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Présidentielle ivoirienne: 3 morts avant l’ouverture des bureaux de vote

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Au moins trois (3) morts ce samedi dans des heurts en Côte d’Ivoire

Par THOMAS HOFNUNG | liberation.fr

A quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote en Côte d’Ivoire pour le second tour de la présidentielle, la situation s’est tendue encore un peu plus. Une manifestation de l’opposition contre le couvre-feu instauré par décret à partir de samedi soir par le président Gbagbo, a dégénéré dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. La foule en colère s’en est prise aux policiers, qui ont riposté, faisant au moins deux morts et plusieurs blessés d’après des sources internationales. Les policiers, assurent ces sources, auraient riposté à un tir émanant de la foule des partisans du candidat Alassane Ouattara. Une voiture de police a été brûlée. Le calme est revenu aux alentours de 16 heures.

Prenant tout le monde par surprise, le président Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession, a signé dans la matinée un décret instaurant un couvre-feu le soir-même de 22 heures jusqu’à 6 heures du matin. Le texte stipule la reconduction de cette mesure dimanche soir, mais aussi du lundi au mercredi inclus, dès 19 heures. Le chef de l’Etat, qui avait évoqué ce décret lors de son débat télévisé avec son adversaire Alassane Ouattara, jeudi dernier, n’a tenu compte ni du refus de l’opposition de se soumettre à une telle mesure, ni des réticences de son Premier ministre Guillaume Soro, ou de celles de la communauté internationale.

Laurent Gbagbo a mis tout le monde devant le fait accompli, juste avant l’arrivée à Abidjan du «facilitateur» du processus de paix en Côte d’Ivoire, le président burkinabé Blaise Compaoré. Ce dernier devait s’employer à calmer les esprits et à faire émerger un accord entre les deux candidats sur le couvre-feu, que le camp de Ouattara estime être la porte ouverte à toutes les manipulations électorales possibles. Mais les incidents survenus ce samedi dans le quartier d’Abobo témoignent du ras-le-bol des jeunes pouvant échapper à tout contrôle.

Ces événements, qui font suite à d’autres échauffourées à Abidjan au cours des derniers jours mais aussi dans l’ouest du pays, laissent craindre le pire au lendemain du scrutin, dans l’attente des résultats et lors de leur proclamation. Au premier tour, Gbagbo était arrivé en tête avec 38% des voix contre 32% à Ouattara.

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