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[Video] Ousmane Tanor Dieng investi candidat à la présidentielle 2012

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Le secrétaire général du Parti socialiste (PS, opposition), Ousmane Tanor Dieng, a été investi par « Benno ak Tanor », mercredi à Dakar par le congrès de ladite coalition.

Cette coalition compte d’au moins 34 partis politiques, organisations de la société civile et personnalités indépendantes, supporte Ousmane Tanor Dieng, 64 ans.

Diplomate de formation, M. Dieng fut ministre d’Etat chargé des Services et Affaires présidentiels du président Abdou Diouf.

Environ 20 candidats se sont déclarés parmi lesquels le chef de l’Etat sortant, Abdoulaye Wade, dont la candidature est contestée par l’opposition et la société civile, en attendant la décision du Conseil constitutionnel.

Les électeurs sénégalais sont convoqués au scrutin de l’élection présidentielle du 26 février 2012.

Discours de Mr Ousmane Tanor Dieng

Chers compatriotes,
Chers camarades,
Chers amis,
Chers invités,

Il y a tant à dire pour magnifier ces instants solennels qui nous rassemblent que pour être exhaustif, une journée n’y suffirait pas, encore moins le temps d’une allocution. On attend certes qu’elle soit le prélude à un discours de campagne mais elle est aussi et d’abord pour moi l’opportunité singulière de dire ma gratitude à toutes celles et à tous ceux qui m’ont investi de leur confiance.

Je tiens tout d’abord à remercier toutes celles et tous ceux qui, au-delà du Parti socialiste, m’ont fait confiance, en portant leur choix sur ma personne. A cet égard, j’ai à cœur, en mon nom personnel comme en celui du Parti socialiste, d’exprimer ma profonde gratitude aux partis, aux organisations et aux personnalités qui m’ont également investi comme candidat.
Ma gratitude va aussi à vous, mes chers camarades. Vous voir ici me rappelle que ce sont des militantes et des militants comme vous, femmes, jeunes, étudiants, cadres, universitaires, travailleurs de tous les secteurs d’activité, tous avec une inébranlable conviction chevillée au corps, qui avez fait le Parti socialiste.

En ce jour où vous m’avez investi de votre confiance qui m’est si précieuse, j’ai naturellement une pensée pour mes deux enfants, Barthélémy Dias et Malick Noël Seck, ces vaillants jeunes que l’arbitraire d’un régime décadent tient à l’écart de ces instants.

Je veux leur dire que même embastillés dans les geôles du pouvoir, ils sont avec nous dans tous les coins et recoins de cette salle. Je leur dédie cette investiture et voudrais leur dire, en votre nom, que nous mettrons tout en œuvre, avec toutes les forces vives de la Nation, pour leur libération.

Chers compatriotes,

Nous voici, ensemble, à un tournant majeur de la vie de notre Nation à la fois si jeune et pourtant si chargée d’expérience.

Nous voici, en effet, à un peu moins de deux mois d’une décision que le peuple sénégalais va prendre et qui, de toute évidence, va placer notre pays sur une trajectoire nouvelle, loin des frasques et de la déchéance économique, sociale et morale dans lesquelles Abdoulaye Wade et son régime ont plongé le Sénégal depuis bientôt douze ans.

J’ai conscience que la tâche est immense. C’est pourquoi je l’aborde avec l’humilité de celui qui sait à quel point il est difficile de changer les systèmes mais aussi avec la conviction que c’est ensemble, avec un leadership collectif, que nous arriverons à redresser notre pays.
Telle est l’ambition que je porte pour notre pays et que je vous propose d’accomplir ensemble.

Être ENSEMBLE est la première chose dont je voudrais saluer la signification et la portée politique. Oui être ensemble comme nous le sommes physiquement dans cet espace, mais aussi par la pensée et le cœur avec les centaines de milliers d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes qui, ici et de par le monde, communient avec nous en cet instant précis pour la victoire en 2012 et l’avènement d’une ère nouvelle.

Chers partenaires et alliés,

ENSEMBLE, nous avons, pour beaucoup d’entre vous, travaillé dans des expériences à la fois exaltantes et semées d’obstacles : je veux parler des différentes coalitions dont nous avons été parmi les initiateurs et les principaux animateurs, souvent pour ne pas dire toujours avec ceux qui avaient travaillé à notre défaite en 2000. Je veux aussi parler des luttes démocratiques à l’avant-garde desquelles nous avons toujours été, à l’exemple de celle 23 juin 2012.

