6 mois de prison assortis de sursis et un mandat d’arrêt ont été requis, hier, à Thiès contre le Dg de la Société d’exploitation des produits agricoles et maraîchers (Sepam). Ce dernier est poursuivi pour fraude sur l’électricité par la Senelec. Par Birane GNING
Il y avait une foule de curieux hier au Tribunal régional de Thiès pour assister à un procès inhabituel. Au rôle de l’audience d’hier, une affaire opposant la Senelec et la Société d’exploitation des produits agricoles et maraîchers (Sepam). Le patron de cette structure qui se trouve dans les environs du village de Matar Guèye, dans la zone de Pout, M. Awad Michel Gaffari, était cité à comparaître pour se défendre du délit de fraude sur l’électricité. Le tribunal n’aura finalement aucune explication de la part de cet exploitant maraîcher. Le sieur Gaffari a brillé par son absence. La partie civile, représentée par Me Pape Sène, va étayer sa plainte et réclamer au bout de sa plaidoirie la somme de 192 542 390 francs, représentant à la fois le préjudice subi et les dommages et intérêts dus. Le procureur, à l’issue de son réquisitoire, a demandé à l’encontre du prévenu une peine de 6 mois de prison ferme en plus d’un mandat d’arrêt.
Cette affaire qui a été mise en délibéré jusqu’au 20 avril, par le président Malick Lamotte, pose la lancinante équation de la fraude sur l’électricité. Elle remonte en juillet 2009. Suite à un contrôle de routine, les agents de la Senelec découvrent «un branchement avant compteur», dans le périmètre qui est destiné, aux dires de l’avocat de la Senelec, à alimenter le second forage «non déclaré» de la propriété.
Après constat d’huissier et des photographies prises en présence du responsable technique du périmètre Sidi Bouya Ndiaye, le Procès-verbal fait état de fraude manifeste au préjudice de la société vendeuse d’électricité.
Saisi par correspondance le lendemain par la Senelec, pour arrêt de la fraude et réparation du préjudice, M. Gaffari, selon Me Sène, fait la sourde oreille. En fin juillet, suite à un autre constat d’huissier, le juge des référés est saisi. C’est là que le patron de la Sepam reconnaît les faits dont il est poursuivi et pour lesquels la Senelec établit une facture de redressement de 122 542 390 francs. Cette facture, malgré la décision du juge des référés en date du 13 août, ne sera jamais soldée et en plus, révèle Me Sène, «les installations frauduleuses sont toujours maintenues». Autant de raisons qui poussent la Senelec à saisir le juge correctionnel de Thiès, en adressant une citation directe à M. Gaffari le 22 janvier 2009.
Ce dernier, selon l’avocat de la Senelec, aurait saisi sans succès le Tribunal des référés de Dakar. Autre bizarrerie relevée dans la gestion de M. Gaffari par l’avocat de la Senelec : il ne possède pas de compte dans la plupart des banques sénégalaises, et dans celles où il en a, les comptes sont débiteurs depuis des mois.
Correspondant
lequotidien.sn