BATA (Guinée équatoriale), Le sélectionneur du Sénégal
Amara Traoré a tenu à dédramatiser dimanche la défaite surprise concédée
samedi face à la Zambie (2-1) lors de la première journée de la CAN-2012 en
estimant que les Lions avaient « perdu une bataille mais pas la guerre ».
« On a perdu une bataille mais pas la guerre, a dit l`entraîneur en marge de
l`entraînement dominical. Ca va nous réveiller, et ça va beaucoup m`aider sur
le plan psychologique ».
« Il fallait évacuer ce match ce matin, on a fait un débriefing de ce qu`il
fallait corriger, a-t-il ajouté. Mon discours a porté sur les fondamentaux:
les passes, la couverture mutuelle, monter sur le porteur du ballon, avoir de
l`agressivité ».
« Il y a pas mal de joueurs qui disputaient leur première CAN, a aussi
avancé Traoré. On ne peut pas rester sur le mental des qualifications, il faut
faire plus ».
L`entraînement a consisté en un décrassage pour les joueurs ayant joué plus
d`une mi-temps, avec un simple footing, tandis que les autres Lions de la
Téranga disputaient une opposition, lors de laquelle l`entraîneur a haussé le
ton.
Le capitaine Mamadou Niang, remplacé dès la pause samedi, faisait partie du
groupe des remplaçants à l`entraînement.
Le Sénégal affronte la Guinée équatoriale mercredi pour son deuxième match
dans le tournoi.
CAN Sénégal: retour sur terre et aux « fondamentaux »
BATA (Guinée équatoriale) — Le Sénégal a perdu de sa superbe dès son entrée en lice dans la CAN-2012 avec un revers face à la Zambie (2-1) qui a rendu criantes certaines lacunes, contraignant son sélectionneur Amara Traoré à hausser le ton pour remobiliser des Lions apparus sans mordant.
A la mi-temps du match de samedi déjà, sa causerie, allant crescendo, avait terminé en harangue à forts décibels dans le vestiaire. Le lendemain matin, sous le soleil du stade d’Alep (en périphérie de Bata) et le regard des ouvriers le bâtissant encore, Traoré a rassemblé ses joueurs pour leur livrer un discours musclé.
Il a ainsi insisté sur les « gestes basiques » et la combativité, les deux grandes lacunes apparues samedi côté sénégalais, notamment en première période. « Le discours a porté sur les fondamentaux: les passes, la couverture mutuelle, monter sur le porteur du ballon, avoir de l’agressivité », a-t-il ensuite confirmé devant la presse.
Lors de l’opposition entre les remplaçants, cet entraîneur d’habitude plutôt placide et complice avec ses joueurs a énergiquement réclamé de l’agressivité, chapitrant par exemple Dia d’un sonore: « Issiar, monte sur lui ! », en prenant le ballon et le jetant au sol, furieux.
De fait, les Lions de la Téranga sont passés au travers de leur première mi-temps, « la pire » sous sa houlette dixit Traoré. Lequel fait contre mauvaise fortune bon coeur: « Ca va nous réveiller, et ça va beaucoup m’aider sur le plan psychologique » pour les remobiliser.
Retour sur Terre ? Peut-être les Sénégalais se voyaient-ils trop beaux, forts d’un excellent parcours de qualifications (cinq victoires, un nul, deuxième meilleure attaque avec 16 buts derrière la Côte d’Ivoire, 19) et d’une première place de groupe décrochée au nez et à la barbe du Cameroun et de la RD Congo.
Les Lions ont été surpris par leur adversaire. « On ne s’attendait pas à ce que les Zambiens jouent comme ça, on pensait qu’ils allaient plus nous attendre, avouait Moussa Sow. Dans les cinq premières minutes, on sentait que les Zambiens étaient mieux ».
Mamadou Niang le premier avait insisté sur « l’humilité » indispensable pour aborder ce tournoi. Mais lui-même, aligné milieu gauche, n’a rien apporté, ni offensivement, ni défensivement. Au point d’être remplacé dès la pause, un camouflet pour le capitaine, d’autant qu’il s’est entraîné avec le groupe des remplaçants dimanche…
Mais le problème est aussi d’ordre tactique, avec un milieu défaillant. « Dans notre bloc équipe on a laissé trop d’espaces entre les défenseurs et les attaquants », résumait Sow (qui refuse par ailleurs de s’exprimer sur son éventuel transfert de Lille à Fenerbahçe).
La pléthore d’attaquants, parmi les meilleurs dans leurs championnats (outre Niang, en Arabie saoudite: Ba en Angleterre, Cissé en Allemagne, Sow en France, Ndoye au Danemark), nuit visiblement à la construction du jeu. Une tâche dévolue à Ndaw, qui a du mal à s’en charger.
Ce point faible de l’entrejeu était pointé par le presse sénégalaise depuis quelque temps. Il était étouffé par les victoires. Il prend désormais du relief.