Si cela a été possible, c’est bien parce que, presque esseulés au début de l’alternance dans les rangs de l’opposition, nous avons, au fur et à mesure des désillusions, accepté de marcher ensemble, en toute loyauté, avec tous ceux que l’inconséquence de Wade ou sa trahison auront successivement écarté de la conduite des affaires. La réussite du boycott des élections législatives de 2007 par le Front Siggil Senegaal; la conception et la mise en place des Assises nationales dont nous avons été parmi les principaux initiateurs et dont nous sommes maintenant porteurs et comptables des conclusions, la construction de la coalition Bennoo Siggil Senegaal tout comme la victoire aux élections locales de 2009 sont filles de cette disposition d’esprit et de cet engagement sans faille sur le terrain des luttes politiques.

ENSEMBLE, nous sommes aujourd’hui avec les hommes et les femmes de grande valeur regroupés dans la coalition qui a décidé de porter ma candidature.

Chers camarades,

ENSEMBLE nous sommes, militants et sympathisants du Parti socialiste, passés du pouvoir à l’opposition depuis que le 19 mars 2000, gardant en mémoire ce que le Président Léopold Sédar Senghor et les autres Pères fondateurs ainsi que le Président Abdou Diouf et les autres successeurs nous ont légué de plus précieux.

Certes, le train de notre histoire a vu descendre des cohortes de voyageurs impatients ou dont l’engagement s’est vite émoussé. Mais d’autres vagues de compagnons sont arrivées, variées et nouvelles, composées surtout de jeunes et de cadres. Ce qui les motive, ce sont les valeurs de « jom », de « ngor », de « fit » qui nous font tenir debout en dépit des turbulences, des accrocs et de toutes les tentatives de nous abattre.

Il me plait de saluer et de rendre hommage à cette nombreuse, fidèle et digne compagnie qui, au fil des ans, après le moment de la résistance héroïque aux tentatives grotesques de rayer notre parti de l’espace politique, a organisé et réussi admirablement les redressements stratégiques et les ajustements nécessaires à notre temps. Le parti s’est attelé, sans faille ni renoncement, à un travail méthodique d’autocritique sans complaisance dans le cadre de concertations et de débats libres et rigoureux, confirmant notre attachement viscéral à la démocratie interne. Il en a gagné en termes d’image et d’assurance pour entreprendre la reconstruction de son architecture en même temps qu’une réflexion sur sa doctrine à la lumière des interpellations de notre époque si complexe. Le congrès ordinaire de 2007, placé sous le signe du nouvel élan, en constitue désormais un repère et une boussole.

Chers compatriotes,

Me tournant résolument vers l’avenir, c’est à dire l’échéance du 26 février 2012 et les cinq prochaines années, je voudrais, à présent, indiquer à grands traits les principes et lignes d’action qui vont engager ma responsabilité personnelle, et qu’il s’agit de soumettre au jugement et à la décision du peuple sénégalais.
Après onze années d’une gouvernance calamiteuse due à l’incompétence et l’absence notoire d’éthique du régime de Abdoulaye Wade; après l’approbation des conclusions des Assises nationales auxquelles nous souscrivons sans réserve et dont j’ai, maintes fois, affirmé qu’elles lient entièrement votre candidat, il me semble qu’il faut décliner un MESSAGE SANS AMBIGUITE SUR LES RUPTURES ET LES ACTIONS A MEME DE PROMOUVOIR UNE ERE NOUVELLE .

Pour cela, j’affirme, en votre nom, que l’axe principal de notre démarche, la colonne vertébrale de notre vision doit tenir dans la proposition majeure suivante :

IL NE S’AGIT NI DE RECTIFIER L’ALTERNANCE, NI DE RESTAURER L’ANCIEN REGIME SOCIALISTE, MAIS, SUR LA BASE DES CONCLUSIONS DES ASSISES, DE FONDER UNE NOUVELLE REPUBLIQUE ADOSSEE A UNE NOUVELLE GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE ET MENER DES POLITIQUES DE RUPTURE.

Dans l’histoire des démocraties modernes, l’alternance n’est rien d’autre que le fait démocratique d’une succession de forces politiques à la tête de l’Etat par le jeu démocratique des élections. La culture de la perversion des notions et de la propagande a conduit certains, depuis 2000, à vouloir mythifier et figer ce mécanisme démocratique en une substance immuable qui serait désormais l’identité et la marque irréversibles des vainqueurs de 2000.

