L’Association des clandestins rapatriés et familles affectées de Thiaroye sur mer ont organisé samedi dernier une cérémonie de prières et de recueillement à la mémoire des fils du terroir, disparus en mer en 2006, alors qu’ils étaient en partance pour l’Espagne.
Et comme chaque 20 décembre, ces familles affectées profitent du prétexte, pour sensibiliser les jeunes sur les dangers que constituent les voyages à bord de pirogues de fortune en direction de l’Europe.
Baye Aly Diop, président de l’Association des clandestins rapatriés et familles affectées de Thiaroye sur mer a rappelé les circonstances de la tragédie : «Ils ont été plus de 200 jeunes à vouloir immigrer vers l’Espagne. Au cours de leur voyage, leur pirogue s’est brisée en pleine mer, plusieurs d’entre eux sont restés dans les eaux. Malgré d’intenses recherches, aucune vie sauve n’a été répertoriée. L’accident de ces jeunes a créé beaucoup de problèmes sociaux au niveau des foyers. Ils ont laissé des veuves, qui ont fini par quitter le domicile, laissant souvent derrière, des enfants désœuvrées.»
Selon Mame Bara Ndoye, Secrétaire général de la structure, née juste après la catastrophe, «aujourd’hui des familles sont disloquées, les parents résignés. C‘est des familles qui ne valent plus rien, qui jusqu’à présent, ne peuvent pas oublier la mort de leurs fils. Beaucoup de veuves sont devenues malades, à cause du poids des enfants et l’absence à jamais d’un jeune mari.» M. Ndoye estime que la mort de ces jeunes est une grosse perte pour Thiaroye, qui vit de la pêche.
Aujourd’hui, les parents des victimes ne désespèrent pas de retrouver les corps de leurs enfants. Ils en appellent à l’Etat pour un appui, parallèlement au travail abattu par la Croix-Rouge.
Thierno Diallo et Nicolas Mendy, venus justement représenter la Croix-Rouge à la rencontre, ont réitéré leur soutien dans le sens d’accentuer les recherches et la collecte des informations. «On a collecté plusieurs demandes de recherches et on va les envoyer au niveau des différentes sociétés nationales de Croix Rouge ou du Croissant-Rouge», précise Diallo.
Le Quotidien