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Vive le Sénégal! Madior FALL

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Le Sénégal a encore gagné hier, dimanche 25 mars. Une victoire de la démocratie et de la maturité des citoyens électeurs qui, comme au premier tour, ont voté calmement, dans la discipline mais avec détermination, conscients qu’il leur revenait à ce moment précis, grâce à la force de leur carte, l’impérieux devoir de s’affranchir d’un régime qui, telle la mauvaise herbe, semblait pousser sans fin.

Une malédiction éternelle. Ils ont sanctionné avant tout l’arrogance et la prédation d’une classe dirigeante dont les reflexes de parvenu ont indisposé plus d’un, déstructuré le tissu économique national, vicié celui industriel, pollué les services, démembré le secteur agricole, chahuté le secteur social, ravalé la Fonction publique. Une classe dirigeante qui a quasiment vendu à l’encan les joyaux de la République, dilapidant à qui mieux mieux, les maigres ressources d’un pays en dépenses dispendieuses pour un train de vie onéreux et injustifié sous nos tropiques. Une élite dite libérale qui s’est occupée de trouver toutes les niches susceptibles de générer des revenus dont l’unité de compte est le milliard de Franc Cfa, vite planqués dans des coffres fort dont le commerce n’a jamais été aussi florissant au Sénégal que pendant la décennie passée, ou dans comptes numérotés dans les paradis fiscaux du monde.

Les citoyens électeurs ont mis fin au règne sans partage d’une famille, celle nucléaire du président de la République et sa gestion patrimoniale de l’Etat et de ses démembrements. Ils ont dit non à un troisième mandat en désavouant au passage le Conseil constitutionnel qui a avalisé la candidature qui viole la loi fondamentale. Ils ont dit non conséquemment à la dévolution monarchique, non au « wax waxeet ». Non au piétinement des valeurs, surtout celles de la parole donnée, sacrée chez nous. Les électeurs citoyens ont également mis un frein au jeunisme que le populisme démagogique du chef de l’Etat sortant a convoqué dans la gouvernance du pays ces douze dernières années, sous la forme d’une génération concrète à l’opposé certainement de celle qualifiée d’abstraite. Ce faisant, ils ont restitué aux quinquagénaires et aux sexagénaires, écartés par Wade l’octogénaire et Wade fils le quadra, leur véritable place. Ils ont assigné au président nouvellement élu, le rôle de passeur dans la chaîne générationnelle. Trait d’union entre les générations qui s’imbriquent et s’accompagnent dans la construction perpétuelle de la Nation, Macky Sall se fera l’obligation de consacrer la République des citoyens aux fondamentaux consolidés par les urnes d’hier, dimanche 25 mars.

Des urnes qui ont rangé définitivement sur les cimaises de l’histoire les charlatans électoraux et leurs « ndigueuls », (consignes divins de vote). Le vote d’hier a clos le débat fétide sur l’homosexualité et la Franc-maçonnerie qui a souillé la campagne électorale des deux tours et relégué dans les oubliettes, les forces du passé surgies de la nuit des temps, la sorcellerie et la magie noire invitées par le vieil homme qui voulait s’agripper par tous les moyens au pouvoir.
Le scrutin d’hier appelle à une pause cependant dans la frénésie de la déconstruction de l’Etat et de la nation. Il invite à la restauration de la dignité des institutions de la République. Il consacre le candidat qui s’est montré le plus pondéré parmi les postulants. Le candidat qui a fait montre de plus d’écoute auprès des populations, de courtoisie, de retenue, qui n’a pas eu un seul instant un geste déplacé, mais et surtout qui a fait preuve d’efficacité et d’efficience dans un parcours quasiment sans faute pendant les deux tours.

Certes, les citoyens électeurs ont fait écho aux revendications du peuple des Assises nationales et n’ont pas été insensibles à l’opiniâtreté du candidat Macky Sall, son réseautage national et international au maillage impressionnant, mais ils réclament avant tout la reconstitution de la vertu dans la gouvernance de leur pays. Ils veulent réhabiliter l’image du président malmené par l’exhibitionnisme « wadien » et leur République agressée. C’est la raison pour laquelle certainement même s’ils reconnaissent que l’obsession de ceux qui voulaient prendre coûte que coûte la place de l’indépendance au point d’envoyer les gosses au casse-pipe, qui aspiraient à diriger le pays tout en bravant ses forces de l’ordre, a mis à nu le barbarisme du régime libéral et recuit le ressentiment du peuple contre lui, ne l’ont pas moins sanctionnée.

Mais s’ils ne veulent pas d’une chasse aux sorcières, ils demandent à débusquer le Diable. Il ne s’est pas agi hier, d’un plébiscite, mais plutôt d’un référendum contre Wade, sa famille et sa gouvernance. Il revient au nouveau chef de l’Etat de nettoyer les écuries d’Augias. Une tâche qui suffirait amplement à son quinquennat. Contrairement à Abdoulaye Wade, il ne bénéficiera pas lui, d’un état de grâce.

sudonline.sn

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