Yakh bou reuye et yâkh bou reuye*

A quarante-huit heures de la Journée Internationale de la Femme (8 mars), jour symbolique pour magnifier celle qui est considérée comme une pièce essentielle et incontournable dans le puzzle de la vie sociale, un banquet du gaspillage était organisé dans l’antre du temple de la culture que constitue Sorano par des dames de la haute société appelées des «Yakh bou reuye» (VIP). Des dizaines de milliers de francs CFA, des terrains, des véhicules et billets pour La Mecque ont été offerts à la diva Kiné Lam au cours de cette manifestation folklorique alors que le téléthon de «Afrik for Haïti», organisé en même temps, a été annulé faute de donateurs. Chose inadmissible et choquante, ce pied-de-nez fait au «Sénégal qui souffre» est l’oeuvre de dames ministres de la République et épouses de hautes personnalités du régime en place. Cette propension au gaspillage n’est pas un effet de mode, mais au contraire une pratique pernicieuse bien ancrée dans les moeurs de ces dames obnubilées par le m’as-tu-vu. Et chose désolante, des femmes dites cadres, ayant fait de hautes études, s’y sont engouffrées sans retenue en rivalisant de largesses au cours de manifestations comme les mariages, les baptêmes et, suprême hérésie, les cérémonies dedeuil. Sorano, temple de la culture, souffre d’être le terreau de contre-valeurs magnifiant l’attitude provocatrice, insolente et dispendieuse de certaines dames et épouses de personnalités de la République. L’on a vu le parapluie, la pirogue et la lampe de chevet ornés de CFA, et maintenant c’est le chariot rempli de billets de banque, au mépris de la loi contre les gaspillages. Qu’est-ce-que les divas de la chanson et autres communicateurs traditionnels nous inv