Le directeur de campagne du Président Abdoulaye Wade a démissionné de son poste de député à l’Assemblée nationale pour « convenances personnelles ». « Le Pays au Quotidien » vous replonge dans les péripéties d’une démission loin d’être anodine. Retour sur les véritables raisons d’un départ aux forts relents de transhumance par contournement.

Le dernier Premier ministre de l’ex-Chef de l’Etat Abdoulaye Wade, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, n’est plus député à l’Assemblée nationale. Le concerné dit ne plus se reconnaître dans cette Assemblée nationale dite de rupture. A vrai dire, le désormais ex-édile de Guinguinéo, il a aussi rendu son écharpe de maire, s’était éloigné du champ politique dès le lendemain de la perte du pouvoir par son parti. Jules Ndéné, comme on l’appelle affectueusement, faisait de brèves apparitions de temps à autre auprès des siens pour couper court à toute rumeur d’une éventuelle transhumance vers les prairies marron-beige de l’Alliance pour la République (APR) du Chef de l’Etat, Macky Sall. Son ami de la faculté avec qui il aura partagé beaucoup de choses. D’ailleurs, le Premier ministre d’alors avait appelé le candidat de la coalition Macky2012, arrivé deuxième au lendemain du premier tour de la présidentielle, pour le féliciter de son score plus que honorable. Un coup de file qui a mis du plomb dans les relations entre lui et le chef de l’Etat qu’était Abdoulaye Wade. Même si, de file en aiguille, celui qui fût aussi directeur de campagne de Wade s’est toujours attelé à faire taire les rumeurs sur un supposé clash avec ses « frères » libéraux. Mais, il faut dire que Souleymane Ndéné Ndiaye n’était pas, en réalité, trop proche en réalité du Coordonnateur Omar Sarr, de l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom ou encore du ministre d’Etat Karim Wade. Du moins, il était loin de partager leur démarche. Pour exemple, la motion de censure introduite par le groupe libéral et rejetée avant-hier par les parlementaires de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ne semble pas, selon beaucoup d’observateurs, avoir été du goût du successeur de l’actuel chef du gouvernement Abdoul Mbaye. D’autant plus qu’il est question de le destituer de la tête du gouvernement pour le rôle qu’il a joué dans l’affaire Hissène Habré, du nom de l’ex-dictateur tchadien exilé au Sénégal depuis 1991. C’est sans doute la raison de son absence, ce mercredi, au niveau de l’hémicycle. L’autre motivation de cette démission, somme toute peu surprenante, peut être liée à l’ascension de l’ex-ministre d’Etat Karim Wade. Qui est devenu, selon ses partisans, le chouchou des médias, d’une partie de l’opinion, mais surtout de larges franges du Parti démocratique sénégalais (Pds). En effet, à chacune de ses apparitions, le fils de l’ancien Président est fortement acclamé par le public qui le considère, désormais, au regard des nombreuses convocations à la Section de recherches de la gendarmerie dans le cadre de la traque des bien présumés  mal acquis, comme le souffre-douleur du régime de Macky Sall. Bref, après cette démission, que le concerné lui-même explique par des « convenances personnelles », la seule question qui vaille, à l’heure actuelle, est la suivante : quelle est la prochaine étape ?

DJIM MOMATH KIDIERA

Le Pays au Quotidien

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