L’ancien président du Liberia Charles Taylor a travaillé pour la CIA et le Pentagone à partir du début des années 80, a révélé le Boston Globe.
Il y a six ans, le quotidien américain avait interrogé les agences de renseignements sur ces liens éventuels, dans le cadre de la loi sur la Liberté d’information (the Freedom of Information Act), a révélé le journal dans une enquête publiée mardi.
L’agence de renseignement de la Défense américaine (DIA) lui a confirmé que certains de ses agents et d’autres de la CIA avaient commencé à travailler avec Taylor au début des années 80, a précisé le Boston Globe.
Mais la DIA s’est refusée à préciser l’ampleur et la durée de cette collaboration, invoquant un risque pour la sécurité nationale.
Le détail de cette collaboration est contenu dans des dizaines de rapports secrets -au moins 48 documents séparés- qui couvrent plusieurs dizaines d’années, a simplement précisé le Pentagone.
«Ils ont peut-être continué avec lui plus longtemps qu’ils n’auraient dû, mais peut-être apportait-il quelque chose d’utile», a commenté Douglas Farah, expert de la période où Taylor était au pouvoir au Liberia, entre 1997 et 2003.
Dans les années 80, Taylor était probablement utile aux Américains pour recueillir des renseignements sur Mouammar Kadhafi, ont déclaré au quotidien M. Farah ainsi que d’anciens responsables du renseignement, parlant sous couvert d’anonymat.
Président du Liberia de 1997 à 2003, Taylor était probablement vu comme une source d’informations sur des questions plus larges en Afrique, qu’il s’agisse du trafic illégal d’armes jusqu’aux activités de l’Union soviétique sur le continent, a également expliqué un de ces responsables du renseignement.
Selon le Boston Globe, c’est la première fois que des liens sont officiellement confirmés entre Charles Taylor et des agences de renseignement américaines.
Il a été inculpé en juin 2003 de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), pour les atrocités commises durant la guerre civile de Sierra Leone (1991-2001).
Le procès s’est terminé en mars 2011. Le verdict est en attente.