Le 20 janvier prochain avait été annoncé comme devant marquer une compassion avec les détenues qui devaient toutes, ce jour-là, bénéficier d’un élargissement de prison. A Touba, Wade a vraisemblablement reculé suite aux pressions des organisations de la société civile et de partenaires. Hier à Touba, évoquant cette journée, il a confié qu’il souhaite qu’elle soit une journée de solidarité à l’image de ce que font les Américains ainsi que d’autres pays. Le Président Wade a révélé avoir pris la précaution d’en informer le khalife par téléphone et de recueillir son avis, voire son ndigël. Clôturant ce chapitre, il demandera aux Sénégalais de s’approprier dorénavant cette date.
Le Président Wade a justifié sa présence à Touba ; une présence, dit-il, qui ne doit surprendre personne, car il faisait son ziar dans le passé et en profitait pour faire part de ses projets. Abordant son état de santé, Wade dira : «Je rends grâce à Dieu, je suis bien portant, je ne souffre d’aucune maladie et vous demande de prier pour moi. Prier pour moi en direction des futures échéances. J’ai besoin et j’ai foi dans vos prières. J’entretiens des relations particulières avec vous qui datent de longtemps. Du temps de Serigne Fallou, je venais vous rendre visite. Je n’ai aucun problème ni besoin ; mais mon problème, c’est le Sénégal. Je veux consacrer tous mes efforts à Touba.» Dans la même foulée, Wade a sollicité du khalife général des prières pour des élections calmes et apaisées. Il a aussi informé que les élections ne peuvent plus être entachées de fraude. Il révèlera que les ambassades des Etats-Unis et de la France l’avaient sollicité pour un audit du fichier électoral en présence de l’opposition. Ce qui a pris deux années et la conclusion qui en a été tirée, c’est que le fichier est bon. «Pour ce qui est des inscriptions, il n’y a pas de problèmes. Ce qui reste, c’est que les électeurs aillent voter le jour J. Certains ont dit qu’ils sont contre. Ils sont allés même jusqu’à contester celui qui doit dresser la liste des candidats. Ils ont promis de l’empêcher de le faire. Nous, Etat, nous resterons fermes, intransigeants et ferons en sorte que force reste à la loi. Nous sommes les garants des lois et règlements de ce pays», explique Wade. Avant de faire dans la menace et la délation : «Personne ne pourra nous faire plier. Je souhaite que s’ils viennent ici, que vous leur prodiguiez des conseils en leur demandant de cesser de provoquer le gouvernement. Un gouvernement qui ne vous a rien fait, et vous passez tout votre temps à le vilipender et dire que vous ferez tout pour le faire partir sans même des élections. Pis, ils ont même promis de saboter les élections.