Au Togo, deux héritiers d’anciens présidents vont croiser le fer : Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio, à moins que le second ne choisisse de se désister pour cause de non- réformes politiques, en particulier sur le mode de scrutin. A y voir de près, les opposants togolais se retrouvent dans une souricière : le scrutin à un seul round qui, visiblement, sera appliqué et qui favorise le président sortant.
— Au Burkina Faso, en principe le 10 novembre, les électeurs devront se choisir un président du Faso. Blaise devra mettre un peu en sourdine ses multiples facilitations pour s’occuper de cette affaire domestique qui le concerne au premier chef. Et sauf tsunami électoral, il devra rester dans le palais de Kosyam pour les 5 prochaines années faute d’adversaire à sa taille. Une présidentielle déjà pliée donc.
— En Côte d’Ivoire, la 6e session du Cadre permanent de concertation (CPC) tenue à Ouaga le 3 décembre dernier a donné la fourchette de fin février-début mars pour la présidentielle. Si ce scrutin est ouvert avec tout de même un grand avantage pour Laurent Gbagbo, les craintes proviennent des contentieux postélectoraux qui ont déjà fait beaucoup de mal ailleurs et qui pourront réveiller les démons de la haine dans ce pays qui n’en finit pas de se chercher depuis près d’une dizaine d’années.
— Enfin en Guinée Conakry, rien n’est sûr, sauf un grand point d’interrogation au sujet de la santé de Dadis, de la transition et de la médiation de Blaise. Bref, ce pays sera sur le gril en 2010.
Togo : l’opposition handicapée par le mode de scrutin
La présidentielle togolaise, prévue pour le 28 février 2010, va être l’occasion pour deux fils de présidents de tester véritablement leur représentativité : Faure Gnassingbé, le président sortant, héritier du défunt chef de l’Etat Eyadéma ; et Gilchrist Olympio, l’enfant du premier président togolais, Sylvanus.
Pour le premier, élu en avril 2005 lors d’une présidentielle controversée, il s’agit en 2010 de montrer qu’il n’est pas que le fils… Il y a cinq ans, précisément le 7 février, soit deux jours après le décès du « Baobab de Pya », Faure se saisissait du sceptre parental avant de le remettre en jeu, devant la réprobation internationale.
La présidentielle de 2010 devrait lui permettre de parer son mandat de pourpre et d’hermine, question de faire oublier sa calamiteuse élection de 2005. Il faut dire que depuis 5 ans, le président Faure essaie de convaincre ses compatriotes qu’il veut gouverner autrement. Déjà en 2005, on se rappelle qu’à peine Mme Kissa Wangaï, la présidente de la CENI, avait proclamé les résultats qui le donnaient vainqueur qu’il proclamait urbi et orbi qu’il n’était « ni le président du Sud ni celui du Nord, mais le président des Togolais ». Le Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti présidentiel, est déjà en précampagne pour que son champion de président soit élu de façon irréprochable.
Solitoki, Bodjona et Bawara à la baguette
Les ténors du parti que sont les Dama Dramani et Solitoki Esso, sans oublier les ministres amis du chef de l’Etat, Gilbert Bawara et Pascal Bodjona, sont sur le terrain déjà pour ratisser large. En effet, rien n’est donné d’avance et si le RPT est implanté partout au pays, ses croupières sont souvent rongées par l’Union des forces du changement (UFC) ou le Comité d’action pour le Renouveau (CAR). Cet état de fait s’est constaté lors des législatives d’octobre 2007 où l’UFC et le RPT ont eu à peu près le même nombre de voix, soit 900 000.
Face à Faure Essozimna Gnassingbé, il y a l’éternel Gilchrist Olympio, « l’ennemi de 30 ans de son père ». L’homme est très populaire ; son parti, l’UFC, aussi. Les meetings d’un Gilchrist à Lomé s’apparentent à des émeutes. C’est que « Gil » s’est forgé depuis plus de 3 décennies une carapace d’opposant intraitable, aidé par la baraka comme sa survie après l’attentat mortel dont il fut l’objet en 1992 à Soudou. Gilchrist a été écarté des précédentes élections pour diverses raisons. Celle de février 2010 est l’ultime et l’unique chance peut-être qu’il a d’étrenner la présidence.
