Cinq individus dont une dame sont attraits devant la barre de la Chambre criminelle dans une affaire d’association de malfaiteurs, de détention et de trafic international de chanvre indien. Un Malien et quatre Sénégalais sont trempés dans un trafic de drogue. Boubacar Ndiaye, Mamadou Gadiaga, Karim Diawara, Banda Guèye et Aïssata Kâne ont, tous, été placés sous mandat de dépôt depuis le 3 juin 2011.
Dans le procès verbal de police, il est mentionné que Karim Diawara, commerçant malien de son état, a remis la drogue à Boubacar Ndiaye qui devrait, comme d’habitude, s’acquitter de sa dette au bout d’une semaine. Il a affirmé à la barre que Boubacar l’a appelé pour lui dire de venir récupérer son argent 24 heures avant la date échue, la marchandise étant écoulée plus tôt que prévu. Il se ravise devant le tribunal et soutient qu’on n’a jamais trouvé de drogue sur lui et à son entrepôt.
La marchandise était au niveau du «garage malien» où le chauffeur du taxi clando Banda Guèye est allé la chercher. Il s’agirait du caolin et des tissus teints à l’indigo (thioup). Les personnes mises en cause n’ont pas voulu reconnaitre la propriété de la drogue.
Pourtant plusieurs preuves dont des communications téléphoniques et des livraisons ont été faites de la part de Karim Diawara au profit de Boubacar Ndiaye. Il ressort des débats d’audience que les éléments de l’Ocrtis ont reçu une information selon laquelle un intense trafic de chanvre indien avait lieu entre Yeumbeul, la Route de Boune et Thiaroye. Ce commerce illicite serait l’oeuvre d’une dame du nom de Aïssatou Kane et son fils Banda Guèye. Lorsque la drogue lui a été livrée par Karim Diawara accompagné de son ami Boubacar Ndiaye, les deux hommes sont venus au domicile de Banda Guèye pour une livraison, puis ils se sont rendus au domicile de Mamadou Gadiaga pour une autre livraison de deux sacs. Servi, ce dernier projette un voyage chez son marabout et prend deux kilogrammes qui devaient servir de cadeau à ses condisciples.
De fil en aiguille, l’affaire est remontée jusqu’aux limiers qui vont procéder à l’interpellation des cinq personnes qui ont été placées sous mandat de dépôt le 3 juin 2011. Les perquisitions effectuées ont permis de mettre la main sur quatre sacs remplis de quatre vingt quatorze briques de yamba pour un poids total de 188 kilogrammes. L’enquête de police révèle que le groupe n’en était pas à son premier coup d’essai et que c’était pour la quatrième fois qu’il opérait.
Les faits ne souffrent d’aucune contestation, selon l’avocat général qui parle d’association de malfaiteurs, de détention et de trafic de drogue et de complicité de trafic international de drogue. C’est pourquoi, il a requis la peine de quinze ans de travaux forcés contre la dame Aïssatou Kane et vingt ans à l’encontre des quatre autres prévenus.
Le réquisitoire de l’avocat général a été battu en brèche par les avocats de la défense qui ne trouvent pas avérés les implications. Selon eux, les accusations qui sont imputées à leurs clients ne sont pas fondées. Puisque seul Banda Guèye a reconnu les faits qui lui sont reprochés. La fibre maternelle ayant joué sur sa conscience, il a avoué être l’auteur des faits pour disculper sa mère qui est en prison depuis cinq ans. Les avocats de la défense ont ainsi demandé la relaxe pure et simple des prévenus.
L’As