Aussi, ceux qui, pour des raisons d’adversité irréductible à l’endroit du Parti socialiste, nourrissent le rêve de faire partir Abdoulaye Wade, coupable seulement à leurs yeux d’avoir dévoyé «l’alternance», sont-ils eux-mêmes dans l’illusion que celle-ci est une chose figée, leur propriété, leur bien qui attend d’être récupéré par ceux qui, s’étant brouillés avec leur champion de 2000, s’étaient vu évincer de « l’alternance ».

Le régime, accouché par l’alternance de 2000, a lamentablement échoué, n’ayant même pas été capable de préserver les acquis démocratiques, économiques et sociaux légués par le Parti socialiste et dont tous les observateurs objectifs ont reconnu qu’ils ne demandaient qu’à être poursuivis et approfondis pour mettre notre pays sur l’orbite de l’émergence. Un tel régime, adossé à de telles méprises, ne peut, en aucune manière, être préservé ni dans son esprit ni dans sa pratique.

Aussi, il ne saurait être en quoi que soit rectifiable comme il est question pour certains. Un tel régime est seulement voué à céder la place à quelque chose de qualitativement meilleur, comme du reste nous y invitent les conclusions des Assises nationales. Ce qui est pourri ne peut que déchoir dans la putréfaction.

Aussi, j’invite tous ceux qui rêvent de rectifier l’alternance à comprendre définitivement que si le peuple sénégalais ne veut plus de Wade et de son système, il ne veut pas non plus du Wade sans Wade que certains lui proposent. Parce qu’au stade où se trouve notre pays, il ne s’agit pas de gérer le système mais de rompre avec.

J’ai dit qu’il ne s’agit pas davantage de restaurer l’ancien régime socialiste et je voudrais m’en expliquer. Et c’est parce qu’ayant été défait, ce régime a été sanctionné par le peuple souverain.

Notre défaite de 2000 nous a conduits à des épreuves dont beaucoup d’observateurs ont pensé que nous ne nous relèverions jamais. Eux et tous ceux qui souhaitaient qu’il en fut ainsi, ont dû constater que notre formation politique a résolument pris la mesure de ce qui lui est arrivé et engagé la réflexion et mis en œuvre les mesures de redressement propre à le remettre à flot.

Certes, comme toute œuvre humaine, l’action du Parti socialiste à la tête de l’État n’est pas exempte de reproches. La majeure partie des membres actuellement les plus influents du Parti socialiste n’y ont accédé à des fonctions de responsabilité qu’à compter du milieu des années 90 et, pour beaucoup d’entre eux, après l’alternance de mars 2000. Mais, parce que nous sommes des « gor », dignes de l’héritage des pères fondateurs comme Léopold Sédar Senghor et de leurs continuateurs comme Abdou Diouf, que nous assumons TOUT : nous assumons les réussites et les grands accomplissements tout comme nous assumons les échecs, les erreurs et les fautes immanquables. C’est bien parce que nous sommes loyaux et fidèles à notre histoire que nous assumons TOUT et pour TOUS, y compris pour ceux qui nous ont quittés à un moment ou à un autre. Mais j’ai l’humilité de reconnaitre que nous avons beaucoup appris de nos échecs, de nos erreurs et de nos fautes tout comme nous avons tant appris de cette expérience enrichissante de près de douze années d’opposition constante et responsable face au pouvoir nocif de Wade.

L’autocritique a été sans aucun doute l’élément le plus déterminant de notre expérience dans l’opposition. Nous l’avons menée courageusement à l’occasion du Conclave de Savana, au Congrès extraordinaire de 2001 et au Congrès ordinaire de 2007, sans parler des sessions particulières que sont nos Universités d’été, autant d’occasions mises à profit pour revisiter notre mode de gouvernance et les fondements des politiques sectorielles.

En effet, l’exercice salutaire d’autocritique nous a permis de définir de nouvelles perspectives fondées sur une volonté et un engagement de rupture avec le passé tout en restant enracinés dans les valeurs du socialisme démocratique et ouverts à des partenariats de type nouveau, des acteurs de type nouveau et acquis à la nécessité de promouvoir davantage la citoyenneté et la démocratie participative hors de toute domination hégémonique, désormais révolue, par un seul parti de la vie politique nationale.

Dans ces conditions, le Parti socialiste au pouvoir, en compagnie de forces vives côtoyées dans le combat contre l’imposture qu’est le régime de Abdoulaye Wade, ne peut être que porteur de ces nouvelles dispositions auxquelles semble donner de solides garanties, le nouvel attrait que le parti a exercé sur les jeunes, les cadres, les intellectuels qui jusqu’alors s’étaient tenus à distance de lui.

