L’égalité est un droit fondamental de la personne humaine quelques soit son sexe biologique, ses origines, sa culture se sa religion.
En effet choisissant la date du 08 mars comme journée mondiale où la femme est célébrée, les Nations Unies ont voulu réaffirmer l’impérieuse nécessité de réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes conformément aux engagements pris par les Etats de garantir cette égalité en adoptant la Déclaration Universelle des Droits des Humains. Celle-ci dispose dans son article premier que « tous les Hommes naissent libres et égaux en droits et en dignité ».
Selon l’article 2 de la Déclaration Universelle des Droits des Humains, adoptée en 1945, « chacun peut se prévaloir de tous les droits et toutes les libertés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ».
Dès lors comment comprendre la situation dans laquelle se trouvent les femmes dans le monde entier ?
Le respect de ces dispositions des articles 1 et 2 de la Déclaration Universelle des Droits Humains semble être non effectif ou du moins à l’égard des femmes.
A cet effet, la discrimination et la violence à l’endroit des femmes sont bien une réalité comme en témoignent les nombreux trafics de femmes, les violences sexuelles, les mariages forcés, les bas salaires. Selon une étude, plus d’une femme sur trois a été violée ou victime d’abus sexuel ou de mauvais traitements au moins une fois de toute sa vie. Le nombre de femmes victimes de violences quelques soit la nature de la violence atteint plus de 136 millions dans près de 40 pays.
De plus, on compte 40 millions de réfugiés dans le monde parmi lesquels les 75% sont des femmes ou des enfants. Cela témoigne à bien des égards de la vulnérabilité des femmes en cas de conflits.
Au plan politique et économique cette discrimination est encore plus visible. Le chômage touche plus les femmes. Les inégalités salariales existent dans tous les pays du monde. Ainsi, la précarité et le travail non qualifié sont le fait des femmes.
Selon le manuel III sur le Genre et Développement du Centre for Developpement and Population Activities sur les 1.2 milliards d’individus vivant dans la pauvreté, 70% sont des femmes. Cette précarité selon le même manuel, est liée directement à l’inexistence ou presque de possibilité et de moyen économiques, tels que les crédits, la propriété des terres et l’héritage ainsi qu’une participation minime à la prise de décisions. Pendant que le travail des femmes ne représente que 2% du travail dans le monde, elles n’ont en leur possession que 1% des biens mondiaux. Malgré ce la elles réussissent à remplir les insuffisances des dépenses publiques. A ces chiffres alarmants, il faut ajouter l’inégal accès à l’emploi et aux opportunités d’avancement et aux postes de responsabilité. Le nombre de femmes ayant à leur charge des postes de responsabilités importantes demeure insignifiant. Les postes de directions occupés par les femmes dans tous les pays du monde ne dépassent pas 2%.
Les inégalités subsistent plus encore sur le plan politique. Moins de 5% chefs d’Etats des PDG des plus grandes entreprises et des dirigeants d’organisations internationales sont des femmes.
En Afrique, sur les 55 Etats qui composent le continent, seules deux femmes sont élues présentes de leur pays. Il s’agit d’Elen Johnson Sirlef du Libéria et de Joyce Banga du Malawi. Ceci est dû au fait que seuls quelques Etats à travers le monde ont voté et adopté des lois relatives à la parité en matière politique. Le Sénégal constitue un exemple à suivre ayant voté et appliqué la loi sur la parité dans les postes électifs même si l’application de la loi demeure parfois non effective sur tout le territoire national du fait qu’elle se heurte à de certaines considérations religieuse et ou patriarcale.
Cependant, l’apport des femmes dans la consolidation de la paix, la construction de la paix et dans les secteurs politique, économique et social est non négligeable. L’égalité apparait ainsi comme la base sur laquelle repose le développement durable.
Dès lors, il est nécessaire pour les Etats du monde dans la réalisation des objectifs en matière de développement durable, de préconiser des mesures qui puissent permettre la réduction du fossé existant entre l’homme et la femme, de juguler toute forme de discrimination et de violence faite à l’encontre des femmes pour arriver à une idéale égalité à tous les niveaux.
Ainsi, la réaffirmation de la volonté et engagement des Etats pris à la conférence de Pékin en 1995 et la refondation d’une législation internationale contraignante avec à la base des instruments de lutte contre la discrimination et violence à l’endroit des femmes semblent être d’une prééminence capitale.
De plus, il faut préconiser l’adoption de lois sur la parité au niveau de chaque Etat et des mesures et conventions sur le genre au niveau sous régional, régional et international. Cela permettrait d’offrir plus d’opportunité aux femmes à accéder au même titre que les hommes, aux postes de responsabilités politiques, dans l’optique de les impliquer davantage à l’élaboration des programmes et à la prise de décision.
En outre, le renforcement des capacités des femmes en intégrants des formations en matière de genre et le financement de leurs projets et programmes de développement, constituent autant d’atouts pour réduire le hiatus qui sépare les femmes des hommes.
A cela, il faut ajouter l’apport stratégique d’inclure des masters en genre dans les programmes universitaires afin de favoriser le développement de la recherche sur le genre. Cela aura comme effet, de former des acteurs du genre qui plaideront pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Il faut aussi, encourager et appuyer les différents acteurs et organisations qui militent en faveur du genre, en développant des liens avec les institutions financières internationales telles que la Banque Mondiale, les partenaires au développement et ces dites organisations militantes afin de leurs apporter un appui technique et financier pour la réalisation de leurs actions et politiques conformément à l’Engagement7 de la Politique de l’Union Africaine en matière de Genre.
En définitive, l’instauration de sanctions financières et ou économiques au niveau mondial contre les Etats qui n’honoreraient pas leur engagement pour garantir l’égalité entre les hommes et les femmes s’avère nécessaire.
Mamadou GUEYE
Etudiant à la faculté des sciences juridiques et politique/DUP/UCAD
Président de l’Amicale des Eléves et Etudiants Ressortissants de Tivaouane (ADEERT)
Membre postulant à la Jeune Chambre Internationale (Dakar Alliance)
Membre du « Grenier du Patriarche » du président Mamadou DIA
Email : [email protected] / Tel : 77 205 79 10
08 Mars 2015 Journée Mondiale Des Femmes : Pour Une Nécessaire Égalité Entre La Femme Et L’homme.
Date: