Yacine Ba Sall, Directrice générale de l’institut BDA: « Certains sondages sont préfabriqués »

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Pour commenter l’actualité des sondages, qui mieux que Yacine Ba Sall, Directrice générale de l’institut BDA, ‘’référence en matière de sondage’’ ? Cette dame, qui totalise plus de dix-neuf ans d’exercice avec son entreprise, a accepté, pour EnQuête, de se livrer, et de permettre qu’on mette enfin un visage sur son nom. Mme Sall, dans cet entretien, après avoir expliqué pourquoi ‘’les opinions des Sénégalais sont stables’’, aborde les élections de 2012 où ‘’tout peut arriver’’. Elle ne manque pas d’émettre un avis sur le traitement des sondages qui ‘’va crescendo’’ dans la presse et sur l’attitude des hommes politiques qui ‘’dorment sur leurs lauriers’’ après un sondage alors que ‘’c’est le moment d’agir’’. Entretien

 

Mme Sall, c’est quoi un sondage ?

Le sondage, c’est une photographie de l’opinion à un moment donné. On peut dire que le sondage est aujourd’hui le seul instrument de mesure scientifique de l’opinion publique. Le principe du sondage, c’est qu’on ne peut pas, pour observer des phénomènes, interroger l’intégralité de la population. Ce serait faire du recensement, ce serait atrocement long et très coûteux. Donc, à défaut du recensement, on constitue un échantillon qui est une portion de la population de référence que l’on veut étudier.

Justement comment élaborer un échantillon ?

Toute la difficulté et toutes les questions que se posent les gens viennent de là. Les gens se demandent comment un échantillon peut-il être le reflet de la population générale ? Mais pour cela, il y a des méthodes statistiques éprouvées qui permettent de sélectionner les individus de manière à avoir un échantillon parfaitement représentatif. Et la représentativité, c’est ça l’essentiel en matière de sondage. Si les gens que vous interrogez représentent parfaitement la population que vous étudiez, vous pouvez généraliser les conclusions de votre échantillon à l’ensemble de cette population.

L’actualité des sondages à caractère politique, c’est la publication de deux sondages contradictoires. Vous en pensez quoi ?

J’ignore tout de la publication de ces sondages politiques. Nous, nous faisons un sondage à la demande d’un client à qui nous faisons signer des clauses de confidentialité et nous en restons là. J’ai été très étonnée de noter que depuis octobre 2010 précisément, le phénomène de publication de sondages politiques va crescendo, avec l’apogée ces jours-ci. Qui est derrière ? On ne le sait pas. Mais actuellement, on assiste à une véritable surenchère avec les sondages qui deviennent une sorte d’arme de guerre. Et ça, ce n’est pas le but du sondage. Et puis, il y a de quoi s’interroger. Je ne commenterai pas les résultats en eux-mêmes, c’est aux instituts qui les ont faits de les commenter ou aux organes de presse qui les ont diffusés. Mais je dirais simplement comme tout le monde que je ne peux que m’étonner de la contradiction forte relevée dans deux sondages (NDLR : celui publié par L’Observateur qui prédit la victoire de Macky Sall au premier tour et celui du journal Le Pays qui fait de Wade le vainqueur, également au premier tour) qui font douter et même jeter le discrédit sur la profession.

Cela vous gêne-t-il qu’on publie des résultats de sondages ?

Ce qui est gênant dans cette affaire, c’est que personne n’en assume la paternité. On voit des sondages fleurir, on ne sait pas d’où ils sortent, on se demande même s’ils existent, on est même en droit de penser que ce sont des chiffres fabriqués. Toutes les dérives sont possibles. La seconde chose qui me gêne profondément dans ces sondages diffusés, c’est qu’on dise toujours ‘’Institut européen’’, comme si rien de bon en la matière ne pouvait se faire au Sénégal. Je trouve que c’est une sorte de complexe d’infériorité parce que c’est comme si, pour légitimer les résultats, il fallait qu’ils soient estampillés ‘’origine étrangère’’.

Et que pensez-vous de la convocation de journalistes à la Division des investigations criminelles ?

Des journalistes convoqués à la DIC, je n’en pense pas grand-chose. Je l’ai lu dans la presse comme tout le monde. Ce que je peux simplement dire, c’est qu’une loi existe –elle date de 1986- et interdit la publication de sondages ou du moins la soumet à une série de conditions tellement contraignantes que cela équivaut à une interdiction.

Faites-nous la genèse de la loi interdisant la diffusion de sondage politique. A l’époque, un journaliste célèbre a fait un micro-trottoir qu’il a appelé sondage et qui est sorti dans un journal à l’époque. Bien entendu, la plupart des hommes politiques de l’époque n’avait pas une cote de popularité avantageuse dans ce micro-trottoir. Donc cette loi est sortie en guise de riposte.

