Guirassy dans l’étau depatrons de presse
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) a servi à Moustapha Guirassy, ministre de la Communication une sommation interpellative en date du 1er avril dernier. Cela, afin de lui faire rendre public, dans un délai de huit jours, l’arrêté de répartition du fonds d’aide à la presse de l’exercice 2009.
Par Dialigué FAYE
La controverse autour de la répartition de l’Aide à la presse pour l’année 2009 suit son cours. La divergence règne toujours entre Moustapha Guirassy, ministre de la Communication et le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps), à propos des subventions allouées aux organes de presse. Et l’affaire risque d’atterrir en Justice. Les patrons de presse affiliés au Cdeps ont servi une sommation interpellative à Moustapha Guirassy. Cela, après avoir réclamé en vain que le ministre leur communique l’arrêté portant répartition de l’Aide à la presse.
Dans l’acte dit de sommation interpellative en date du 1er avril 2010, Me Serigne Khassim Touré, avocat du Cdeps indique que les organes de presse, regroupés au sein du Cdeps, ont «amiablement» demandé, au ministre en charge de la Communication, la publication de l’arrêté de répartition, conformément aux dispositions pertinentes de l’article 61 de la loi 96-04 du 22 février 1996 qui dispose que «le ministre chargé de la Communication publie chaque année, la répartition du fonds d’aide aux organes de presse, les noms de leur directeur de publication ainsi que la composition de leur équipe rédactionnelle». Mais déplore-t-il, «le ministre en cause leur opposa un silence… assourdissant». Et selon le juriste, «ce refus délibéré de publication et de diffusion de l’arrêté de répartition du fonds d’aide est constitutif de voie de fait, d’abus de confiance, de rétention abusive d’informations publiques et de violation de la loi, délits sévèrement réprimés par le Code pénal sénégalais».
Raison pour laquelle il a, «au nom de la loi et d’ordre et pour le compte de ses requérants, sommé et mis en demeure le ministre en charge de la Communication de lui faire tenir, sous huitaine, l’arrêté de répartition du fonds d’aide à la presse de l’exercice 2009». Cela, précise l’avocat, afin d’éviter «les inconvénients d’une procédure judiciaire».
Cette décision est précédée par la mesure de suspension prise par le Cdeps de participer à toutes les rencontres initiées sous l’égide du ministère de la Communication.
Joint hier vers 20h par téléphone, Moustapha Guirassy, déclare : «J’ai pris acte. Et en républicain, nous répondrons, en temps voulu et opportun.»
Mais le délai de huit jours fixé par le Cdeps à travers sa sommation interpellative est dépassé de 4 jours. Et jusqu’à présent ni l’avocat, ni le Cdeps n’ont reçu de réponse venant du ministère de la Communication. «Je n’attends que l’instruction du Cdeps pour passer à la vitesse supérieure», avertit Me Khassim Touré, joint par téléphone, hier dans l’après-midi.
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