De même, les importants résultats acquis dans la conquête des collectivités locales en 2009, sous la houlette de la coalition Bennoo Siggil Senegaal, témoignent du rôle accru du Parti socialiste dans cette bataille et de l’image rassurante qu’il offre aux populations à la base.

En 2012, nous voulons que notre coalition et toute force qui se retrouvera avec elle au deuxième tour, offrent aux Sénégalais cette image et cette garantie d’un nouvel élan nourri à l’expérience de l’opposition et pénétré de l’esprit des Assises nationales. Nous pensons en particulier à nos anciens partenaires de Bennoo Siggil Senegaal, aujourd’hui engagés dans d’autres candidatures.

Chers compatriotes,
Chers amis,
Chers invités,

J’en viens à présent, pour cette raison, à la nouvelle République proposée et portée par des dispositions pertinentes des conclusions des Assises nationales. Ayant signé la Charte de gouvernance démocratique et souscrivant aux politiques de rupture qu’elle implique, je m’engage à garantir et à respecter leur mise en œuvre. C’est là une preuve de plus, qu’il ne s’agit ni de rectifier l’alternance ni de restaurer l’ancien régime. Il s’agit d’entrer dans une ère nouvelle, par des politiques et une gouvernance de rupture.

Pendant la campagne électorale, partout où j’irai, je porterai des propositions concrètes, réalisables et ancrées dans nos valeurs, des propositions qui engageront notre pays dans des politiques de transformation qui permettront de porter notre pays vers le développement.

La nouvelle République que porte ma candidature, signifie le déplacement du centre de gravité de l’équilibre démocratique. Je voudrais rappeler que bien avant les Assises nationales, le Parti socialiste, après avoir confronté notre cadre institutionnel avec les mutations dans notre société, ses nouvelles exigences et après avoir mesuré les risques du système présidentialiste, avait promis en 2000 déjà d’engager une réflexion nationale sur notre régime politique. Malheureusement, le tumulte de la campagne électorale de 2000 avait occulté le débat sur la nécessaire réforme de notre régime politique.

Avec toute la pédagogie accumulée, nous avions abouti à la conclusion que ce système monocentriste reposant sur la suprématie envahissante du Président de la République avait montré ses limites et qu’il fallait le transformer dans le sens d’un rééquilibrage, d’une séparation et d’une limitation des pouvoirs dans l’Etat. J’en avais déjà fait une proposition majeure dans mon programme de candidat à l’élection présidentielle de 2007.
En partant de la conviction que l’exercice parlementaire constitue un élément central dans toute démocratie représentative, en considérant le Parlement comme le lieu d’expression par essence de la volonté populaire et en considérant qu’une justice indépendante est la garantie du respect de l’Etat de droit, il s’agit de refonder nos institutions pour mettre en place un régime qui assure le rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’Etat, rénove notre démocratie et instaure la centralité du parlement et du citoyen dans la vie publique.

C’est le sens de la Nouvelle République portée par une nouvelle Constitution que je soumettrai au peuple par référendum dès les premiers moments de mon investiture.

Dans cette nouvelle République, il s’agit aussi de rendre les institutions responsables, transparentes, et de refonder notre démocratie en rendant le pouvoir aux citoyens. Un accent particulier sera mis sur la participation citoyenne et sur la poursuite et l’approfondissement de la décentralisation, de la régionalisation et de l’intégration qui sont autant de gages d’une démocratie participative réelle permettant aux populations de définir leurs priorités et d’être les acteurs de leur développement.

Je m’y engage fermement.

Je m’engage à faire du Parlement le lieu d’impulsion de la vie politique nationale et du débat démocratique, à élargir et à renforcer ses pouvoirs de contrôle, d’évaluation et de sanction de l’exécutif.

Je m’engage à renforcer le pouvoir judiciaire et à garantir son indépendance pour une justice pour tous.

Je m’engage à assurer un ancrage pérenne dans un système de libertés en garantissant la plénitude des droits inhérents à chaque individu en raison de sa qualité d’être humain et de membre du corps social.

Je m’engage à garantir aux citoyens leur rôle d’acteurs de la vie publique et à renforcer leurs capacités d’action et de participation à travers des mécanismes tels le référendum d’initiative populaire et le droit à l’information sur la gestion des affaires publiques.

Je m’engage à combattre la corruption sous toutes ses formes et à faire de la transparence la base de la gestion des affaires publiques en mettant en place des mécanismes tels la déclaration écrite de patrimoine et la reddition des comptes pour tout membre des institutions de la République et tout gestionnaire de deniers publics.