Il y a aussi Me Yawo Agboyibor, le fondateur du CAR, qui est en embuscade, sauf si c’est l’actuel président de ce parti, Me Djodji Apevon, que les « caristes » décident d’investir. D’autres candidats pourraient engranger de petits scores : Koffi Yamgname, revenu de son Finistère en France, compte ne pas faire de figuration. On peut citer également l’ex-PM Agbeyomé Kodjo de l’OBUTS, qui donne de la voix. Si Faure est un peu handicapé par le lourd legs de la fratrie qu’il doit gérer, on peut citer au passage l’affaire Kpatcha, l’opposition, elle, est submergée par ses querelles de leadership et handicapée par le mode de scrutin.
La Constitution de 1992, charcutée 10 ans plus tard, dispose en ses articles 59 et 60 que la présidentielle est uninominale à un seul tour. Instruite par le cas gabonais, l’opposition togolaise a flairé le danger : le mode de scrutin à un seul tour est mortel pour les opposants africains. « L’opposition s’est fait piéger depuis la signature de l’Accord politique global du 20 août 2006 », lâchait un confrère le 14 décembre 2009 au palais de Kosyam, la présidence du Burkina.
Ce jour-là, représentants du pouvoir et ceux de l’opposition s’étaient retrouvés chez le facilitateur pour résoudre le casse-tête du mode de scrutin. Les opposants exigent désormais deux tours, le RPT veut le statu quo. En fait, les opposants auraient dû inclure cette clause dans l’APG. A l’heure où vous lirez cet article, nul ne sait à quoi vont aboutir ces discussions puisque les Togolais sont censés retourner chez Blaise fin décembre 2009 pour continuer les débats.
A l’évidence, comme nous l’écrivions (Grille de lecture du 15 décembre 2009), l’opposition est piégée par le mode de scrutin. Que fera-t-elle ? Va-t-elle pratiquer la politique de la chaise vide ? Aller à ce scrutin avec un candidat unique ? Qui sera ce candidat ?
Burkina Faso : une présidentielle déjà pliée
En octobre 2008, et même à la veille de la présidentielle américaine, nul n’osait encore affirmer de façon tranchée que Barack Obama serait le vainqueur face au champion républicain John Mc Cain. Certes, les sondages plébiscitaient l’ex-sénateur de Chicago, mais avec la grande inconnue des grands électeurs, il était hasardeux de désigner qui sera le 44e président des USA.
Du reste, un précédent au pays de l’Oncle Sam incitait à la circonspection : En 1948, cette manchette barrait la Une du Chicago Daily Tribune : « Dewey bat Truman ». Alors que c’est le démocrate Truman qui était en réalité le vainqueur. Les sondages avaient menti, et ce journal était passé à côté de la plaque.
En mars 2000, au Sénégal, la victoire de Wade face à un Abdou Diouf cornaqué par un PS usé n’était pas évidente et aucun Sénégalais ne savait l’issue de cette bataille épique. Pas même « Gorgui » de l’avis de ses compagnons d’alors que sont Abdoulaye Bathly et Amath Dansoko1. Par essence, une élection oppose des candidats, au sein desquels il y a des favoris, des outsiders et des tocards. Encore que même si souvent on fait ce parallèle, les lois des jeux du hasard ne s’appliquent pas à la lettre en politique. Dans le domaine des élections, le favori ou plutôt celui qui surfe sur les crêtes des sondages a de réelles chances de passer. Néanmoins, il subsiste toujours cette marge d’incertitude qui fait d’ailleurs le charme de toute élection.
Hélas, ce n’est pas sous tous les cieux que le vainqueur n’est pas connu d’avance. Dans de nombreux pays africains, les élections sont soit truquées, soit tronquées, si elles ne sont pas organisées pour légitimer celui qui a déjà les rênes du pouvoir. La présidentielle de 2010 au Burkina Faso appartient à cette catégorie de compétition.
