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1,3 milliard F Cfa destiné au Ministère de la Culture dans les fonds…perdus

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Le non respect de leurs recommandations formulées dans le cadre du dialogue sectoriel avec le Ministère de la Culture, aux fins d’orienter les interventions du 10e Fed justifierait-il la nouvelle démarche de Gilles Hervio et cie ? En tout cas, les deux millions d’euros (1,3 milliard Cfa) initialement retenus pour deux études exploratoires (future Biennale et industrie cinématographique) ne seront plus versés dans les caisses. La moitié des budgets initiaux appartient, maintenant, aux Programmes des acteurs non-étatiques.

La mort du cinéma sénégalais est due en partie aux responsables du ministère de la Culture. Dans le rapport présenté avant-hier par l’Union européenne, les experts sont revenus sur un financement qui avait été octroyé à la Biennale et à l’industrie cinématographique. « Deux études exploratoires (future Biennale et industrie cinématographique) ont été effectuées en 2008, afin d’appuyer le dialogue sectoriel avec le ministère de la Culture et orienter les interventions du 10e Fed. Aucune suite n’a été donnée aux recommandations de ces deux études ». Ce « laxisme » des autorités de l’époque du ministère de la Culture (à l’époque dirigé par Mame Biram Diouf que nous avons tenté, en vain, de joindre au téléphone) est d’autant plus inexplicable que les experts de l’Union européenne ont noté sur le terrain que ce sont les « acteurs de terrain qui sont des promoteurs d’activités ou d’événements. Mieux, ils peinent à survivre ou se développer faute de financement ». Pour ces raisons, conclut le rapport, « il a été convenu d’utiliser le Programme des acteurs non-étatiques et d’y ingérer la moitié des budgets initiaux, pour apporter un appui à des organisations de terrain dans les domaines des migrations (deux millions d’euros) et de la culture (un million d’euros) ».

Interpellé hier sur les observations contenues dans le rapport et les conséquences que cela pourrait avoir pour l’industrie cinématographique, dont il a la charge, Cheikh Ngaïdo Bâ consent juste à dire que les observations de l’Union européenne ne concernent pas la structure relevant de son domaine. Ce ne sont que des propositions. D’ailleurs, les signataires de l’appel à propositions sont libres. Maintenant, pour l’industrie cinématographique du Sénégal, en tant que telle, s’il y a quelque chose à retenir, c’est que le président de la République avait offert un premier fonds de dotation de 3 milliards F Cfa. Mais, précise-t-il, « jusque-là, l’argent n’est pas encore dans les caisses ». Même si le nouveau ministre de la Culture Serigne Modou Bousso Lèye, a ouvert un compte dans ce sens.

Une source bien au fait du dossier, par contre, jure que le problème ne concerne nullement l’actuel ministre de la Culture. Les agents dudit Ministère, explique notre source, « n’ont pas apprécié la manière dont ce dossier (2008 à mai 2009) a été géré. C’était du temps de Mame Birame Diouf. Le cabinet l’a mal géré. Ils n’ont pas bien répondu aux interpellations des experts venus de Bruxelles. Courroucés, ces derniers sont repartis. Le Programme s’appelait Programme de soutien à l’action culturelle (Psac), et c’était dans le 9e Fed. La personne qui en avait la charge était à un an de la retraite. En un mot, c’est leur manque de vision et leur amateurisme qui sont à la base de tout ça ».

Wade en son temps, s’était même étonné de l’absence du cinéma sénégalais sur le petit écran, « alors qu’il aurait décaissé des fonds dans ce sens ». Cheikh Ngaïdo Bâ, lors d’une rencontre à la maison de la Culture Douta Seck pour revaloriser le cinéma, avait à son tour demandé au chef de l’Etat de tirer cette affaire au clair en ouvrant une enquête pour savoir si l’argent était arrivé à bon port.

Aussi, s’expliquant sur la question, en tant que président de l’Association des cinéastes sénégalais, il soutient : « quand j’ai rencontré Wade lors d’un voyage, il m’a interpellé sur l’évolution du cinéma. Il m’a révélé avoir donné beaucoup d’argent, alors qu’il ne voyait pas de films sénégalais. Surpris de cette remarque du chef de l’Etat, j’ai rétorqué n’avoir reçu aucun sou venant de lui ». Le Chef de l’Etat, visiblement étonné, a insisté avant que Cheikh Ngaïdo Bâ ne lui demande de tirer cette affaire au clair. Ajoutant qu’il ne voulait pas polémiquer, il poursuit : « le chef de l’Etat a signé les cinq décrets d’application, dont le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique estimé à 3 milliards F Cfa. Il n’y a pas encore d’argent dans le compte qui vient tout juste d’être ouvert. Il appartient au Président de mener ses propres investigations, pour y voir plus clair ».

Madou MBODJ

lasquotidien.info

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