Youssou Ndour: «Je ne serai pas candidat à la Présidentielle de 2017»

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 Sa récente sortie sur Tv5 Monde a fait le buzz. Mais dans sa quête insatiable de vérité et de clarté du discours, Youssou Ndour replonge, avec L’Obs, dans le débat. Dans l’entretien qui suit, le président du mouvement New Africa fait le point sur ses positions politiques et sur un sujet d’actualité qui lui tient à cœur : la Centrafrique.

Youssou Ndour, vous avez fait ces derniers jours l’actualité. Pourquoi avez-vous choisi Tv5 ?

Il faut remettre les choses dans leur contexte. J’étais invité dans le cadre de mon engagement pour le retour de la paix en Centrafrique. Tv5 m’a convié et j’ai répondu favorablement à cette invitation. Comme vous savez, en tant que président du mouvement New Africa, je prône la résolution des problèmes des Africains par les Africains.

Avez-vous un agenda pour la paix en Centrafrique ?

Oui, mais Youssou Ndour seul ne peut pas régler tout le problème. C’est l’implication d’abord de toutes les bonnes volontés et en premier des Africains, des amis de l’Afrique, des partenaires au développement. La résolution d’un conflit nécessite une démarche participative avec, cependant des approches innovantes et claires. C’est cette partition que j’entends jouer avec tous ceux qui se sentent concernés par le drame centrafricain.

Quelles sont les initiatives actuelles ?

Nous avons fait un programme pour le court, moyen et long terme pour la Centrafrique. Déjà, comme vous savez, nous avons enclenché la première phase qui était de faire une chanson, entre une talentueuse chanteuse centrafricaine de confession chrétienne et moi, un Musulman. Egalement, je viens de lancer le «Drap itinérant de la paix» qui est une pétition visant à recueillir des signatures des hommes et femmes pour la paix en Centrafrique. Des personnalités comme Christian Karembeu, Philippe Doucet, Aboubackry Bâ, Claude Leroy et bien d’autres ont réagi positivement en signant ce drap.

Lors de cette interview, vous avez également abordé des questions politiques nationales, notamment la Présidentielle de 2017. On a l’impression que vous faites dans le clair-obscur.

Non pas du tout !

Et pourtant, vous avez bien dit que vous êtes présidentiable et qu’également vous irez là où les Sénégalais vous demanderaient d’aller. En même temps, vous vous offusquez de ne pas comprendre qu’on puisse être avec le Président Macky Sall et être contre lui en 2017. Pourquoi ?

Vous n’y êtes pas du tout. C’est quoi être présidentiable ? Être présidentiable au Sénégal, c’est, entre autres, avoir plus de 35 ans, jouir de toutes ses facultés physiques et morales etc. D’un point de vue politique, il est souvent dit d’une personnalité qu’elle est présidentiable, si elle est considérée, aux yeux de l’opinion, comme un patriote, une personne ayant une certaine légitimité affective populaire et une vision pour les destinées du pays. Pour ces éléments, je considère, comme beaucoup d’autres Sénégalais, que je suis présidentiable. Cependant, il y a une différence entre être présidentiable et être candidat. En ce qui me concerne, je le dis et le répète : On ne peut pas être avec le Président Macky Sall dans un système étatique et lui faire face lors de la prochaine élection présidentielle. Ma démarche et celle de Fékké ma ci boolé se veulent conséquentes à l’endroit des Sénégalais à qui nous avions demandé de voter massivement en 2012 pour le candidat Macky Sall. Ce candidat devenu président de la République a enclenché, pour l’émergence du Sénégal, une série de réformes et d’initiatives dont nous sommes entièrement solidaires. Il serait, dès lors, incongru de notre part de ne pas le soutenir dans sa vision pour qu’il ait un second mandat. Par conséquent, pour toutes ces raisons évoquées, je ne serai pas candidat à la Présidentielle de 2017.

Si tout est renvoyé à après 2017, quel est alors l’avenir politique de votre mouvement ?

Il faut repartir aux fondements de la création de ce mouvement. Fékké ma ci boolé est la voix des sans voix. Nous sommes conséquents avec nos idéaux. Même les symboles du mouvement ramènent à ces idéaux. Nous continuerons de porter les avis, les critiques et les recommandations auprès des plus hautes instances de ce pays. Dans le court terme, Fékké ma ci boolé se prépare activement en direction des prochaines échéances locales. Des pourparlers sont déjà entamés avec les responsables de l’Apr et, le moment venu, nous édifierons davantage sur nos positions communes.

Alioune B. FALL LOBS

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