Je m’engage à poursuivre l’approfondissement et la modernisation de notre démocratie et de notre système politique.

Je m’engage à garantir des médias réellement indépendants des pouvoirs politiques ou économiques.

Je m’engage à inscrire des clauses de sauvegarde qui assurent un verrouillage des dispositions essentielles de la Constitution afin de la prémunir contre les abus de majorité et les révisions intempestives.

Chers compatriotes,

La République Nouvelle doit nous permettre de faire face à la crise économique sans précédent qui frappe aujourd’hui notre pays, de transformer notre économie, d’assainir nos finances publiques, de diminuer le coût de la vie, de prendre en charge la santé des populations, de répondre aux besoins d’éducation de nos enfants, d’organiser la formation, de combattre le chômage et de créer des emplois, pour les jeunes en particulier et de prendre en compte le défi écologique dans toutes nos décisions et actions ayant des implications sur l’environnement.

Il me plait de souligner que les propositions concrètes que je ferai dans ces domaines sont réalistes, réalisables et engageront notre équipe de gouvernement.

Voilà pourquoi nos propositions en direction de la présidentielle reposeront sur trois piliers :

– la mise en œuvre des conclusions Assises nationales ;

– l’application des accords auxquels nous avons souscrit dans Bennoo Siggil Senegaal, ceux qui concernent notamment la nécessité de la transition ainsi que sa durée la plus courte qui ne dépassera pas trois ans, la mise en œuvre de mesures d’urgence et prioritaires économiques et sociales, etc.

– enfin, le recours aux principes et valeurs du socialisme démocratique, en synergie avec ceux de l’écologie, pour en faire le cœur vivant d’une orientation inspirée par l’expérience et les attentes des populations.

Aussi voudrais-je insister sur ce dernier pilier, les deux premiers étant ceux que nous avons en partage avec tous les acteurs des Assises nationales et de Bennoo Siggil Senegaal. Il s’agit en substance de promouvoir une gouvernance soucieuse de mettre en œuvre des politiques publiques privilégiant la santé, l’éducation, le pouvoir d’achat des consommateurs, l’élévation continue du niveau de vie des populations, la lutte contre toutes les inégalités : inégalités de chance, de revenus, d’accès au logement, aux services publics, etc.

La lutte contre le chômage, l’emploi et les politiques de promotion et d’insertion des jeunes, sont pour nous une autre grande priorité qui n’a rien à voir avec des pratiques clientélistes consistant à détourner des deniers publics en les mettant au service exclusif de partisans et militants dévoués à la cause du régime comme c’est le cas avec la gouvernance mafieuse et incompétente qui sévit depuis 2000 au Sénégal.

Chers compatriotes,

Travailler à la mobilisation des forces vives de la Nation autour d’objectifs sociaux clairement définis, en vue d’une meilleure répartition des revenus, pour l’application de mesures sociales et la réalisation d’avancées en matière de droit du travail s’inscrit dans cette même dynamique. Entreprendre des réformes graduelles et engager des accords négociés avec les partenaires pour inscrire l’effort de développement dans un esprit de paix civile est notre crédo.

La diminution du coût de la vie constitue aujourd’hui une urgence nationale. J’en suis conscient. Voilà pourquoi, elle sera le cœur et la priorité numéro un de mon action à la tête de l’Etat. Des mesures hardies seront prises pour ramener les prix des denrées, produits et services de grande consommation (riz, sucre, lait, gaz, carburant, eau, électricité, santé, transport, …) à des niveaux supportables pour les ménages.

Mes chers compatriotes

Nous devons avoir confiance en nous-mêmes, en notre capacité à développer notre pays par nos idées, notre engagement et notre travail, le don de nos personnes à notre pays. Faire confiance à nos capacités, c’est être ni sénégalo-pessimiste, ni sénégalo-optimiste, c’est être tout simplement sénégalo-responsable. C’est pourquoi, nous accorderons, conformément à la Charte de gouvernance démocratique, une importance capitale au patriotisme économique. A cet égard, la promotion et le soutien aux entreprises nationales, du consommer local, constituent une orientation stratégique majeure dans notre politique économique afin de faire émerger un secteur privé national fort. Notre programme économique sera encadré par des principes du patriotisme économique qui seront déclinés en mesures concrètes dans nos choix de politique publique.

La pauvreté s’étant durablement installée dans le monde rural, il s’agit par des mesures incitatives et par une politique volontariste de redonner confiance aux paysans, par la maitrise de l’eau, en diversifiant l’agriculture, en restituant à la filière arachidière sa juste place dans le concert des cultures vivrières et industrielles. Il s’agit également d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et d’accroitre le pouvoir d’achat des travailleurs de la terre, de l’élevage et de la pêche.

