doyen des juges d’instruction, Mahawa Sémou Diouf, a conduit à l’inculpation de deux personnes proches de l’utilisation de ces fonds, dont un certain O.Sy. Ce dernier est actuellement en liberté provisoire après avoir consigné la somme de 14 millions de francs Cfa. Mais jusqu’ici, l’enquête peine à franchir un palier supérieur, les mis en cause occupant actuellement de hautes fonctions étatiques…  Lors d’un débat organisé samedi 1er mai sur 2S Tv, M. Sidya Ndiaye, secrétaire général de la Fgts (Fédération générale des travailleurs du Sénégal) a dénoncé avec une extrême vigueur « le silence des autorités », alors que 600 millions F Cfa ont été débloqués par le trésor public. « Un inspecteur du travail a été inculpé mais, il n’est qu’un lampiste », a ajouté M. Sidya Ndiaye. De son côté, M. Mame Mor Mbodj, de la Confédération nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) a fustigé la lenteur de la procédure en caricaturant la situation née de ce détournement de deniers publics : « la marmite n’est pas trouée et le gigot a disparu ; alors, il faut tout simplement demander à ceux qui avaient les moyens de soulever le couvercle », a-t-il ironisé avec une allusion claire au ministère du Travail, de la Fonction publique et des organisations socioprofessionnelles.  Deux individus mis en cause, dont un inspecteur du travail, ont reconnu certes les accusations portées contre eux, mais ils ont juré n’avoir pris « que » 14 millions de F Cfa. Lors de leurs auditions, les inculpés ont donné un « nom » (et pas n’importe lequel), précisant que ce dernier a bénéficié directement des fonds à travers des chèques au porteur qui lui avaient été remis.  C’est en mai 2009 que Me Madické Niang, alors ministre de la Justice, avait saisi le parquet pour faire la lumière sur ce scandale, un de plus, dirait-on, mais qui pourrait faire des « dégâts collatéraux » car le mouvement syndical tenant plus que tout à démasquer les coupables.  Dans tous les cas, par presse interposée, cette affaire avait refroidi les relations entre Me Abdoulaye Babou, actuel président de la commission des lois de l’Assemblée nationale et M. Adama Sall, son prédécesseur au ministère du Travail, et actuel ministre de l’Assainissement et de l’Hygiène publique. La suspicion que ce scandale entraîne dans le monde syndical s’est tellement exacerbée (des leaders syndicaux auraient-ils touché au « fruit interdit » ?) qu’un responsable de centrale a interpellé le chef de l’Etat sur la question samedi, après-midi, le 1er mai, au palais de la République.  C’est une réponse très « diplomatique » que Me Abdoulaye Wade lui a servie, liant l’allocation d’une subvention annuelle de 600 millions de francs aux centrales syndicales, à la tenue d’élections de représentativité des organisations des travailleurs. « C’est nous qui avions promis de donner 600 millions de francs aux structures syndicales. Je tiendrai cette promesse après le renouvellement des centrales », a-t-il notamment répondu à l’interpellation. « J’ai demandé au ministre en charge du Travail de procéder aux élections de représentativité. C’est la seule façon de régler le problème de la représentativité et savoir ce que représente chaque syndicat », a assuré M. Wade. –

Nettali.NET

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