Retour en 2005
Il y a 5 ans à la dernière présidentielle, ils étaient 13 sur la ligne de départ. A l’époque aussi on savait que celui qui est au pouvoir depuis 1987, n’allait faire qu’une bouchée de ses adversaires. Déjà un sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) dénommé Fasobaromètre avait fait un classement qui a été confirmé le 13 novembre 2005 par le Conseil constitutionnel : Blaise Compaoré arrivait en tête avec 80,30%, suivi de Me Bénéwendé S. Sankara avec 4,94%, de Laurent Bado (2,61%). Il est vrai que le désistement d’un Hermann Yaméogo, pratiquement à la veille du scrutin, a un peu faussé les calculs, puisque la CENI a maintenu ses logotypes qui étaient déjà imprimés sur le bulletin unique.
Avec le recul, peut-on affirmer que même si tous les opposants avaient choisi un candidat unique, ils auraient battu Blaise ? Cette hypothèse n’est pas évidente car, non seulement, il est adossé au méga-parti le CDP ou, c’est selon, c’est le CDP qui est arrimé à lui, et quoi qu’on dise, ce parti est le mieux implanté au Burkina Faso. Qu’en sera-t-il de 2010 ?
Côte d’Ivoire : Gare aux graves contentieux postélectoraux !
Plus besoin d’arithmétique électorale pour déterminer la date de la présidentielle en Côte d’Ivoire. La 6e session du Cadre permanent de concertation (CPC), tenue à Ouagadougou le 3 décembre 2009, a donné une fourchette, ou plutôt un timing électoral, après le énième report intervenu le 29 novembre 2009.
Ainsi les dates suivantes ont été arrêtées par les « 5 piliers » du CPC que sont le facilitateur, Blaise Compaoré, le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro, le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara et celui du PDCI/RDA, Henri Konan Bédié :
décembre 2009 : gestion du contentieux de la liste électorale provisoire ;
janvier 2010 : production de la liste électorale définitive et des listes d’émargement par bureau de vote ainsi que des cartes d’électeurs et des cartes nationales d’identité ;
février 2010 : distribution des cartes d’électeurs et des cartes d’identité et campagne électorale ;
fin février-début mars 2010 : premier tour de la présidentielle. Il reste à la CEI d’affiner cette date et de la soumettre au président ivoirien pour signature. Et à écouter tous ceux qui ont assisté à cette réunion sur la crise ivoirienne, cette date sera la bonne, et ne s’éloignera pas comme une ligne d’horizon.
En principe, début mars au plus tard les Ivoiriens pourront se rendre aux urnes pour choisir leur président parmi les 14 candidats dont les dossiers ont été validés par la Cour constitutionnelle. Dans cette fournée de prétendants, il y a les poids lourds de la lagune Ebrié et ceux qui veulent marquer le coup pour l’Histoire et alourdir leur CV politique. En l’espèce, le prochain locataire du palais de Cocody se déterminera entre Gbagbo, ADO et Bédié.
• Pour certains, Laurent Gbagbo (64 ans) ne peut pas perdre ce scrutin. Grand bateleur politique, le leader frontiste a conquis sa légitimité en s’opposant à Houphouët, ce qui lui a valu de goûter aux délices des geôles de la MACA, de connaître des brimades et l’exil, et enfin d’acquérir une popularité que l’homme a su entretenir. Sous le président-candidat affleurent toujours l’opposant pétri de gouaille, proche des populations et le tribun hors pair. Il est le favori à ce scrutin ayant en main l’appareil d’Etat, et un sondage récent le donne gagnant au second tour face à Bédié. Ses adversaires estiment que ce sondage n’a pas été objectif et que les multiples reports de la présidentielle sont du fait de Gbagbo qui craint une bérézina électorale. Ce qui fait sourire celui qui a déposé sa candidature le 16 octobre 2009 et qui déclara devant une foule immense : « Je marche, je marche, et je marcherai toujours ».
