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Une foule monstre accueille la dépouille de l’ancien capitaine des Lions : Le sénégal aux pieds de Bocandé

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La zone frêt de l’aéroport Léopold Sédar Senghor a refusé du monde, hier soir. Parents, amis du monde sportif et d’ailleurs, fans, simples citoyens sont tous venus au nom de la Nation tout entière, témoigner leur reconnaissance à l’ancien footballeur, Jules François Bocandé décédé le lundi 7 mai, à Metz. Une mobilisation impressionnante qui a même failli entacher l’organisation de l’accueil.
Il y a eu foule monstre hier, à l’accueil de la dépouille mortelle de la légende du football sénégalais, Jules Bocandé, décédé le lundi 7 mai à Metz. Des milliers de personnes avaient occupé, jusqu’au moindre espace, l’entrée de l’aéroport jusqu’à la zone de frêt. Tous voulaient voir la dépouille mortelle de l’ancien capitaine des Lions, arrivée par un vol d’Air France hier soir, à l’aéroport Léopold Sédar Senghor.
Pour l’accueillir, sa proche famille, ses anciens coéquipiers en l’Equipe nationale et des personnalités du monde sportif et politique sont autorisés à accéder dans l’enceinte du hangar. L’attente semble longue. Si certains devisent pour noyer leur chagrin, d’autres moins forts émotionnellement, à l’instar de Roger Mendy, fondent en larmes. «Roger, un mot sur le défunt ?», lui demande-t-on. Mais à la place d’une réponse, ce sont des larmes qui coulent des yeux de l’ancien compagnon de chambre du défunt. Les minutes passent, la foule s’agrandie.
Soudain, des membres de la famille sortent en larmes. Ils sont suivis des ministres, des Sports, Malick Gakou, de la Culture et du Tourisme, Youssou Ndour, et de l’Agriculture Benoît Sambou. Il y a également d’anciens ministres, comme Karim Wade et Innocence Ntap, parmi d’autres autorités. C’est la dépouille qui s’en suit. Les portes du hangar s’ouvrent pour laisser passer des hommes dont Khalilou Fadiga et Daniel Bocandé, fils du défunt, tenant fermement le cercueil, drapé d’un tissu noir. Et à ce moment précis, la passion de la foule prend le dessus sur la raison.
La foule empêche la prière. Les gendarmes qui avaient formé des boucliers de part et d’autre n’ont pu retenir cette masse humaine qui tenait à toucher le cercueil. La bousculade est telle que les porteurs de la dépouille ont été obligés de la déposer par terre. Des appels au calme sont lancés à la foule afin que la prière et le recueillement prévus puissent se faire. Mais c’était sans compter avec la volonté des fans, supporters, et autres parents venus pour faire un dernier adieu à Jules.
Après moult tentatives de repousser les personnes sans succès, les porteurs de la dépouille se sont alors pressés de déposer la caisse dans le corbillard non sans peine. Mais ce n’était que le début. La sirène est déclenchée annonçant le départ vers la morgue de l’hôpital Principal. Là encore la foule ressurgit.
«Bocandé, le Tigre !» Massés devant les bâtiments, les supporters du Casa venus très tôt, se mettent devant le corbillard qui s’immobilise. Les jeunes entonnent alors l’hymne concocté pour l’occasion. «Bocandé, le Tigre !», scandaient-ils en langue Diola. Des acclamations qui ont accompagné le cortège sur plusieurs mètres avant que celui-ci ne puisse continuer sa route paisiblement.

Pourtant tout avait été bien organisé pour un bon déroulement de la cérémonie d’accueil. Plusieurs heures avant l’arrivée de la dépouille qui était prévue à 20h, les supporters de l’équipe du Casa Sports avaient envahi la devanture de la zone de frêt d’Air France. Tous vêtus de Tee-shirt vert, assorti d’un brassard noir, ils se tiennent la main dans la main. C’est la Casamance dans sa diversité, mais reliée à ce moment précis par un seul sentiment : la douleur d’avoir perdu un fils qui lui était cher. «Bocandé était une fierté pour tout le pays et la Casamance en particulier. Chacun de nous se reconnaissait en lui parce qu’il incarne la dignité, la sincérité, le sens du travail bien fait, des qualités qui caractérisent le Casaçais», pleure Atab Sambou, président du Comité des supporters.
Mais dans le groupe on essaie de ne pas se laisser submerger par la douleur. Les mines sévères, les visages fermes pour ne pas laisser place aux larmes, supporters du Casa entonnent, en chœurs avec la chorale Bakalama de Thionkessyl l’hymne aux héros. «Ce sont des éloges qu’on fait lorsqu’un héros meurt», explique, d’une voix empreinte d’émotion M. Sambou. Mais à la différence de l’ambiance des stades lors des matchs de leur club, il n’y a aucun tambour. «C’est une chanson en douce pour marquer le deuil», précise-t-il. Le 12ème Gaindé n’a pas non plus manqué ce rendez-vous avec celui qui a fait vibrer à son époque bien d’entre eux.
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