La protection de l’environnement prise en charge par les forces vives de la Nation qui ont admirablement fait de l’écologie leur sacerdoce et un nouvel humanisme seront aussi des axes de notre combat pour changer le rapport de l’homme avec la nature et pour changer nos modes de production et de consommation. C’est ainsi que nous arriverons à construire une société moins dangereuse, plus respectueuse des équilibres fondamentaux de notre planète et de notre vie quotidienne.
Au total, dans cette revue générale des orientations de notre coalition, faisant office de termes de références pour notre coalition, en attendant de les enrichir davantage par les apports de tous ses membres et de les développer au cours de la campagne électorale, notre crédo est : travailler avec équité au mieux-être des populations par l’instauration d’un minimum national partagé qui garantit à tous un accès aux infrastructures et services publics de base.

Chers compatriotes,

La Casamance, cette région vivante et chaleureuse que nous aimons tant pour ce qu’elle apporte à notre Nation, est malheureusement devenue une terre meurtrie par un conflit qui n’a que trop duré. La perspective d’une paix durable s’y éloigne de plus en plus à cause de l’incurie d’Abdoulaye Wade et de son régime.

Pire, et à notre grand désarroi, le conflit prend une dimension inquiétante qu’illustrent les violences de ces derniers jours et les pertes en vies humaines dans les rangs de notre vaillante armée nationale. Plus gravement, il a pris une tournure dangereuse avec la capture de militaires et gendarmes qui sont presque pris en otage. Avec une facilité déconcertante qu’elle en devient inquiétante !

Cette situation est insupportable. Elle ne peut plus continuer. Il est de notre responsabilité d’y mettre un terme.

Je m’y engage. Je ferai tout pour venir à bout du conflit d’abord en aidant à la réunification du MFDC et ensuite en engageant avec ses responsables des négociations pour trouver une solution définitive.

Je veillerai à l’implication des pays frères que sont la Gambie et la Guinée Bissau naguère pays garants qui, de par leur position géographique voisine et leur composition démographique similaire, doivent jouer un rôle de partenaire de premier plan dans la résolution de la crise.

En évoquant le rôle de la Gambie et de la Guinée Bissau dans la résolution de la crise casamançaise, je veux également souligner la force des liens d’amitié et de fraternité qui unissent notre pays aux pays voisins, au-delà à tous les pays africains. Non seulement il faut renforcer ces liens mais il faut accélérer le mouvement dans le sens d’une intégration qui sert la finalité du développement de notre continent.

Il importe également de promouvoir et de développer avec le reste du monde une nouvelle politique de coopération au développement qui tienne compte des orientations et des priorités définies par les Africains eux-mêmes.

Guidé par le souci de restaurer le leadership positif de notre politique extérieure, je m’évertuerai à réinstaller les « gens de la carrière », de vrais professionnels, au cœur de notre diplomatie.

Mes chers compatriotes,

A cet instant précis de mon propos, je pense à nos compatriotes Sénégalais de l’extérieur qui nous donnent chaque jour la preuve qu’avec du cœur et de la volonté, rien n’est jamais perdu et qu’à force de travail et de sueur, on peut tout réussir.

A toutes ces femmes et à tous ces hommes qui vivent loin de leur pays, je dis que la nouvelle ère se fera aussi avec eux. Ils y ont leur place parce qu’ils disposent de l’expertise, de l’expérience et du dynamisme nécessaires pour jouer un rôle déterminant dans la construction du Sénégal de demain. Ce serait leur rendre justice que de prendre des mesures significatives pour l’utilisation optimale de leurs compétences dans la mise en œuvre des politiques de rupture à mener ensemble, demain après la victoire.

Une attention soutenue sera accordée à la protection sociale des émigrés, à l’accès au logement et à une meilleure protection de leurs droits et intérêts dans leur pays d’accueil. Dans le même temps, l’interdiction d’importer un véhicule de plus de 5 ans sera levée pour permettre à chaque Sénégalais de l’extérieur d’exercer la plénitude et la continuité de son droit de propriété sur ses biens.

Chers compatriotes,

L’Ethique est de la plus grande importance pour notre époque et notre pays où tout ce que l’éthique réprouve a été fait ces dernières années. Si Abdoulaye Wade a si gravement failli, c’est que, bien plus que son échec au plan économique et social, il s’est révélé être un dirigeant versatile de surcroît sans parole comme en attestent les nombreux et pertinents sobriquets et quolibets que des hommes et des femmes du peuple profond lui ont attribués.