Que pensez-vous justement de cette loi ?

Le problème de cette loi, c’est qu’elle est atrocement contraignante. Elle visait en fait à décourager les instituts de sondage. Mais moi, je dis plutôt que cette loi vise à empêcher la publication de sondages parce que c’est un parcours du combattant qu’il faut suivre pour réaliser un sondage. Cela ne s’applique pas uniquement au sondage politique, mais à tous les sondages quel qu’en soit l’objet.

Dans les dispositions de cette loi, il y a la fameuse Commission de sondage qui doit valider le sondage avant sa publication. Cette commission existe-t-elle réellement ?

C’est justement le problème principal que pose cette loi. Moi, je n’ai pas connaissance de son existence. Et je peux même affirmer que jusqu’à une période très récente, cette Commission n’existait pas. Maintenant, si elle existe, cela voudrait dire qu’elle a été créée en catimini. Le second problème de cette commission telle que créée par la loi, c’est qu’elle ne comporte pas, pratiquement pas du tout, de techniciens du domaine en son sein. Donc, je vois mal comment une commission dirigée principalement par des juristes peut décider de la validité d’un sondage, ou autoriser tel ou tel cabinet à pratiquer l’activité de sondage. En vérité, il y a comme un vide juridique.

Aujourd’hui, comment se porte le secteur ? Est-ce une activité lucrative ? Ou une autre où l’on peine à joindre les deux bouts ?

J’ai fait un travail avec des financiers pour évaluer l’activité de sondage. J’ai des chiffres que je ne vais, bien entendu, pas communiquer. Mais, c’est une activité (un petit moment de réflexion)… C’est un marché important. Il l’est à travers la diversité des cibles susceptibles d’intéresser le marché. Aujourd’hui, tout le monde est susceptible d’être intéressé par les sondages. Donc, la technique de sondage est la même et elle est applicable à une infinité de domaines. Et je pense que nous, au niveau de la BDA, je pense que nous n’avons pas encore fini de faire le tour du marché. Il y a encore …

Même après dix-neuf ans d’existence ?

Même après dix-neuf ans. Il y a encore plusieurs niches que l’on peut exploiter. Le marché politique devrait raisonnablement devenir plus intéressant. Si ce qui se passe actuellement se termine bien du point de vue de la loi, cela devrait profiter aux instituts de sondage. Parce que les hommes politiques devraient être amenés davantage à utiliser ce type d’outil dans leur démarche.

L’activité politique est-elle du pain béni pour les instituts de sondage ? Du pain béni, c’est exagéré de dire ça. Nous, à l’institut BDA, l’activité politique ne représente pas 10% de notre chiffre d’affaires. Donc, cela signifie que nous vivons de sondages réalisés dans bien d’autres domaines (santé, télécommunication, agroalimentaire, banque, micro-finance, assurances, …). Mais il faut reconnaître que les sondages politiques sont une vitrine pour les instituts de sondage. Il ne faut pas faire la fine bouche, cela leur permet de se faire connaître puisqu’ils bénéficient d’une publicité. Publicité d’autant plus forte quand vos résultats tombent justes.

Nous allons vers des élections. Même si vous dites que cela ne représente que 10%, il reste qu’en cette période, vous travaillez beaucoup sur la question… C’est vrai. En volume, si on compare les présidentielles de 2000 et de 2007, notre activité sondage politique a connu un bond considérable.

Cela veut-il dire que tous les hommes politiques commandent des sondages ? Je ne sais pas si tous les hommes politiques commandent des sondages. Ce que je peux vous dire, c’est que notre clientèle à BDA est constituée, paradoxalement, pour l’essentiel de non politiques. Cette année, ce sont des non politiques qui nous ont le plus commandé des sondages. Mais bien entendu, nous avons une clientèle d’hommes politiques.

La diffusion de sondage est interdite parce qu’on ne voudrait pas que cela influence les populations. Le sondage fait-il l’opinion ou l’opinion fait-elle le sondage ?

