Le maire de Kédougou quitte le gouvernement : Tout sur la démission de Guirassy

Le ministre de l’Information, de la Communication, des Ntics et porte-parole du Gouvernement a déposé sa démission sur la table du président de la République et celle du Premier ministre.Les motifs de ce coup de tête du maire de Kédougou ? Nos différentes sources contactées parlent de frustrations politiques liées à la mise sur pied du comité électoral de Kédougou présidé par son ennemi juré, Mamadou Hadj Cissé, président de la chambre de commerce de la région. Cependant, Wade hésite encore à accepter la démission.

Le portefeuille du ministère de l’Information et de la communication est vacant depuis hier. Moustapha Guirassy, n’en veut plus .Il est frustré par le rôle que le Pds veut lui faire jouer à Kédougou pour la campagne électorale. En effet, expliquent nos sources, dès qu’il a appris que c’est son adversaire direct Mamadou Hadj Cissé qui a été choisi pour présider le comité électoral régional, le ministre de la Communication et maire de la ville, est entré dans une colère noire contre le parti et son secrétaire général national Me Wade. ‘Tout ce que je sais, c’est que dès le lendemain du Congrès d’investiture de Me Wade, Moustapha Guirassy s’est recroquevillé sur lui-même, ne voulant parler à personne. On savait qu’il n’était plus à l’aise.Il y avait un froid entre lui et le président Wade. Il a donc présenté sa démission depuis 72 h même si la presse vient de le découvrir’, nous dit une source proche de la présidence de la République.‘Cependant, je dois dire qu’au moment où je vous parle, Moustapha Guirassy est malade. Il est sous perfusion. Ceci peut expliquer peut-être cela’, ajoute notre interlocuteur toujours sous le couvert de l’anonymat.
Seulement, depuis qu’il a présenté sa démission il y a 72 h, le chef de l’Etat semble faire la sourde oreille. ‘Personne ne sait si Me Wade a accepté ou non la démission du ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement. Mais une chose est sûre : Il a présenté sa lettre de démission, il y a maintenant 72 h’, informe une source de la présidence de la République.

Mais un proche de ministre démissionnaire nous donne un autre son de cloche. ‘La démission de Guirassy est effective. Les raisons sont cependant d’ordre politique’, confirme un proche collaborateur du ministre porte-parole du Gouvernement. ‘En fait, il n’a pas accepté le fait que le parti ait choisi son plus grand adversaire à Kédougou pour présider le comité électoral. Il s’agit du sieur Cissé, président de la chambre de commerce’, explique l’un des bras droits de Moustapha Guirassy.

En effet, entre Mamadou Hadji Cissé et Moustapha Guirassy, l’adversité est redoutable à Kédougou. Le premier nommé s’évertue, depuis maintenant plusieurs mois, à obtenir la tête du maire de la ville. D’ailleurs Cissé avait été accusé d’être l’instigateur des huées contre Moustapha Guirasssy lors de la récente visite de la Madame Wade à Kédougou. ‘Dire que ce sont mes hommes qui l’ont hué, c’est insulter les Kédovins. Guirassy s’agite tout seul car il s’est rendu compte qu’il a perdu le nord depuis. Nous avons laissé deux ans à Guirassy pour travailler. Mais au final, nous nous sommes rendu compte qu’il ne fait pas le poids. Tous les militants du Pds ont pendant cette période quitté le parti pour rejoindre d’autres horizons. Depuis son élection, le ministre Guirassy n’a jamais tenu de meeting dans la ville de Kédougou. Le parti est en léthargie.

C’est alors que des gens se sont levés pour nous demander de reprendre les choses en main’, avait rétorqué Mamadou Hadji Cissé dans les colonnes de Walf. Non sans prévenir sur les risques qu’encourait le Pds dans la localité si Guirassy est maintenu à son poste de maire jusqu’aux élections. ’A Kédougou, nous ne connaissons pas Guirassy. Les gens lui reprochent de n’avoir ni adresse, ni maison à Kédougou. Il lui est reproché d’être à la tête d’un réseau de spéculateurs fonciers. Comment peut-on gérer une ville dont sa présence est simplement motivée par la visite d’une personnalité de l’Etat ?’, fulminait M. Cissé demandant ainsi l’installation d’une délégation spéciale à Kédougou. Il n’a pas obtenu gain de cause pour le moment, mais il a réussi à se faire adouber en lieu et place de son adversaire.

Georges Nesta DIOP

walf.sn