Notre démarche et nos convictions sont aux antipodes de ces pratiques. Et lorsque nous demandons aux Sénégalais de nous croire, ils peuvent nous juger sur pièce.

Notre respect de la volonté populaire exprimée sans contestation le 19 mars 2000 et notre attachement aux valeurs républicaines – même dans la critique radicale et l’opposition sans concession – nous ont un temps valu le qualificatif d’opposition républicaine. Nous l’avons toujours considéré comme un compliment. Et la lutte commune des forces vives de la Nation contre les tentatives répétées de vider la Constitution de sa substance, de même que les nombreuses entorses aux libertés et aux droits des citoyens qui ont fini de discréditer définitivement le régime de Wade nous font mesurer la justesse et l’importance de ce choix que nous avons fait, à la fois par patriotisme et par conviction idéologique. L’éthique pour nous, c’est la soupape qui préservera ce minimum collectivement défini comme intouchable et dont l’altération sera vécue par chaque Sénégalais comme une agression contre sa propre personne. L’éthique, c’est quand les valeurs supérieures de la collectivité le commandent de placer l’intérêt général au-dessus de ceux du parti ou d’une personne.

Nous avons de bonnes raisons de penser que nous avons su donner des gages de cette conviction. Entre autres ceux-ci, quand en 2OO7 beaucoup de voix s’étaient élevées pour nous dissuader de préconiser le boycott des législatives en pronostiquant que notre score à la présidentielle même minoré par la fraude, nous assurerait des résultats plus qu’honorables à l’Assemblée nationale. Nous avons préféré une autre démarche, pour accroitre les chances d’imprimer sur ce tournant majeur une dynamique décisive, aux effets politiques plus importants et de plus longue portée.

Le grand tournant politique et citoyen qu’a été la conception et la réalisation des Assises nationales compte parmi les idées qui ont immédiatement été conçues, perçues et mises en œuvre avec la participation résolue, pleine et entière du Parti socialiste. Tous les acteurs de ce grand moment d’échanges et de réflexion se félicitent et nous avec eux, d’avoir réussi ce pari qui marquera longtemps la vie de la Nation.

Notre volonté de cohérence éthique participe aussi de notre attachement à des valeurs qu’il faut donner en exemple aux générations montantes. Notre opposition au système Wade n’a, depuis le début et tout au long des années, souffert d’aucune compromission, d’aucune hésitation. Nous n’avons jamais été cités dans des négociations diurnes comme nocturnes. Nous nous sommes résolument et rigoureusement tenus à distance de ces appels du pied, nous avons résisté aux tentatives d’intimidation et déjoué les ruses. Notre opposition à son système et à son code de valeurs est fondée sur des différences idéologiques et éthiques dont nous ne pouvons pas faire bon marché. Le Parti socialiste est une formation politique dont les dirigeants ont fait la preuve de leur attachement à la parole donnée et au respect des engagements souscrits.

Pour les Assises nationales comme pour les accords déjà souscrits au sein de Benno Siggil Senegaal, j’ai déjà dit et je répète, en cette occasion solennelle, mon engagement à les traduire fidèlement.

Je serai le Président qui appliquera la Charte de gouvernance démocratique !

Je serai le Président qui engagera le refondation institutionnelle !

Je serai le Président qui garantira la mise en œuvre intégrale des conclusions des Assises nationales pour hâter l’alternance générationnelle vers les quadragénaires et les quinquagénaires !

Notre compagnonnage avec les parties prenantes des Assises Nationales et de Benno Siggil Senegaal, notre participation effective et efficiente aux travaux de ces deux grandes expériences sont des gages de confiance dont nul ne peut douter. Je saisis cette occasion pour porter témoignage d’un égal souci d’éthique et de responsabilité de votre part, mes chers amis, qui avaient décidé de porter ma candidature.

Nous constituons une coalition citoyenne pour porter une candidature citoyenne.

C’est ensemble que nous offrons aux Sénégalais de nous regarder cheminer la main dans la main au cours de cette campagne électorale pour leur présenter le visage d’une coalition qui a décidé de mettre l’éthique au cœur des relations politiques et citoyennes.

Mes chers compatriotes,

Aujourd’hui, par la faute de ceux qui nous gouvernent, la Nation a manqué à sa promesse à l’égard de ses filles et fils. Je n’ignore pas que vous avez traversé les pires épreuves de la vie. Je sais aussi que vous êtes confrontés aux pires doutes sur le chemin de votre existence.