Là, je vais vous faire une réponse de Normand (rires) : Oui et non. Je crois qu’il ne faut pas être naïf. Oui, dans une certaine mesure les sondages peuvent influencer l’opinion surtout quand leur pratique est relativement récente comme c’est le cas au Sénégal où elle est une nouvelle façon de traiter l’information. Je n’ai pas connaissance à part ce pseudo-sondage des années 86 qu’il y ait eu un autre sondage publié avant 2010. Donc oui, les sondages peuvent même être pris comme une consigne de vote. Deuxièmement, je pense que dans tous les pays -et le Sénégal ne doit pas échapper à cela-, les indécis sont susceptibles d’être influencés. Car ils vont se dire que c’est peut être le bon choix parce que c’est le choix du plus grand nombre. Mais, d’un autre côté, ils n’influencent pas l’opinion. Ce que je constate de l’expérience de BDA, en sondages politiques, c’est que les Sénégalais ont des opinions stables. On aurait pu penser qu’ils sont des personnes versatiles à travers leur manière de vivre, mais globalement ils sont plutôt stables dans leurs points de vue politiques. Et cela veut dire que nos sondages à nous, d’une période à une autre, ne varient que très peu. Et c’est vraiment surprenant. Par ailleurs, on note dans nos sondages qu’il y a une proportion d’indécis relativement faibles et c’est sans doute cela qui montre que nos sondages politiques se sont révélés souvent, pour ne pas dire toujours, exacts.

Dans ce cas militeriez-vous pour que la loi de 86 que vous avez dit prise sous le coup d’un micro-trottoir soit abrogée ?

Abrogée, pas du tout. Je suis très légaliste et suis d’avis que toute activité doit être réglementée sinon, c’est la porte ouverte aux charlatans. Je pense que la loi doit être maintenue parce qu’elle protège aussi bien le sondeur que l’opinion publique des manipulations des amateurs. Mais, je pense qu’il faut l’assouplir et permettre aux instituts qui prétendent faire des sondages d’être dans les meilleures conditions possibles. Il faut aussi que ces instituts soient audités pour qu’on s’assure qu’ils ont les capacités aussi bien techniques et humaines à mener à bien ce genre d’opération. On doit également s’assurer de respecter scrupuleusement toutes les étapes dans la réalisation d’un sondage, de la conception de l’échantillon en passant par le questionnaire jusqu’au traitement des données à l’analyse des résultats et à l’interprétation.

Pensez-vous que ce serait plus bénéfique pour la démocratie de libéraliser ce secteur ?

Je pense que ce serait une avancée démocratique significative. En quinze ans, le Sénégal a connu de nombreuses avancées démocratiques. Incontestablement ! Toutes ces avancées, pour moi, doivent s’appliquer aux sondages. C’est dans l’ordre logique des choses. Il n’y a pas si longtemps, les médias n’étaient pas si développés. Il n’y avait pas Internet, pas d’émissions interactives. Donc tout concourt à ce que les sondages fassent partie de la vie quotidienne des Sénégalais.

Que doit-on retenir des sondages ? Le classement ?

Je crois que c’est une question qui arrive à point nommé. Ce que l’on voit dans la presse n’est que des classements des intentions de vote. Mais je peux vous dire qu’un sondage politique a beaucoup d’autres objectifs que les simples intentions de vote. Il fournit énormément d’informations à celui qui le commande. Ça peut être des informations sur l’image de cet homme politique, la perception, ses forces, ses faiblesses, sa cote de popularité, la connaissance de son action…. Ce qui est important dans un sondage politique et que les médias ne publient pas, c’est le profil des répondants. Qui voterait pour telle personne ? Etc. Je trouve dommage, que les médias fassent un traitement très limité des sondages politiques. Et je ne sais pas pourquoi. Ce problème de classement, on le retrouve dans d’autres domaines. C’est de mise chez les médias. Les médias sont obnubilés par le classement alors qu’il y a des informations sur leurs grilles de programme, sur les animateurs, des informations qui mériteraient d’être mises en évidence.

Dans votre développement tout à l’heure, vous avez dit que les sondages au Sénégal relatent une relative stabilité. En partant de cela, pouvez-vous prédire ce qui arriverait en 2012 ?

(Rires) Vous plaisantez ! Je ne peux bien entendu pas me risquer à ce genre de pronostic parce que d’abord, les sondages que nous faisons sont faits à titre confidentiel pour ceux qui les commandent. Donc ce serait de mauvais goût de venir sur la place publique commenter ces chiffres-là. Deuxièmement, c’est pour des raisons d’éthique et puis troisièmement, nous ne sommes pas des politologues. Nous, on fait la photo et on dit voilà ce que pensent les Sénégalais, ou alors les Sénégalais de telle localité à tel moment. Donc, c’est une photographie de l’opinion. L’opinion, c’est ce qu’il y a de plus volatile, elle est en mouvement. Aujourd’hui même, si les sondages que nous faisons sont d’une grande stabilité, ça ne nous donne pas le droit d’en déduire qu’il va se passer ceci ou cela en 2012. Vous savez, nous, nous ne sommes pas des charlatans, nous ne sommes pas des vendeurs de rêve ou d’illusion. On ne roule pour personne. Ce qui m’intéresse professionnellement, ce n’est pas d’avoir un poste de ministre demain. Ce qui est important pour moi, c’est la réputation, la pérennité et la prospérité de mon institut de sondage. C’est tout ce qui me fait bouger.

