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Ah, le business de la main tendue… Des sébiles, des pots et autres ustensiles en bandoulière, une femme ou un jeune garçon qui sert de guide et le tour est presque joué. Vous aurez compris que nous parlons de la mendicité don l’ampleur s’amplifie à Dakar. Ici, les feux de signalisation et autres endroits connus des embouteillages sont en permanence envahis par des mendiants. Pour la plupart des étrangers, le Mali voisin trônant au sommet de la hiérarchie. Jeunes, vieux, hommes et femmes, ça n’a pas d’âge : la mendicité galopante met à nu l’extrême pauvreté de cette populace devenue envahissante. Le pire est que l’islam sert d’habillage à la duplicité des entrepreneurs en mendicité, cette «escroquerie et commerce d’enfants» avec la bénédiction des parents irresponsables.

Il est 11 heures 30. Le soleil darde ses rayons ardents au rond-point de Liberté 6. La chaleur accablante qui règne en cette période estivale ne décourage pas les talibés à la recherche de la pitance. C’est dans les rues sinueuses et sablonneuses du quartier «Falsh» que nous rencontrons Malick Sall. Un talibé de huit ans qui nous apprend qu’il est à la recherche de l’aumône pour son maitre coranique. Certains talibés vont même jusqu’à aborder eux-mêmes les personnes qui passent pour leur revendre du riz à bon marché qu’ils ont mendié ailleurs, renseigne un vendeur de Tangana du nom de Khadim.
Une situation qui ne laisse personne indifférente. Cette mère de famille rencontrée à Sacré Cœur ne cache pas son indignation :«plus question de donner du riz aux talibés car ils montrent qu’ils ont plus besoin d’argent que de riz.

Maintenant, si j’ai des pièces de monnaie, je leur donne ;sinon je leur dis de revenir le lendemain», tonne-t-elle.
Toujours dans les parages, au pied d’un grand immeuble, sur l’avenue Bourguiba, les mendiants discutent avec les vendeurs qui sont à côté. A quelques encablures, un enfant assis sur une pierre avec son pot à la main, se confie : «chaque jour, j’ai trois kilos de riz et du sucre mais je suis obligé de les revendre à des mères de famille pour avoir de l’argent».
Et de poursuivre : «je peux rester une journée à demander de l’aumône sans même percevoir la plus petite pièce de monnaie. Je suis fatigué et mon marabout veut que je lui rapporte de l’argent. Je veux de l’aide».

Mouhamed Diallo, boutiquier de son état, pense qu’acheter ce riz constitue un danger pour la santé. Car, selon lui, «il y a un mélange de toutes sortes de riz». Un souci d’hygiène que ne semblent pas partager celles qui comptent sur ce riz fruit de l’aumône pour assurer le repas de midi, quelles qu’en soient les conséquences sanitaires. S’en fout la mort ?

Certains parents, même s’ils sont soucieux de l’éducation de leurs enfants n’ont pas toujours les moyens de payer le maître coranique qui est chargé de leur instruction. On voit dans la mendicité des talibés une forme d’irresponsabilité des parents. Le vieux Thierno Dème, enseignant depuis 20 ans des jeunes talibés dans la cité Tobacco, ne l’entend pas de cette oreille. Il est plutôt farouchement opposé à cette pensée. Selon lui, la mendicité est une tradition religieuse qu’il faut perpétuer. Et il précise :«en Islam, il est interdit à toute personne de mendier sauf dans des cas bien définis. Si la personne est victime d’une catastrophe naturelle. Ensuite, celui qui est accablé par des dettes et qui ne peut les honorer sans l’aide d’autrui. Du fait que ces dettes peuvent être élevées, l’on autorise le débiteur à mendier pour honorer les dommages et intérêts», explique-t-il.

«En dehors de ces cas précités, souligne l’imam Dème, aucun individu n’est autorisé à mendier selon le Coran».

«Des escrocs déguisés»

Le maître coranique Amadou Fall, «sans remettre en cause la véracité des propos rapportés» tient-il à faire noter, «déclare ne pas avoir vu ce passage dans le Coran».

En tout état de cause, l’imam reconnaît qu’il y a parfois des «escrocs» déguisés en maîtres coraniques et qui poussent les enfants à mendier, faisant d’eux leur fonds de commerce. Le vieux Dème se défend de faire partie de ces maîtres coraniques qui demandent une contrepartie financière aux talibés.

