La ministre d’Etat sénégalaise en charge du Genre, Awa Ndiaye, a plaidé vendredi à Thiès pour la mise en place d’ »un cadre institutionnel et juridique afin de permettre l’avortement médicalisé des enfants victimes de viol et porteuses de grossesse précoce à risque mortel ».
Mme Ndiaye qui présidait le séminaire international de formation des professionnels de justice du Cendre de guidance infantile (CEGID), a réaffirmé la volonté du gouvernement sénégalais sur le sujet.
Elle a souligné que la volonté constante vise à faire face à ce fléau et à la recrudescence des cas d’abus de toutes sortes sur les enfants, à divers instruments et conventions relatifs aux droits de l’enfant ratifiés par le Sénégal.
La ministre d’Etat a indiqué que ce séminaire de renforcement de capacités des acteurs de la justice (magistrats, avocats), du personnel des services sécurité, (police, gendarmerie), ‘’est pertinent et actuel’’.
Pour elle, sa tenue permet de bien procéder à l’audition des mineurs, à travers ‘’une approche pluridisciplinaire et holistique, pour le recueil de la parole de l’enfant victime d’abus sexuels’’.
‘’L’état de vulnérabilité de cette cible (enfance) doit être un facteur fédérateur de toutes interventions, mais aussi un prétexte valable de sensibilisation de tous les acteurs y compris la famille en vue de la protection et de la promotion des droits des enfants’’, a-t-elle estimé.
La ministre d’Etat en charge du Genre a encouragé et félicité le CEGID qui, selon elle, a produit ‘’des supports de qualité sur le thème de la prévention des abus et de l’exploitation sexuelle en direction des enfants et des familles’’.
Aussi a-t-elle relevé la création d’observatoires à Saint-Louis, Dakar, Mbacké et Thiès, ‘’des structures de veille, d’alerte, de sensibilisation et de formation dans lutte contre les abus sexuels’’.
Serigne Mor Mbaye, responsable du CEGID s’est réjoui de la tenue de ce séminaire qui, pour lui, permet de donner aux acteurs impliqués (magistrats, forces de sécurité) ‘’des outils nécessaires pour mener à bien leur mission d’audition de enfants victimes d’abus sexuels, à travers la formation’’.
M. Mbaye a noté qu’un vaste programme d’éducation des parents et du voisinage sur la protection des enfants est mis en place par le CEGID, pour renforcer la prévention et de l’offre de service de qualité, d’assistance aux enfants victimes’’.
‘’Des juristes et forces de sécurité bien formés sur l’audition des enfants victimes, permet d’améliorer des espaces d’audition’’, a-t-il dit, indiquant qu’‘’il est temps de mettre un cadre de synergie pour mieux protéger, écouter et accompagner les enfants’’.
Les experts vont aborder divers thèmes : ‘’L’intérêt de la pluridisciplinaire dans la prise en charge des mineurs victimes’’, ‘’L’impact psychosocial de l’agression sexuelle sur l’enfant et son entourage’’, ‘’L’audition de l’enfant victime et cadre d’enquête’’ et ‘’Le traitement judiciaire des cas de violences sexuelles commis sur les mineurs au Sénégal’’.
Outre les magistrats et les officiers de la police et de la gendarmerie sénégalaises, le séminaire a noté la présence du représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Jean Luc Peduzzi, de l’attaché de police de l’ambassade de France au Sénégal, de Thierry Terraube, commandant de police honoraire de France.