Vingt-quatre personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dimanche au Caire lors d’une manifestation de Coptes (chrétiens d’Egypte, qui représentent 10 % de la population égyptienne). Ils accusaient des islamistes radicaux d’avoir partiellement démoli une église dans la province d’Assouan la semaine dernière.
Le Premier ministre égyptien Essam Charaf a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi que l’Egypte était «en danger» après ces violences meurtrières tandis que la police militaire assurait que le calme était revenu dans la capitale.
«Ces évènements nous ont ramenés en arrière (…) au lieu d’aller de l’avant pour construire un Etat moderne sur des bases démocratiques saines. La chose la plus dangereuse qui puisse menacer la sécurité de la nation, c’est de jouer avec la question de l’unité nationale et de provoquer la sédition entre chrétiens et musulmans (…) et aussi entre le peuple et l’armée», a-t-il poursuivi. «C’est le but (de ces violences) mais nous ne cèderons pas à ces complots pernicieux et nous n’accepterons pas de revenir en arrière», a-t-il enfin déclaré, en appelant les Egyptiens «à la cohésion et à l’union».
Les Coptes ont manifesté pour demander le renvoi du gouverneur, à qui ils reprochent de n’avoir pas su protéger leur lieu de culte. Le cortège a bloqué une rue devant le siège de la télévision officielle égyptienne et a mis le feu à plusieurs véhicules militaires, selon des images d’Al-Arabiya. En marge de la manifestation, des échanges de tirs ont eu lieu. Les Coptes affirment avoir été attaqués par la police militaire.
« Nous défilions pacifiquement, a dit à Reuters Talaat Youssef, un chrétien de 23 ans. Quand nous sommes arrivés devant le siège de la télévision officielle, l’armée a ouvert le feu à balles réelles. » « Un véhicule de l’armée a roulé sur cinq manifestants », a assuré le père Daoud, un prêtre copte. Dans la nuit, les autorités ont décrété un couvre-feu, de 2 heures à 7 heures, dans le centre du CairE.
avec leparisien