Vous êtes l’un de ces hommes ou femmes d’âge avancé qui ont tant donné à notre pays mais qui n’ont pas reçu, en retour, la reconnaissance de la Nation.

Vous êtes l’une de ces femmes qui mènent un combat admirable pour accéder à toutes les dimensions de la vie, combat que vous menez en même temps que celui contre la cherté de la vie pour vivre et faire vivre décemment votre famille.

Vous êtes l’un de ces paysans, éleveurs, pêcheurs, artisans ou commerçants qui se lèvent à l’aurore et travaillent dur pour des revenus qui ne vous permettent pas de mener une vie décente.

Vous êtes l’un de ces travailleurs, du secteur privé ou de la fonction publique, qui, dès les premières lueurs de l’aube, œuvrent « à l’accroissement du jour », pour un salaire qui ne vous suffit plus pour vivre.

Vous êtes l’un de ces jeunes dans les amphithéâtres des facultés, dans les marchés, les ateliers de menuiserie, dans les garages des mécaniciens, derrières les comptoirs de boulangerie, pour qui l’avenir prend la forme d’un gouffre béant.

Vous êtes l’un de ces jeunes diplômés qui dépendent encore de leurs parents pour vivre parce qu’après des années d’études, vous n’arrivez toujours pas à trouver un emploi.

Vous êtes l’un de ces étudiants dans les grandes écoles et universités dans le monde qui vivent avec la crainte de se retrouver au chômage dans votre propre pays après vos études.

Vous êtes l’un de ces Sénégalais obligés d’émigrer dans le froid des pays du Nord comme vendeurs à la sauvette, comme ouvriers dans les usines européennes et américaines, pour vivre et faire vivre vos familles restées au pays.

Vous êtes l’un de ces entrepreneurs ou patrons d’une PME qui n’arrivent pas à faire travailler votre entreprise.
Notre ambition s’adresse à vous. Toutes nos énergies seront tendues vers votre mieux-être.

Chers compatriotes,

L’élection présidentielle n’est certes pas un aboutissement mais elle est la chance qui nous est donnée d’ouvrir la route du changement. Elle est l’aube d’une ère nouvelle qui se lève sur notre pays pour ces millions de Sénégalais qui veulent s’emparer de leur destin et le porter vers l’espoir d’un jour meilleur.

Alors, à vous tous, je voudrais vous dire que le Sénégal, c’est encore nous qui le faisons. Et nous avons une occasion formidable d’écrire nous-mêmes une grande histoire collective où s’agrègent toutes nos histoires personnelles.

Oui, le peuple sénégalais peut prendre son destin en main et conjurer le déclin de notre pays.

Oui, le peuple sénégalais est capable de relever les défis et de conjurer les périls qui frappent à ses portes, comme toute grande Nation qui s’est toujours relevée.

Servir son pays est un sacerdoce et parfois même un sacrifice ! En ces temps où la grisaille libérale s’est emparée de notre pays, j’aperçois pourtant quelques lumières portées comme des lucioles dans la nuit par des hommes et des femmes debout au front du devoir et qui façonnent en nous l’espoir que rien n’est perdu au Sénégal.

Bien au contraire, rien ne nous a semblé plus favorable à notre cause que les temps présents. Nous avons quelques semaines devant nous pour transformer cet espoir en formidable victoire du peuple.

Oui, cette victoire est possible !

Oui, je crois fermement à la victoire !

Oui, je sais que vous aussi y croyez.

Alors, ensemble, accomplissons notre devoir de victoire pour les millions de Sénégalais qui attendent que l’on mette fin à ces politiques d’insécurité, d’opacité et de précarité.

La nouvelle République est en marche avec toutes les forces qui veulent un pays qui progresse et qui veulent conduire leur pays sur de nouveaux chemins.

Venez construire cette République avec nous ! Rejoignez le mouvement car c’est au tour des citoyens d’être au pouvoir!

Venez apporter votre énergie et vos compétences dans cette entreprise inédite de refondation de notre pays.

Venez tels que vous êtes, écrire sur cette page blanche le début d’une nouvelle ère qui s’appuie sur le talent et l’inventivité de chacun, et s’accomplira dans la mise en mouvement de la société sénégalaise vers son émergence, vers l’émergence citoyenne.

Et alors ENSEMBLE, nous aurons contribué à bâtir la République de demain, la République ancrée dans nos valeurs mais moderne, démocratique, ouverte, sociale et solidaire !

Vive le Sénégal !
Vive la République !
Vive la coalition… !

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