• Alassane Dramane Ouattara (67 ans) : depuis qu’il a quitté dans les années 90, les bureaux aseptisés du FMI à Washington pour choir dans la pétaudière de la politique, il a beaucoup appris. A la tête du RDR, il avait été écarté de la présidentielle en 2000, car un parfum d’extraterritorialité lui collait à la peau.
Dix ans plus tard et après une guerre civile, une division du pays, moult médiations et une crise sans précédent, ADO va enfin pouvoir montrer ce qu’il vaut électoralement. A ce sujet, force est de reconnaître qu’il a corrigé un défaut dont on l’affublait, celui d’être éloigné des réalités du peuple. Aujourd’hui, c’est un ADO qui mène une campagne suivie qui fait qu’il va même chasser sur les terres réputées fiefs imprenables de Gbagbo, réfutant les thèses qui affirmaient que l’ex-PM d’Houphouët n’est populaire seulement qu’au Nord.
• Henri Konan Bédié (75 ans) est à la tête du PDCI, la formation du premier président, le mieux implanté en Côte d’Ivoire. Un parti adossé au puissant groupe Akan, et surtout une formation qui a eu à gérer la Côte d’Ivoire. Son alliance avec ADO peut jouer sur les résultats du second tour. Encore faut-il que la coalition houphouëtiste tienne pendant longtemps. Mais si la présidentielle ivoirienne est souhaitée, et par la Communauté internationale, et par les Ivoiriens, il n’est pas exagéré de craindre le pire qui a un nom : les contentieux postélectoraux. Ils ont mis le Congo-Brazaville en 1997 à feu et à sang. Ce sont ces contentieux qui font que le Kenya s’est inscrit de nos jours dans une instabilité chronique. En 2005, ils ont causé 500 morts (1 000 selon l’opposition) au Togo. Au Gabon, en août 2009, le pays a connu des moments chauds consécutifs à l’élection de Bongo-fils.
La Côte d’Ivoire post-présidentielle risque de ne pas échapper à ce pêché politique africain. Les signes précurseurs se perçoivent déjà, avec cette polémique qui a cours autour des listes électorales. On sait que fin octobre, la CEI n’avait pas trouvé de solution aux 2 700 000 électeurs qui sont inconnus sur tous les fichiers (nouveau et ancien bordereau des votants de 2000). Au jour d’aujourd’hui, sur les 6 384 253 inscrits sur la liste provisoire, il y a 1 083 667 personnes inscrites qui sont sans pièces d’identification. La tension est palpable de part et d’autre lorsqu’on évoque la question du corps électoral, car chaque camp sait que les fraudes ne se font plus par le bourrage des urnes. Ce procédé est désuet et on triche maintenant de façon fine, notamment en amont par le truchement du fichier électoral. D’où cette atmosphère de suspicion qui plane sur ce fichier électoral, chacun des candidats estimant qu’on veut introduire des « non-Ivoiriens » ou des « fantômes » pour voter.
Certains politologues osent même des pronostics basés sur le vote régionaliste pour ne pas dire « ethnique ». De ces postulats, on attribue 4 millions de votants (Akans) à Bédié, 3 (Sénoufos et Malinkés) à ADO et 500 000 (Bété et apparentés) à Gbagbo. Pour les fins connaisseurs de la politique ivoirienne, si Gbagbo perd l’élection (peu probable) la tambouille pourrait reprendre. Si ADO gagne, il ne pourra pas gouverner tranquillement, car de nombreux Ivoiriens notamment ceux du FPI et même du PDCI lui mettront des peaux de banane sous les pieds.
Bédié semble trouver grâce aux yeux de ses compatriotes, mais son élection constituerait aussi un recul, et le fumeux concept de l’ivoirité le suit comme un boulet de prisonnier. Les contentieux postélectoraux constituent le gros nuage qui pourrait s’amonceler sur la Côte d’Ivoire et il y a lieu d’y songer, en jouant franc jeu et en étant fair-play après la proclamation des résultats.
