Sommes-nous démocrates ? Savons nous perdre ou gagner des élections sans fraudes ni contestations ? Telles sont les questions auxquelles l’ouvrage co-rédigé par le politologue Mathias Hounkpe du Benin et le Pr. Ismaila Madior Fall de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a tenté de répondre. Dans le manuel, les deux chercheurs ont passé en revue les systèmes électoraux des Etats de l’Afrique occidentale, et ont proposé des solutions aux crises politiques qui secouent souvent cette partie du globe.
La fondation Friedrich Ebert a présenté au public dakarois intéressé le jeudi 1er juillet l’ouvrage :« Les commissions électorales en Afrique de l’ouest : analyse comparée ». Un document co-rédigé par Mathias Hounkpe du Parlement béninois et le Pr Ismaila Madior Fall de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Instrument pour la compréhension du système électoral en Afrique occidentale, l’ouvrage se veut également un ramassé de propositions de solutions de sortie des crises qui secouent les Etats de l’Afrique de l’Ouest souvent pendant les périodes électorales.
Selon le Pr Ismaila Madior Fall, « l’élection est un facteur conflictogéne ». D’où la nécessité de trouver un consensus pour une meilleure gestion des commissions électorales. L’ouvrage, une analyse comparée, est une synthèse des règles établies par les commissions électorales des Etats qui composent la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Partant du fait que les processus électoraux sont souvent contestés par les acteurs politiques, les chercheurs, Fall et Hounkpe se sont accordés à en étudier les manifestations à travers les commissions électorales mises sur pied, tout en tenant compte des différences de traditions politiques. Certaines oppositions en manques d’arguments créent des blocages en invoquant même l’appellation de ces instances de régulation des élections. C’est la raison pour laquelle, Ismaila Madior Fall a affirmé que : « la vocation de l’ouvrage n’est pas d’inventer des solutions.
Chaque pays a fait l’effort de créer des règles, et sur chaque question des solutions ont été dégagées. C’est à travers une mutualisation des solutions que les états parviennent à une entité idéale. » Maintenant il reviendra aux Etats de mettre sur pied une commission forte et autonome pour l’intérêt de toutes les parties prenantes. Le Pr Alioune Sall, agrégé en droit public également, lui a emboîté le pas. Il a passé en revue le système électoral sénégalais en partant de l’Observatoire national des élections (Onel), pour aboutir à la Commission électorale nationale autonome (Cena) tout en indiquant le contexte dans lequel cette institution a été créée. L’objectif, selon lui, c’est de « réussir une synthèse dans laquelle tous les partis se sont retrouvés autour des thèmes de débat ».
A en croire le Pr Sall, les manquements qui peuvent être retenus tournent autour de trois points principaux que sont :« l’aspect juridique, la logistique et la question politique ». Ceci expliquant cela, cette incompréhension des rôles des commissions par les personnes qui la composent s’expliquerait, selon Ismaila Madior Fall par « une imprécise signification du statut de la commission par rapport à l’Etat ».
Néanmoins, cela n’empêche pas les Etats de la zone Cedeao d’améliorer leurs systèmes électoraux. Maintenant, au lieu d’aller recopier les pays européens, le Canada ou les Usa, les Etats africains ont découvert que la solution pouvait se trouver chez le voisin. C’est ainsi que des pays, comme le Ghana sont cités en exemple pour avoir su mettre sur pied un système fiable. D’autres pays, le Niger en l’occurrence, ont des améliorations à faire. Aujourd’hui le déroulement du processus électoral en Guinée peut être un exemple de l’avancée démocratique dans l’espace Cedeao.
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