Parcours étonnant, physique atypique, mental d’acier, Ibrahim Baldé possède toutes les qualités requises pour devenir un attaquant hors pair. Le Sénégalais n’est d’ailleurs pas devenu le petit chouchou de l’Atletico Madrid pour rien. Portrait d’un futur grand. (Photo Site officiel du club)
Il était une fois… Non nous ne sommes pas dans un conte de fée mais l’histoire est tellement belle, émouvante parfois, semée d’embuches et d’espoir à la fois, qu’on pourrait s’y tromper. Cette histoire, c’est celle d’Ibrahim Baldé, jeune gamin sénégalais natif de Pikine rêvant de cotôyer un jour les plus grands joueurs de la planète. Une histoire qui aurait d’ailleurs très bien pu inspirer les meilleurs scénaristes au monde pour un film grand public. Mais dans les rues de son quartier, quatre ans plus tôt, Baldé était loin d’imaginer pareille trajectoire…
Tout commence donc au Sénégal. Ibrahim, 15 ans à l’époque, joue alors dans une équipe locale, pour son plus grand plaisir. Un plaisir qui lui vaudra les éloges de tous un soir de match pas comme les autres. À son retour à la maison, un ami de son père est là et entend la nouvelle. «Il a tout de suite voulu me voir à l’oeuvre. Il m’a alors fait une promesse, celle de tout faire pour m’envoyer en Argentine progresser». Les fans de la série «Olive et Tom» y verront certainement là quelques similitudes. «J’ai tout laissé pour partir là-bas. Et quand on a toujours été proche de sa famille, c’est quelque chose de très difficile à faire. Et puis j’étais seul quand je suis arrivé en Argentine. J’ai commencé alors à jouer dans les rues avant de m’engager avec les Argentinos Juniors à l’âge de 16 ans». Le début d’une carrière prometteuse.
De l’Argentine à l’Espagne…
Le buteur sénégalais, premier de son pays à évoluer en Argentine, est ensuite repéré et recruté par le club de Velez Sarsfield. Il jouera deux saisons au total en Amérique du sud avant qu’on vienne lui annoncer qu’un grand club européen souhaite le voir à l’oeuvre. Ce club n’est autre que l’Atletico Madrid. Direction l’Espagne pour un essai. Le jeune buteur ne se met pas de pression inutile et montre toute l’étendue de son talent. Résultat : un contrat de deux ans avec la réserve est signé en janvier 2008. «J’ai été super content de m’engager avec ce club. Et puis du coup, le Sénégal, c’est moins loin (rires)».
Les supporters ne le connaissent pas encore, mais Ibrahim explose très vite les compteurs de l’équipe réserve, devenant le meilleur buteur des siens à l’issue de la première année. Lors de la suivante, des imprévus vont jouer en sa faveur. Le 2 janvier 2010 marquera alors un tournant dans sa jeune carrière. Ce jour-là, à l’occasion de la 16e journée de Liga, il profite de la blessure de Sergio Agüero et du départ de Florent Sinama-Pongolle au Sporting Portugal pour intégrer le groupe pro et faire ses débuts contre le FC Séville. Associé à Diego Forlan en attaque, le Sénégalais participe à la victoire des siens avant d’inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs lors de la 18e journée contre le Sporting Gijon (3-2). Sa fougue et sa jeunesse plaisent. Le public madrilène le met aussitôt sur un piédestal et ne s’y trompe pas. Il confirme quelques journées plus tard en inscrivant un nouveau but sur la pelouse du Real Saragosse (1-1). La machine est lancée.
«Un club comme Lyon me plairait beaucoup»
Ses prestations remarquées (deux buts en quatre titularisations) donnent du baume au coeur des dirigeants de l’Atletico Madrid. En quelques mois, Baldé sera passé d’un modeste club argentin de 4e division à l’équipe réserve de l’Atletico Madrid avant d’intégrer le groupe pro et de se voir présenté comme le 3e attaquant du club derrière Agüero et Forlan. Une ascension atypique et fulgurante qui force le respect.
Récompensé de ses efforts, Ibrahim a même signé, le mois dernier, son premier contrat pro. Désormais lié à l’Atletico Madrid jusqu’en 2013, l’attaquant, très souvent comparé à Didier Drogba pour son physique et Zlatan Ibrahimovic pour son jeu, envisage de grandes choses. «Je ne sais pas ce que les dirigeants veulent faire de moi la saison prochaine. Peut-être que je serais prêté, lance l’intéressé. Si c’est le cas, il est évident que la France serait une destination intéressante. Et un club comme Lyon me plairait beaucoup. Nous verrons bien». Un appel du pied de la part du Sénégalais ? Dirigeants lyonnais, vous savez quoi faire… – John FERREIRA
