L’Etat du Sénégal prévoit d’engranger annuellement plus de 28 milliards de Fcfa dans la vente des ordures à une société américaine. Cette manne financière sera le cumul de la vente de 3200 T de déchets solides par jour pour un montant mensuel de 240.000 000Fcfa.
C’est ce qu’a révélé hier jeudi la ministre d’Etat chargée de la Culture, du Genre et du Cadre de vie Madame Awa Ndiaye devant les députés à l’occasion du vote de la loi portant création de la Soprosen, la société pour la propreté du Sénégal. Ces ordures sont destinées à un recyclage pour la valorisation, selon la ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de vie citée par l’Agence de presse Sénégalaise (Aps).
Sur un ton presque railleur, Madame Awa Ndiaye soutient être en parfaite intelligence avec Khalifa Sall, le maire de Dakar, en reconnaissant que les ordures constituent une manne importante mais qu’il faut élargir afin d’en faire profiter à tout le pays. Dans ce sillage renseigne l’Aps, la ministre annonce que « deux autres sociétés sont en négociation avec l’Etat du Sénégal pour le recyclage de ces déchets ». Par un système d’incinération, ces entreprises vont transformer les déchets provenant des abattoirs et les déchets médicaux et produire ainsi de l’énergie qu’elles vont « revendre à la Senelec ou tout autre acheteur que l’Etat désignera. »
Mais aussi grâce au compostage, les sociétés agréées vont produire de l’engrais à destination des paysans et des maraîchers. Pour ces raisons, elle estime qu’il s’agit là « d’un partenariat avantageux » et à ce titre les députés ont voté la loi à une large majorité.
Jusqu’ici les ordures étaient gérées par les collectivités locales, dans la région de Dakar dans le cadre d’une entente Cadak – Car qui s’en chargeait avec le concours financier de l’Etat qui se chiffrait à 10 milliards Fcfa.
Selon une étude publiée par le magazine Vie, les quatre départements de la région de Dakar avaient produit 414.009 tonnes d’ordures en 2003. En 2005, le tonnage cumulé par les mêmes départements se situait autour 447.609 tonnes. En pourcentage, les déchets organiques constituent 43,6% de ce volume, les déchets en papier et carton suivent avec 9,7%. En 3ème position viennent les chiffons avec 5,2% et avec 3,4% les déchets métalliques occupent la 4ème place tandis que, les plastiques bouclent le quinté de tête avec 2,7% des ordures.
Ainsi l’Etat avec la nouvelle société mise en place va prendre désormais en charge les ordures sur toute l’étendue du territoire national.
avec Aps