Youssou Ndour est frustré

L’informel qui est érigé en système de gestion du troisième Festival mondial des arts nègres ne peut pas convaincre des chanteurs professionnels comme Youssou Ndour. Ce dernier est invisible de la scène depuis la cérémonie d’ouverture de vendredi dernier. Il a gelé sa participation pour exiger un contrat en bonne et due forme.

Le lead vocal du Super Etoile de Dakar Youssou Ndour, ne gobe pas l’amateurisme de la délégation générale, chargée de l’organisation du troisième Festival mondial des arts nègres. Pour manifester sa déception,  le roi du mbalax a tout bonnement gelé la série de concerts à laquelle il devait prendre part dans le cadre de cette manifestation. Et ce, jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, il ne participera à aucun concert organisé dans le cadre du festival, tant que les délégués Sindiély  Wade et Abdoul Aziz Sow ne lui proposeront pas un contrat en bonne et due forme. Il réclame selon certaines sources, un montant de 25 millions pour toutes ses prestations, prévues à l’agenda du festival.

Mardi dernier, alors que le public l’attendait à la Place de l’Obélisque, il n’a pas répondu à l’invitation, pourtant programmé et confirmé dans l’agenda du festival. Et, c’est ce qui, finalement a fait que son entourage a dû étaler l’affaire sur la place publique. «Youssou Ndour est gagné par la frustration», informe une source bien au fait de la situation. Indiquant que c’est bien la raison pour laquelle, ses fans ont dû déchanter mardi dernier, à la Place de l’Obélisque, cette source précise que l’auteur de Salagne salagne exige un accord avant de poursuivre ses prestations. Aussi, certaines indiscrétions précisent que la star  avait participé au spectacle d’ouverture du vendredi dernier, pour ne pas «donner l’impression de saboter une manifestation culturelle d’une telle envergure». «Il ne voulait pas que les gens aient l’impression qu’il existait un cafouillage dans la programmation. Aussi, voulait-il faire preuve de  patriotisme», révèle cette source proche de son staff. Elle indique également que le chanteur en acceptant de se produire le vendredi 10 décembre dernier, espérait qu’au lendemain, les organisateurs allaient faire preuve de professionnalisme en lui proposant un contrat de prestations, comme il a l’habitude d’en recevoir, partout où il se produit.

L’on informe également que des membres de son entourage auraient beaucoup pesé sur la balance pour qu’il se produise lors de la cérémonie officielle. Car, même ceux-ci restaient optimistes que les choses ne tarderaient pas à rentrer dans l’ordre. Depuis, le temps passe et l’espoir de parapher un contrat s’éloigne.  D’où la déception et le sentiment de frustration de l’auteur de Dakar-Kingston, qui apprend-on, a annulé nombre de  ses engagements internationaux du mois de décembre pour se consacrer au Festival mondial des arts nègres. «D’ailleurs son agent qui est à Paris, lui en veut pour cela», renseigne encore un proche de son staff.

Youssou Ndour qui n’a officiellement pas encore réagi sur le sujet, n’approuve pas l’informel dans lequel sont confinés les chanteurs sénégalais devant participer au festival. C’est du moins ce qu’avance son entourage, qui informe également que pour le chanteur, «il s’agit  d’un manque de respect notoire de la part des autorités».  Sa conviction là-dessus, est d’autant plus fondée que ses  camarades artistes venus d’Afrique et de la diaspora ont tous bénéficié de contrats. De même que les participants étrangers qui ne sont pas des Noirs africains. C’est le cas par exemple, de la chanteuse Diams, française d’origine Chypriote. Une situation qui fait dire à certains observateurs que les organisateurs du Fesman nourrissent encore et paradoxalement un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident. La preuve, déplorent des assistants du roi du mbalax, «le matériel de sonorisation d’un coût de 600 millions de francs Cfa, qui sert dans ce festival, a été affrété à Dakar par le biais d’un cargo. Alors que les mêmes équipements sont disponibles à Dakar et à moindre frais». Un argument toutefois balayé d’un revers de main, par d’autres voix qui s’élèvent pour faire remarquer qu’entre le matériel apporté à Dakar par un avion cargo et celui de Youssou Ndour, il n’y a pas photo.

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