nstallée en grande pompe sur les cendres de l’Alliance Sopi pour toujours (Ast), la mouvance « prowadiste » dite Forces alliées 2012 peine visiblement à trouver casaque à sa mesure dans la tanière libérale, surtout en cette veille d’élection présidentielle où suspicions et frustrations prospèrent au sein du Parti démocratique sénégalais. Et pour cause, le secrétaire général national du Pds, en l’occurrence le Président de la République Abdoulaye Wade, vient de suspendre l’installation de toutes les délégations départementales de ses alliés regroupés au sein des Fal 2012. Des délégations locales mises sur pied, selon toute vraisemblance, pour aider le Président sortant à rempiler à la tête de l’Etat sénégalais, pour la troisième fois.
Des informations concordantes justifiaient ce gel des délégations départementales des Fal 2012 par le souci de Me Wade de taire les frustrations nées au sein du Pds, suite à l’installation de ces structures assimilées à des comités électoraux, et d’éviter par conséquent le vote sanction des Locales de 2009 qui avait laminé le parti au pouvoir. Sans ménagement donc, le Président Wade avait gelé tous les « comités électoraux » de ses alliés, au sortir d’une audience accordée, le mercredi 11 janvier 2012, au secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) et délégué général des Forces alliées pour la victoire (Fal 2012), Djibo Leyti Kâ. Me Wade préférant manifestement couper court aux contestations notées ça et là, du fait de cet activisme pourtant « légitime » de la coalition qui porte sa candidature à la présidentielle de 2012.
Face à cette mesure du Président que certains assimileraient à un camouflet, les Fal 2012 semblent apparemment adopter profil bas. Et pour cause, la Conférence des leaders des Fal 2012 qui s’est réunie ce mardi, au siège du Pds, a préféré s’appesantir sur la confusion qui aurait été faite entre délégations départementales et comités électoraux. Pour autant, Djibo Leïty Kâ et cie diront constater, par le biais d’une déclaration transmise à la presse, que « ces délégations ont été considérées comme des comités électoraux du Pds, alors que celles-ci n’ont pas pour mission de gérer les élections, conformément aux textes fondateurs qui définissent bien la limite de leur mission, en tant que structure locale des Fal 2012 ».
Les observateurs politiques constateront à quel point est ténue la ligne de démarcation entre délégations départementales mises en place pour encadrer, en vue de la présidentielle, les militants des partis composant les Fal 2012 et comités électoraux dont la qualification est incluse dans la dénomination. De toute façon, force est de remarquer que les Fal 2012 ont du mal à se positionner dans la machine de guerre que Wade entend lever pour se faire réélire. D’autant que les leaders naturels et responsables politiques du Pds ne sont nullement décidés à laisser les Fal 2012 au devant de l’état major électoral de Wade. Même si Djibo Kâ et cie voudraient bien faire amende honorable en faisant remarquer dans leur texte d’hier que « les Fal 2012 se sont fortement déployées sur l’ensemble du territoire national, perturbant ainsi profondément l’adversaire ».