La ‘Promenade des Thiessois’ a fait le plein hier pour recevoir les leaders du M23. Ces derniers, depuis le début de la campagne, multiplient les mobilisations pour décrier et réfuter la décision du Conseil constitutionnel validant la candidature du président sortant pour un troisième mandat à la magistrature suprême. Aussi l’ensemble des discours prononcés à l’occasion ont tourné autour de cette question et celle relative à l’inégalité notée dans la protection des candidats par les services de l’ordre.
(Correspondance) – Les habitants de la cité du rail sont sortis hier massivement répondre à l’appel du M23 à la ‘Promenade des thiessois’. Une place qui s’est avérée trop exigüe pour contenir tout ce beau monde. L’occasion sera ainsi saisie par les candidats de l’opposition présents à la rencontre pour, non seulement, dire leur farouche détermination à refuser de suivre le Conseil constitutionnel dans sa décision validant un troisième mandat de Wade, mais aussi de décrier cette tendance du régime à vouloir transformer les forces de sécurité en une milice pour ne pas dire une force partisane à la solde d’un homme au détriment d’un peuple qu’elle est censée protéger et sécuriser.
En effet contrairement à l’avant-veille (ce mercredi, Ndlr) où la cité du rail revêtait les allures d’une véritable forteresse avec la présence massive des forces l’ordre visibles partout, aucun élément de ces forces n’a été aperçu hier aux alentours de la ‘Promenade des Thiessois’ malgré l’affluence monstre de militants et de sympathisants qui ont littéralement pris d’assaut la place, sans compter la présence sur les lieux d’au moins sept candidats à la présidentielle. Une absence qui amène les organisateurs à se poser la question de savoir ce qui peut expliquer cette discrimination dans la protection et la sécurité des candidats. Y a-t-il au Sénégal un candidat plus méritant que les autres ? Pourquoi cette inégalité dans le traitement des candidats ? Y a-t-il au Sénégal des hommes dont la vie est plus précieuse que celle des autres ? Autant de questions que les candidats membres du M23 se sont posé hier.
En tout état de cause, cette absence des forces de l’ordre lors du rassemblement du M23 donne quelque peu raison aux leaders de l’opposition à l’instar d’Idrissa Seck qui estiment qu’il urge de redonner aux forces de sécurité leur mission républicaine et d’empêcher qu’elles soient transformées en une milice partisane dont la mission se limite à protéger simplement les tenants du pouvoir à l’exclusion de la protection des citoyens et de leurs biens.
La rencontre d’hier a aussi été l’occasion pour les candidats membres du M23 de s’expliquer sur la raison qui fait qu’ils tardent à décliner leur programme. En effet, ont-ils fait savoir, le premier combat qu’il convient de mener est de travailler au retrait de la candidature du président sortant qui est à leurs yeux anticonstitutionnelle. Lequel président sortant a, selon Idrissa Seck, par sa volonté farouche de s’imposer, déshonoré son mandat, son serment et sa mission en violant la Constitution qu’il s’était engagé à protéger.
Quant au candidat Moustapha Niasse, il reviendra sur la déclaration faite par Wade dans la même ville disant que c’est lui-même qui, parce qu’il avait des bisbilles avec son ancien Premier ministre et maire de Thiès, a décidé de l’arrêt des chantiers. Pour Moustapha Niass, cette déclaration est assez édifiante pour dire que si la cité du rail souffre aujourd’hui de manque d’eau, d’électricité et est sujette à des inondations à chaque hivernage, c’est parce c’est Wade lui-même qui en a décidé ainsi. Toutes raisons qui, selon lui, doivent décider les Thiessois à se mobiliser contre un tel guide.
La rencontre du M23 à Thiès a vu la présence de candidats à la présidentielle comme Moustapha Niasse, Ibrahima Fall, Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dieye, Djibril Ngom, mais aussi de responsables comme Youssou Ndour, Bara Tall, Talla Sylla, Amath Dansokho, etc.
Sidy DIENG
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