L’Alternance survenue à la date du 19 mars 2000 a été une date phare dans l’histoire politique du Sénégal. Wade, après vingt-six longues années d’opposition venait d’être porté par les Sénégalais à la magistrature suprême. Onze ans après, c’est presque la désillusion. De l’espoir, les populations ont basculé dans le désespoir. La vie est devenue plus chère, les délestages sans solutions, la chanson des milliards fait rage, les populations trinquent, le mécontentement quasi-général. C’est dans ce contexte que les libéraux et leurs souteneurs s’apprêtent à commémorer la date du 19 mars, symbole du premier changement à la tête du pays après quarante années de régime socialiste. Pour les besoins de la circonstance, des sources avancent sans détours que près d’un milliard sont programmés pour faire chanter, danser et crier des « militants » peu convaincus.
Le pays va mal. Cette affirmation est partagée par plusieurs franges de la population qui attendent encore des mesures d’urgence et de réelles prises de position de la part des autorités. Ceci, pour permettre aux Sénégalais de mieux vivre. En effet, onze ans après la survenue de l’Alternance politique, l’espoir s’est très vite transformé en désespoir. Même s’il faut reconnaître qu’il y a eu des avancées significatives à travers le développement infrastructurel et la reconsidération des travailleurs avec des salaires revus à la hausse, le pays traverse une zone de fortes turbulences dues à nombre de facteurs. Pour preuves, depuis plusieurs années, le taux chômage a considérablement augmenté chez les jeunes pour atteindre des proportions inquiétantes. La mal gouvernance règne en maître avec des cas patents dévoilés au grand jour par de multiples rapports sur la question. Comme qui dirait, c’est la bamboula continuelle chez les gouvernants à un moment où la population continue de trinquer. Les délestages sont sans solutions et la quasi-totalité des secteurs de la vie active est grippée par des actes peu convaincants. Pire encore, les trois repas quotidiens pèsent sur la tête des pères de famille comme la lourde épée de Damoclès. C’est dans ce contexte de mécontentement général et généralisé que les libéraux et leurs souteneurs s’apprêtent à fêter la date du 19 mars, date symbole dans la vie politique du Sénégal. À ce propos, près d’un (1) milliard sont prévus pour que la fête soit belle à Dakar et dans les autres localités du pays. En tout cas, des sources révèlent que cette manne financière sera débloquée pour permettre à chaque responsable d’avoir les moyens pour ameuter les troupes. Uniquement pour faire chanter, danser et faire crier des « militants » peu convaincus. Une information confirmée par Omar Faye. Le leader du mouvement Leeral Askan-Wi de défendre sans détours que les libéraux vont effectivement « débourser » un milliard pour les festivités du 19 mars. Une raison pour clamer haut et fort que les autorités se moquent de la souffrance du peuple. Aussi, appelle-t-il à rejoindre la Place de l’Indépendance à la date du 19 mars, car le combat ne se limite pas à l’appel de Sidy Lamine Niasse. « Même si une vendeuse de cacahuètes appelait les Sénégalais au grand rassemblement, tous les Sénégalais répondront à son appel, parce que tout le monde en a marre », Omar Faye dixit. Seulement, un responsable libéral confirme ne pas être au courant d’une telle information. Non sans préciser si tel est le cas, « c’est parce que quelque part, avec tous les signaux que lancent les Sénégalais, nous du pouvoir sommes encore dans un rêve inachevé ». Celui-là des…Alternonceurs.
Abdoulaye Mbow
loffice.sn