Guinée 2010 : Grands points d’interrogation
Il était dit que Dadis Camara ne fêterait pas son premier anniversaire à la tête de la Guinée. Lointain déjà, le soir du 23 décembre 2008, où les Guinéens et le monde entier découvraient ce capitaine de l’armée autoproclamé président faisant sa première déclaration sur la RTG, la télévision guinéenne.
Depuis le 3 décembre 2009, le chef du CNDD, la junte au pouvoir, est perclus à l’hôpital Mohamed V de Rabat, recevant des soins, car victime d’une balle assassine ? tirée par son aide de camp. Depuis, tout est suspendu à la santé du volubile Dadis, même si, avec l’intérimaire, Sékouba Konaté, d’autres perspectives se dégagent. C’est que la Guinée a touché le fond avec les massacres et les viols à grande échelle du 28 septembre 2009 ! Mandaté par la CEDEAO, le chef de l’Etat burkinabè est à sa énième facilitation. Après avoir atterri à Conakry le 5 octobre 2009, il avait, les jours qui ont suivi, entamé des pourparlers qui ont regroupé le CNDD et les Forces vives guinéennes. Entre le 4 et le 24 novembre 2009, de véritables chassés- croisés diplomatiques ont eu lieu à Ouagadougou et se sont soldés par un blocage. En effet, le facilitateur avait proposé un plan de sortie de crise, que les Forces vives ont rejeté, et il s’en était fallu de peu que le médiateur soit récusé : le nœud gordien à trancher était le maintien de la candidature de Dadis à la présidentielle.
Blaise Compaoré proposait que non seulement Dadis conduise cette transition, mais aussi qu’il puisse être candidat. Les mandataires du Forum des forces vives guinéennes exigeaient ce préalable, et ceux du CNDD répétaient invariablement que « ce ne sont pas les Forces vives qui ont installé Dadis, ce n’est pas à eux de demander son départ ». Puis, le 3 décembre 2009, survint l’attentat contre le président guinéen au camp militaire Kundara. Pain bénit pour le facilitateur ou complication ? Depuis lors, à coups de guerre de communiqués, on spécule sur la santé du pensionnaire de l’hôpital Mohamed V de Rabat. Reviendra-t-il prendre sa chose ? Sera-t-il en état de gouverner ? Quand est-ce qu’il reviendra ? Nul ne le sait, et peut-être qu’à l’heure où cet article sera lu, les choses se seront éclaircies à ce sujet.
Du reste, la gestion de la crise sans Dadis a plané sur la 9e session du Groupe international de contact sur la Guinée (GIC-G), qui s’est tenue le 13 décembre 2009 dans la capitale burkinabè, sous l’égide de la CEDEAO et de l’Union africaine. Fallait-il attendre le retour du patron de la junte pour reprendre les pourparlers ou les poursuivre ? En tout cas, ce fut une réunion au cours de laquelle le président de la commission de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas, a été très acerbe envers la junte. Il l’a mise devant ses prérogatives régaliennes en matière de sécurité, et lui a signifié que les fautifs en répondraient devant les juridictions compétentes. En rencontrant le facilitateur ce jour-là, les experts avaient proposé aussi leur vision pour sortir ce pays de la tourmente.
Y aura-t-il des élections ? Sans la junte ? Quand ? Grands points d’interrogation. En tout cas, on aura constaté que, le 23 décembre dernier à l’An I du CNDD, le ministre de la Défense et intérimaire de Dadis a commémoré l’évènement dans le recueillement et dans les …casernes, notamment au camp Alpha-Yaya, le siège de la junte. Tout en se disant partisan d’une élection rapide, le « Tigre » ne s’est pas départi de la position officielle qui veut qu’on attende le retour de Dadis pour en fixer définitivement les échéances.
En attendant, Bernard Kouchner donne de la voix et souhaite que l’illustre blessé reste au Maroc, car son retour pourrait « déclencher une guerre civile ». Fadaises, réplique-t-on du côté de Conakry. Pire, on reparle de la Cour pénale internationale à propos de Dadis. 2010 constitue toujours une équation pour la Guinée.
Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana (lobservateur)