L’année scolaire est-elle déjà blanche à Diégoune ? Cette triste réalité s’impose de plus en plus à la communauté scolaire de ce village du département de Bignona. Surtout que, depuis quelques jours, les enseignants ont été sommés de quitter le village par un message anonyme qui proviendrait des rebelles du Mfdc.
(Correspondance) – L’angoisse, c’est l’état d’esprit dans lequel baignent désormais les enseignants exerçant dans le village de Diégoune, localité située dans le département de Bignona. Une situation dans laquelle ils ont été plongés par un message anonyme envoyé sur leurs portables. Dans ce message derrière lequel se cacheraient les rebelles indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), les enseignants de Diégoune sont sommés de quitter le village. ‘Vous avez 48 heures pour quitter Diégoune. Les chiens de soldats ne sont plus là. Il ne reste que vous les cafards d’enseignants vantards. On vous connaît tous, tant que vous êtes’, peut-on lire dans ce message qui épouse les contours d’une menace. Vraie menace ou simple canular ?
En tous les cas, les enseignants de Diégoune qui prennent ces menaces très au sérieux s’inquiètent pour leur vie. Si bien qu’ils n’ont pas attendu la fin de l’ultimatum pour plier bagages et partir de ce village devenu inhospitalier. Aujourd’hui, ils laissent derrière eux des élèves désemparés, victimes silencieuses d’une situation d’insécurité dans laquelle est plongé Diégoune depuis plusieurs semaines.
Le 20 décembre dernier, une attaque rebelle dans ce village avait fait une quinzaine de morts dans les rangs de l’armée. Depuis lors, Diégoune est devenu un village infréquentable. Ce qui avait d’ailleurs poussé, à l’époque, les enseignants à déserter les lieux. A peine sont-ils retournés qu’ils se voient contraints de déguerpir à nouveau suite à un message anonyme attribué aux rebelles du Mfdc. Pour des raisons de sécurité donc, les enseignants des deux écoles maternelles, des deux écoles primaires, du collège d’enseignement moyen ainsi que du lycée ont préféré partir, loin de ce village devenu terrain de prédilection des séparatistes casamançais. Une situation qui pourrait aboutir à une année blanche à Diégoune, comme le craignent certains parents d’élèves.
Mamadou Papo MANE
walf.sn
Que font nos autorités militaires pour proteger ces populations désemparées et les enseignants ? La vie et l’avenir des enfants de ce village ne valent -ils pas de déployer un contingent de militaires bien formés pour veiller sur la securité des personnes et des biens et mâter ces voyous de rebelles ? Gouvernants, vous êtes interpelés !
fdss