Mais en 2000, vous aviez prédit un second tour et c’est arrivé. En 2007, vous aviez dit que Wade passerait au premier tour, et cela aussi est arrivé… Oui on l’a ‘’prédit’’ en 2000. Ce que je veux dire, on a fait un sondage qui a révélé qu’il y aurait deux tours. Je suis à l’aise pour en parler puisque ça a été dit dans deux ouvrages ; c’est dans le domaine public. Mais quand on a fait ce sondage-là, je ne suis allée ni dans les journaux ni dans les radios pour annoncer ces résultats-là. Je me suis gardée jusqu’à la fin de toute conclusion hâtive. Parce qu’une élection n’est jamais jouée d’avance et le sondage ne remplacera jamais l’élection. Aujourd’hui, nos sondages sont stables jusqu’à l’heure actuelle.

Pour ce qui est de 2007, je peux vous le confirmer, quelques années après. Deux sondages nous avaient été commandés par deux candidats à la présidentielle de bords différents, et les deux sondages convergeaient rigoureusement. Ils donnaient exactement les mêmes résultats : Abdoulaye Wade gagnant au premier tour. Et cela s’est révélé exact. Ces deux hommes politiques sont vivants ….ils peuvent en témoigner.

Mais qu’est-ce que vous pouvez dire sur 2012 ?

On n’a pas besoin d’être dans un institut sondage ou politologue pour le comprendre, l’élection présidentielle de 2012 est très ouverte. Tout peut arriver. En tout cas, beaucoup de choses peuvent arriver. Ne soyons pas catastrophistes, mais le décès d’un candidat changerait la donne fondamentalement. C’est un exemple, j’ai peut-être pris un cas extrême. Mais c’est vous dire qu’on a photographié, continuons de photographier et attendons. L’attitude que doivent avoir les hommes politiques, c’est de se dire : ‘’voilà, on m’a fait le point sur la situation à tel moment. Quelles sont mes marges de progression ? Quelles sont les actions que je dois mettre en place pour inverser la tendance ou pour maintenir la tendance ?’’. Je pense que l’erreur, c’est de s’endormir sur ses lauriers, confortablement assis sur son sondage, rester figé. Le sondage n’est pas figé. Après un sondage, c’est le moment d’agir. Cela ne doit pas inhiber. Mais au contraire, ça les inhibe. Il faut aussi retenir que l’image d’un candidat n’est pas uniquement déterminée par un sondage. Il y a énormément de choses qui entrent en ligne de compte et qui participent à la construction de l’image d’un homme politique.

Et combien coûte un sondage ?

C’est impossible de répondre à ça, parce qu’il y a autant de sondages que de demandes. Un sondage dépend de plusieurs paramètres. Ça dépend d’abord de la taille de l’échantillon que l’on doit interroger, des localités dans lesquelles il doit se faire ; ça dépend dans une moindre mesure de la taille du questionnaire. Nous à BDA, on a une grille tarifaire qu’on applique à tout le monde. On part du principe que si quelqu’un vient demander un sondage, il est prêt à le payer. Donc on lui applique le juste prix. Qu’il soit nanti ou pas.

Qui est-ce qui domine le marché des sondages ?

Il paraît que c’est BDA. Pour rester humble, ce que je peux affirmer, c’est que BDA, c’est la référence en matière de sondage. Maintenant est-ce qu’on est le leader ? Je ne pousserais pas jusque-là, mais on l’est peut-être très probablement. Ce qui est certain, c’est la référence (rire). On dit même un sondage BDA. Je ne veux pas avoir l’air de me défendre, mais souvent, on nous attribue même des sondages que nous n’avons pas faits.

Quel est le rôle des médias dans la diffusion des sondages ?

Les médias doivent collaborer davantage avec les instituts de sondage avant de diffuser un sondage politique. Parce que, qu’on le dise ou non, ils doivent avoir l’humilité de reconnaître qu’ils ne sont pas du métier, même s’ils ont de très bons desks politiques. Je ne doute pas de leur connaissance en la matière, mais je pense qu’ils gagneraient à travailler avec un institut pour tout simplement avoir la bonne lecture, et puis aussi s’entourer de certaines précautions méthodologiques comme sortir le questionnaire qui a été posé. Parce que quand on voit des questions sans voir la façon dont elles ont été formulées, il y a après problème dans l’appréciation. Je pense aussi que les patrons de presse devraient prévoir un journaliste ès sondage dans les rédactions, qui s’occupe des statistiques, qui assiste à des séminaires, ou simplement serait l’interlocuteur des instituts, et cela faciliterait le travail. Et je pense que beaucoup d’erreurs, d’incompréhensions auraient pu être évitées dans les sondages qui soient politiques ou non.

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