Cela n’empêche pas qu’il soit informé de cette petite industrie prospère. Toutefois, selon l’imam Dème, la mendicité sans nécessité est fermement condamnée. Dans le Hadith intitulé «le Jardin de Vertus», explique le religieux, «le prophète Mahomet (Psl) affirme que ceux qui mendient sans nécessité viendront au jour de la Résurrection avec un visage sans chair».

Le phénomène des talibés n’a ni fondement historique, ni islamique. A en croire l’Imam Thierno Dème, des actions de bienfaisance, ou les écrits des auteurs comme Cheikh Hamidou Kane dans son «Aventure Ambiguë» ont soutenu la valeur éducative de la mendicité, laquelle visait, selon l’imam, à montrer à l’enfant de quel univers il dépend.

L’orgueil de l’enfant devait être anéanti pour faire place à l’humilité, illustrée par la mendicité, d’après la conception de Cheikh Hamidou Kane. Enfin, cela avait pour but d’amener les enfants à vivre comme vivraient les scouts. «Toute chose contribuant à forger la personnalité de l’enfant en termes d’épreuves à surmonter dans la vie, est bonne», enseigne l’imam. Cependant, l’histoire et l’Islam ne se sont-ils pas confondus à un moment donné ?

Pour les familles vivant dans la misère, ce n’est pas la peine de dire à un enfant d’aller mendier en vue de se faire une expérience de la vie. Et enseigner à l’enfant qu’il fait partie d’un tout et n’a plus sa raison d’être. Pour l’Imam Déme «lorsque les enfants mendient, les donateurs leur offrent dans le but de se débarrasser d’eux que par leur souci de solidarité».
Ainsi, les talibés n’ont pas d’avenir sous la coupe des maîtres coraniques. L’enseignement reçu n’est pas sanctionné ni par un diplôme, encore moins il ne constitue pas un bagage suffisant en l’Islam. L’Imam reconnaît que l’enseignement donné aux talibés vise à apprendre des pratiques de la religion musulmane. Et de poursuivre «au sortir des ces écoles coraniques, les talibés n’ont ni le savoir islamique et en plus, n’ont pas le pouvoir de s’insérer dans la société».

Reprenant son souffle, l’homme de Dieu semble amer : «c’est vraiment du gâchis que beaucoup d’enfants soient précipités dans une formation d’abord incomplète, ensuite imprécise et enfin qui ne leur permet pas d’être utiles».

Dans le même chapitre des maltraitances que subissent les talibés, l’islamologue fait cas d’un enfant qui n’a que trois ou cinq ans et que l’on arrache à l’affection de sa mère pour le conduire loin de ses racines. Une fois arrivé à destination, le lendemain, il sillonne les rues des agglomérations comme Dakar ou autre ville du Sénégal… «Imaginez un peu ce que vit cet enfant», s’indigne l’Islamologue. Il conclut par des appels en faveur de l’enfance. «Que l’enfant soit talibé ou non, il mérite une attention particulière aussi bien de son entourage immédiat que celui de l’Etat», professe-t-il. Faut-il le hurler sur tous les toits pour que la société réagisse enfin ?

sudonline.sn

2 Commentaires

  1. Ces enfants méritent qu’on s’occupe d’eux, mais il faut admettre que ce ne sont pas des enfants Sénégalais à plus de 95%? LES 5% SONT DE kOLDA TAMBA ET k2DOUGOU§ jE D2FIE QUICONQUE DE ME MONTRER UNE SEULE FEMME SENEGALAISE ASSEZ CRUELLE POUR FAIRE VIVRE A SON OU SES ENFANTS CETTE SITUATION ; Depuis des années on nous bassine les oreilles avec cette histoire d’enfants dans les rues des villes du Sénégal alors que nous savons tous qu’ils viennent des deux Guinées, de Gambie depuis Yaya Diameh les a tous chassés et du Mali ! Quand aux mendiants ils vioennent du Mali de Guinée, du Niger et des prétendus âmes charitables bien organisés se sucre sur leur dos en captant des aides venues d’ailleurs ! Aucun Sénégalis ne laisserait ses enfants dehors, en tout cas moi j’en connais pas ! Faisons comme la Gambie, les trafiquants d’enfants n’auraient pas d’ère d’exploitation !

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