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CINQ MORTS ET PLUSIEURS BLESSES LORS DES MANIFESTATIONS Des rapports accablent la police

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Un témoin d’Amnesty Internationale recadre le colonel Arona Sy Utilisation de balles réelles : le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme prévient
Les rapports des missionnaires, à Dakar, des différentes organisations des droits de l’homme, sont alarmants et soulèvent une vive préoccupation auprès des responsables de ces organisations. C’est le cas d’Amnesty International et du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme qui ont mis au banc des accusés la police. Aussi, Amnesty a-t-elle demandé au Président de refreiner les ardeurs des forces de sécurité, suite à la mort de l’étudiant Mamadou Diop, cinquième victime des violences policières, au cours des manifestations du M23 au Sénégal.

Les témoignages recueillis par Amnesty, sont loin de militer en faveur des forces de l’ordre. En effet, des témoins oculaires ont confié à Amnesty International que la police avait tiré sur les manifestants et lancé une grenade lacrymogène sur une ambulance. «Le président Wade doit adresser des ordres clairs aux forces de sécurité, leur intimant de ne pas recourir à la force meurtrière, à moins que des vies ne soient mises en danger», a déclaré Salvatore Saguès, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest. Sur les circonstances de la mort de l’étudiant, un autre témoin fera savoir : «on parlait calmement, lorsque tout à coup, un véhicule policier a foncé sur la foule. La voiture a renversé l’étudiant à cinq mètres de moi, et puis, les policiers se sont retournés pour nous tirer dessus. Les gens ont commencé à fuir dans tous les sens et le véhicule est monté sur le trottoir. J’ai vu des policiers en uniforme qui tiraient dans toutes les directions». Témoignages confortés par un membre du personnel médical, expliquant à Amnesty International que l’ambulance qui emmenait le corps de Mamadou Diop s’était soudainement arrêtée, sous le choc d’une grenade lacrymogène, qui a brisé son pare-brise arrière. Un fait qui a particulièrement choqué Salvatore Saguès pour qui : «même si les forces de sécurité sont confrontées à des manifestants qui leur sont hostiles, elles doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de préserver des vies et non les menacer».

Utilisation de balles réelles : le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme prévient
Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a, également, exprimé sa préoccupation, quant à un possible usage excessif de la force par les autorités à Dakar, de même que dans d’autres villes. Elle a averti que la solide tradition de ce pays, en matière d’élections pacifiques et démocratiques, pourrait être menacée, si les autorités ne réagissaient pas, de manière appropriée, aux manifestations en cours. «Les rapports faisant état d’un usage excessif de la force par la police, en réponse à la violence de certains manifestants, sont vraiment préoccupants (…)», a-t-elle dit. En plus d’exhorter à la modération de la part des autorités, elle appelle tous les candidats à l’élection présidentielle à renoncer et à décourager toute nouvelle tentative de violence ou d’incitation à la violence. Pour la responsable onusienne, «le long passé d’élections et de transition pacifiques et démocratiques du Sénégal pourrait être remis en question, si la situation actuelle, extrêmement tendue, entraînait de nouveaux actes de violence et de représailles. Se voulant plus claire, Navi Pillay prévient que toute personne ayant commis des actes violents ou excessifs doit être tenue pour responsable, que ce soit un manifestant ou un policier. Navi Pillay précisera que les représentants de la loi doivent absolument respecter les normes établies par le droit international, en matière de maintien de l’ordre public et notamment, les directives détaillées qui régissent l’utilisation des balles réelles. Ainsi, a-t-elle appelé à une investigation minutieuse, impartiale et transparente des meurtres ayant eu lieu, ces derniers jours et de l’usage présumé d’une force disproportionnée par les policiers. Pour rappel, au moins quatre personnes ont été tuées, cette semaine, au cours des manifestations, suite à la publication de la liste des candidats à l’élection présidentielle, approuvée par le Conseil constitutionnel. Les rapports suggèrent que, dans certains cas et dans plusieurs quartiers de Dakar et dans les régions, la police a tiré sur des manifestants, en train de brûler des pneus et de lancer des pierres.
Sambou BIAGUI

rewmi.com

3 Commentaires

  1. Et les militaires, dans tout celà? Leur silence est pesant, intolérable ! Votre silence risque d’ être interprété comme de la complicité ! Les forces de l’ ordre tirent des ballent réelles sur les gens et vous ne ditent rien ?!?! Vous savez très bien que l’ utilisation de balles réelles dans des actions de maintien de l’ ordre est interdite! La grande muette n’ a plus le droit de se taire. Combien de personnes devront tomber pour que vous ne réagissiez?!?! D’ après votre devise, on vous tue mais on ne vous déshonore pas, alors il est grand-temps de montrer que c’ est vrai!

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