4 avril dans l’honneur et dans l’enthousiasme pour montrer à Manuel Valls que ses parents étaient espagnols quand les nôtres combattaient à Diên Biên Phu sous les feux de la rampe. 4 Avril, c’est aussi pour calmer l’ardeur des kamikazes en incursion dans le cœur des captifs arabo-musulmans, malgré tout autre ressentiment des traites passées. Sénégal, terre ancienne, territoire ancré dans l’empire Malinké d’alors, voici jour gît, en voilà un jour de souvenir des souffrances endurées ensemble contre la servitude. 4 avril n’est pas primaire parade des forces, il est rappel d’une trajectoire tatouée d’ordres au rougissement des frères et sœurs de la patrie.
Au commencement, il était question de fête et de fanfares, à manger et à boire. En définitive, moyens et méthodes d’entente en sont résultés. Comme gualakh du vendredi saint s’est imposé en acte d’apaisement. Gigot de tabaski sert, à présent, de présent aux parents catholiques et est partie prenante du patrimoine de la patrie depuis d’innombrables pères passés. Le Sénégal, c’est aussi et surtout ça. Il néglige, bon gré malgré, l’outrance des fils gaspilleurs de toutes les complicités fondatrices. Cette fratrie fait fi des ferveurs, coupeuses de route, qui viennent se greffer au legs lénifiant des devanciers.
Singulier Sénégal des sens et des sensibilités unis dans une variété nourricière de sa chair cuite aux brasiers des envahisseurs. Heureusement, Sine-Saloum, terre trempée du dialogue islamo-chrétien s’est interposé pour promouvoir les frères de sang, frères et sœurs unis depuis belles lurettes, à partir de la résistance contre toubabs, berbères et boutiquiers boursicoteurs. L’oppresseur lointain, fardé de piété ou de pécule, est notre cible et ennemi commun. Ça n’a rien à voir avec les certitudes des uns et des autres. Il veut nous brouiller puis nous posséder mutilés. Nous lui opposerons notre charte émérite, loyauté sanguinolente des sèves racinaires d’Afrique noire outrée.
Revenons aux choses de faste et de festin qui intéressent les habitants négligeables de Ndiobèntaye. Vendredi saint est jour de « ngualakh » et prétexte du dialogue gastronomico-religieux. Il faut croire que toute concorde sociale part des mets tentants depuis la cuisine et s’illustre dans l’appréciation distinguée des casse-croûtes. Stratégie de bouche, tactique de l’esprit assombrissant et scintillant de sagesse, soucieux du synchronisme de sa succession souffrante, il s’agit simplement de nourrir sans nécessité ni même convoitise. Il ne peut être question que de célébrer, certifier et sceller un goût prononcé d’assouvir un appétit partagé de célébration de la fraternité ancestrale. Il est question de bonifier les bienfaits de la négritude balkanisée, mais tout aussi producteurs.
Ouates de phoque! Cotonneux comme tout, l’islamisme et l’impie impérialisme viennent nous dicter impressions et intrigues destructrices. Forts de la lumière des intelligences immaculées, nous leur disons : hey ! L’auguste défilé de nos anciens combattants est signe de refus à toute ingérence dans notre intangible confiance les uns aux autres. La fraternité envers le prochain sénégalais, persécuté depuis le commencement du trafic des hommes de couleur, dicte un humble élan de résistant contre tout autre lointain. Musulmans, chrétiens et païens de souche, 4 avril symbolise refus contre tout acte d’assujettissement. Sénégalais avant toute autre considération! Sénégal indépendant, comme on l’aime.
Birame Waltako Ndiaye
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