Les élus locaux-maires et présidents de Communauté rurale- qui menacent de quitter le Pds avant les élections ont été finalement reçus par Wade.Mais rien n’a changé dans la donne puisque, au lieu de proposer des solutions à leurs frustrations nées des querelles de leadership, Me Wade leur a servi des promesses électoralistes avant de les arroser de billets de banque.
(Correspondance) – Les libéraux du département de Podor mécontents de la configuration du défunt Comité électoral présidé par Alioune Diop conseiller du président de la République, viennent d’en prendre pour leur grade. Et pour cause, aucune de leurs doléances soumises sur fond de menaces de démission du Pds n’a été satisfaite par le président Wade. Pire encore, ce dernier les a même humiliés en les recevant en compagnie d’autres responsables du département. En effet, le Maire de Aéré Law et ses conseillers municipaux qui devaient être reçus par Wade pour exposer de vive voix leurs doléances et les raisons de leur courroux contre le parti, n’ont pas eu ce plaisir-là. Me Wade a tout simplement ignoré leur mouvement d’humeur et les a reçus au Palais au même moment que des militants venus des communautés rurales de Dodel, Doumnga Law, Guédé Village, Gamadji Saré, de Guiya, des communes de Niandane de Guédé -chantier et de la commune de Ndioum.
L’audience a eu lieu en présence de Amadou Niang, ministre du Commerce, des députés Moussa Sow et Astel Sall. Et en lieu et place d’un programme spécial de développement réclamé par ces frondeurs, le chef de l’Etat n’a finalement servi à ses militants que du réchauffé. C’est-à-dire rien que des promesses vieilles de plusieurs années. Au cours de cette rencontre, pratiquement tous les orateurs ont abondé dans le sens du développement de leur localité : La réhabilitation des cuvettes agricoles, l’électrification de certains villages, des projets de développements, des équipements agricoles, épongeage de l’endettement des paysans ainsi que l’accès aux soins de santé de qualité et à l’éducation.
Sur toutes ces questions évoquées par les orateurs, la plupart venus de Aéré Law, Wade dira tout simplement qu’il s’en occupera et fera de son mieux pour que tout ce qui peut être réglé et qui constitue une priorité le soit avant les élections. Sur l’installation des Comités électoraux qui avait engendré beaucoup de frustrés menaçant de quitter le parti avant les élections, Wade confirme que tout a été annulé. En attendant le secrétaire général national du Pds demande aux différents responsables et militants de son parti de lui faire des propositions afin de trouver des solutions consensuelles pouvant permettre aux structures de fonctionner en direction de l’élection présidentielle.
Wade encore une fois n’a pas du tout lésiné sur les moyens pour rendre heureux ceux-là qui sont frustrés. C’est ainsi qu’il a délié sa bourse pour calmer ses hôtes qui menaçaient de quitter son parti à quelques jours du scrutin. Des sources ayant assisté à l’audience révèlent que chaque groupe a reçu un montant de cinq millions de francs Cfa.
Toutefois d’après nombre d’observateurs avertis de la scène politique locale, cette situation est aujourd’hui lourde de dangers pour le candidat des Fal. Car beaucoup de militants libéraux à travers des réseaux dormants repérés dans plusieurs localités se disent aujourd’hui fin prêts à sanctionner le régime en place.
Sous le couvert de l’anonymat, un grand responsable qui a saisi Walf quotidien dira que non seulement Wade n’a rien réglé au cours de cette audience, à part des promesses qui ne se réaliseront jamais. Mieux encore, selon certains témoignages qui ont pris part à l’audience, les libéraux du Fouta s’attendaient à ce que Wade règle le problème lancinant du leadership au niveau de leur département. Il n’en sera rien. Aujourd’hui, nombre de militants qui ont participé à cette audience avec Wade promettent de rester sur leur position de quitter le Pds. ‘Nous ne serons pas d’ailleurs les seuls militants à quitter le navire bleu. Car nous savons que derrière nous, il y a de grands responsables qui savent déjà pour qui ils vont voter’, confient quelques conseillers municipaux et ruraux mécontents.
Abou KANE
walf.sn