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Le montant élevé de plus de 700 milliards de dollars qui auraient quitté l’Afrique entre 2000 et 2008 est une immense perte. Cet argent aurait pu améliorer sensiblement la qualité de vie des Africains en réduisant la pauvreté.
Entre 2000 et 2008, les fuites de capitaux auraient dépossédé le continent africain de plus de 700 milliards de dollars, selon le rapport 2012 sur les « Perspectives économiques en Afrique » produit par la Banque africaine de développement (Bad), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), lancé lundi dernier à Arusha (Tanzanie). Si l’Afrique venait à bout de la fuite des capitaux, elle pourrait considérablement améliorer la qualité de vie de ses populations, notamment en vue de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), indique le rapport portant sur le thème « Promouvoir l’emploi des jeunes ». Parmi les huit pays africains où les fuites de capitaux ont représenté plus d’un milliard de dollar par an, entre 2000 et 2008, ajoute le rapport, cinq se situent en queue du classement du développement humain établi en 2001 par le Pnud. Ces pays peinent encore à mobiliser des fonds pour améliorer le niveau de vie de leurs populations. Un réinvestissement de cet argent sur le continent avec le même niveau de productivité que les investissements réalisés aurait permis de faire progresser le taux de réduction de la pauvreté de 4 à 6 points de pourcentage par an, en moyenne, sur la période de 2000 à 2008, indique le rapport. Le document juge important que la coopération internationale organise le rapatriement de cet argent en Afrique. Mais la réalité est que les pays africains peinent à rapatrier ces fonds à cause surtout de la réticence de certains Etats à éradiquer des transferts financiers illicites qui leur profitent.
Le continent, ajoute le rapport, doit poursuivre ses efforts pour l’amélioration de la gouvernance intérieure et l’éradication des pratiques qui favorisent l’évasion des capitaux. Le rapport conseille à l’Afrique de profiter du « consensus international » en vogue actuellement sur l’urgence d’éradiquer l’extrême pauvreté afin d’accroître les pressions en vue d’un rapatriement des capitaux enfuis. Les auteurs du document ont espoir que « l’amélioration du climat politique et de l’investissement en Afrique est un signe que ces ressources seront judicieusement plus utilisées que par le passé ». Arusha abrite, depuis lundi, la 47ème assemblée annuelle du groupe de la Bad dont le thème est « l’Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités ».

lesoleil.sn

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