« Depuis qu’il s’est installé au pouvoir, Abdoulaye Wade a inscrit ses actes dans une logique soit de provocation soit de prévarication, s’il ne combine pas simplement les deux ». Tel est le sentiment du Parti socialiste qui a fustigé, dans une déclaration parvenue à notre rédaction hier, vendredi 09 septembre, les manœuvres libérales relatives à la hausse de la caution pour la présidentielle de 2012, à l’adoption de la loi portant transfert de la gestion des déchets, voire à la taxe sur les appels internationaux.
Pour les Socialistes, c’est en effet dans cette « logique de « provocation et de prévarication », voire de « tricherie et de prédation » qu’il faut analyser la décision du Gouvernement de porter le cautionnement pour les candidatures à l’élection présidentielle de 2012 à 65 Millions de Francs CFA. Et de faire remarquer que « Cette décision unilatérale constitue un sérieux coup de canif contre la démocratie que le Gouvernement a tenté de maquiller par un semblant de concertations convoquées in extremis alors même qu’il avait depuis longtemps à l’esprit d’augmenter le cautionnement ». Pis, notent les camarades de Ousmane Tanor Dieng, en avalisant ainsi une exigence d’un cautionnement « censitaire » du camp présidentiel, Cheikh Guèye, le ministre chargé des Elections justifie les appréhensions légitimes d’une large frange de l’opinion, « quant à sa capacité à s’affranchir des manœuvres d’un régime habitué à la fraude ».
Le communiqué du Parti socialiste précise par ailleurs que « Si l’objectif du Gouvernement était de limiter les candidatures à l’élection présidentielle de février 2012, il s’y est très maladroitement pris parce qu’au final, cette décision aboutit à l’instauration d’un système censitaire ». Or, selon le texte des Socialistes, celle-ci risque également d’inciter des candidats à recourir à des « expédients de toutes sortes qui les mettraient à la merci de lobbies d’argent ou de trafiquants de tout acabit, expédients dont le système Wade est coutumier ». Au final, le communiqué du Parti socialiste indique que la décision de hausse de la caution procède d’une « pitoyable manœuvre » d’un régime finissant. Un régime conscient que les Sénégalaises et les Sénégalais lui ont définitivement tourné le dos, qui « multiplie les actes de provocation pour organiser une mascarade électorale en 2012 et se maintenir au pouvoir contre la volonté souveraine du peuple ».
HARO SUR LA LOI PORTANT TRANSFERT DE LA GESTION DES DECHETS
L’adoption de la loi portant transfert de la gestion de toute la filière des déchets ainsi que toutes les ressources financières et matérielles y afférentes à la Soprosen procède, selon les camarades de Tanor Dieng, de la même « logique de provocation et de prévarication » du régime libéral. En s’attaquant aux collectivités locales et au principe de leur libre administration qu’elles tiennent de la Constitution et des lois de la République, une manœuvre qui avait commencé avec la mise en place de délégations spéciales et qui se traduit aujourd’hui avec la captation des la gestion des déchets, Wade reste fidèle à sa « logique de prédation ». Or, comme le note le communiqué du Ps, « dans tous les pays du monde, la gestion des déchets est une compétence traditionnelle, pour ainsi dire naturelle des collectivités locales ». Conclusion, dit le texte : en décidant d’affecter la taxe sur les ordures ménagères à la société Soprosen et de lui confier la gestion des ordures pour le compte des collectivités locales, « la loi viole la Constitution qui consacre les principes de la libre administration des collectivités locales et de la libre affectation de leurs ressources ».
UNE TAXE SUR LES APPELS POUR ENRICHIR UN CLAN
Dans le même ordre d’idées, le Parti socialiste estime, dans son communiqué, que le peuple sénégalais doit s’employer avec détermination à combattre « la dernière provocation » du régime. Celle qui a constitué, « en violation de la compétence du Parlement », à instaurer une taxe sur les appels téléphoniques entrants et surtout à procéder à la répartition des fonds générés par cette taxe par voie réglementaire. Le texte des camarades d’Ousmane Tanor Dieng note ainsi : « Comme pour la loi portant transfert de la gestion des déchets solides à une société, ce décret n’est motivé que par la volonté d’enrichir le clan, quitte à provoquer un véritable appauvrissement du consommateur ». A ce niveau d’ailleurs, le Parti socialiste qui met certes en avant la nécessité de lutter contre la fraude en assurant l’exhaustivité des déclarations des opérateurs de téléphonie et d’établir une meilleure répartition des revenus, fustige le fait qu’on essaie d’y parvenir en instituant une taxe sur le trafic international « qui viendra obérer davantage le pouvoir d’achat des Sénégalais ».
Au final, constate le communiqué des Socialistes, « cette affaire qui revient plus d’une année après la vive polémique provoquée par l’irruption de la société Global Voice dans le paysage des télécommunications sénégalaises, démontre une nouvelle fois qu’Abdoulaye Wade et son régime n’en ont cure des véritables intérêts économiques de notre pays ». Pis, ils ne reculent devant rien pour se donner les moyens de « mettre la main sur les ressources publiques en vue de continuer à s’enrichir sans cause et à financer leur train de vie dispendieux