« Que je sois réélu ou pas importe peu. Je ferai ce que je dois faire… » Bien dit Monsieur le Président Macky SALL! Par Tafsir Ndické DIEYE

« … Nous sommes au service des populations. Nous devons défendre les intérêts des citoyens. Nous allons faire des audits ». Dans son ouvrage riche en enseignements intitulé L’honneur et l’argent, François Ponsard dit : « Quand le courage tombe, le plus vaillant chancelle et le faible succombe. » Nous saluons ce courage politique du président de la république Macky SALL et l’encourageons à ne ménager aucun effort pour donner corps à sa décision de faire l’état des lieux sans fléchir. Le courage que traduit ce propos supra cité ne doit pas tomber, car nous n’avons besoin ni de voir les plus vaillants, dans le combat pour relever notre république à genoux, chanceler ni les couches faibles et vulnérables de notre population succomber.
A l’heure où l’hivernage approche à grands pas avec son lot de misères vécus par le monde rural dans la plus grande dignité, un monde rural secoué par le manque de vivres de soudure, d’aliments de bétails, la hantise des maladies comme le paludisme, le manque de semences et d’engrais suffisants etc. il n’est pas normal que des voleurs de la république pavanent dans un luxe insolent en défiant avec arrogance l’autorité de l’Etat tous les jours. Il faut auditer ces gens, et tout mettre en œuvre pour rapatrier les fonds dilapidés. Nous en avons besoin pour atténuer le problème de l’énergie, celui des inondations etc. Nous en avons besoin pour ravitailler de nouveau la pharmacie d’approvisionnement qui manque de tout alors que la saison des pluies rime toujours avec une recrudescence des maladies… nous en avons surtout besoin pour assainir les mœurs politiques dans notre pays.
Nous disons oui à la Commission nationale de restitution des biens et de recouvrement des avoirs mal acquis. Toutefois, que tous les voleurs soient contraints à restituer l’argent du contribuable, les biens du peuple… sans exception. Pas de deux poids deux mesures.
Nous saluons la décision d’éliminer certaines agences et directions inutiles. L’écrivain Mody Niang en avait parlé avec pertinence dans un article. Il avait parfaitement raison. Il faut que les économies qui seront réalisées avec une telle opération de salubrité publique soient réinvesties dans la prise en charge du bien être des populations dans la plus grande transparence (par exemple, servir les bourses familiales de 100 000 F CFA destinées aux 250 000 familles démunies bien que le choix à opérer risque de créer des vagues car, pratiquement, toutes les familles de ce pays sont démunies).
Il est aussi heureux, monsieur le président, de constater que vous avez remis les pendules à l’heure en sermonnant certains de vos collaborateurs de parti ; ces derniers ne doivent pas oublier que vous êtes maintenant une institution. Il est inadmissible que l’institution que vous représentez, soit ridiculisée par des gens qui ne sont guidés que par des questions de prébendes. Vous-même, vous n’avez pas le droit, par vos actes et propos, d’humilier cette fonction comme cela se faisait tous les jours sous le défunt régime.
Cela ne signifie point qu’ils n’ont pas le droit de vous dire la vérité. Il faut qu’ils vous disent ce qui ne tourne pas rond dans vos actes et propos. Cependant, ils ont le devoir, par respect à la république et à ses institutions, d’éviter les excès verbaux et les dérives que le peuple vient de sanctionner en débarquant vos prédécesseurs. Aucune arrogance de leur part ne sera tolérée vis-à-vis du Président en tant que institution ou du peuple. Nous ne voulons plus connaître les querelles au sein du parti au pouvoir qui débordent au point de miner l’évolution du pays.
Les législatives approchent. Il faut faire les audits au plus vite pour nous éviter demain des questions d’immunité parlementaire pour astreindre d’éventuels parlementaires fautifs devant la barre. Monsieur le président, à défaut de l’éliminer, pensez à réformer le sénat! Un sénat dont les 65% des membres sont élus par le président n’est rien d’autre qu’un enclos pour caser de la clientèle politique très parasite à notre économie nationale. Il faudrait aussi rectifier le désastre créé dans l’ordonnancement institutionnel de notre Etat ; c’est une grosse aberration que le président du sénat soit la deuxième personnalité de l’Etat devant le président de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, ce dernier doit reprendre son mandat de cinq ans en lieu et place de celui en cours et qui est de un an.
Monsieur le président, le choix du futur président de l’Assemblée nationale devra consacrer une certaine rupture avec ce qui se faisait auparavant. Il devra émaner du libre arbitrage des élus du peuple. Le chef de l’exécutif a le devoir, désormais, d’éviter de s’y immiscer. Nous avons tous vécu votre défénestration avec amertume ; une situation que nous avions décriée dans la presse à l’époque et qui provenait du fait que c’est le président qui vous avait choisi à la place des députés qui n’avaient qu’un droit : celui d’applaudir et de voter sa volonté.
La tâche ne sera pas facile mais vous êtes sur la bonne voie. Retenez la leçon du grand écrivain Paulo Coelho : « Il n’y a qu’une seule chose qui puisse rendre un rêve impossible à réaliser: c’est la peur d’échouer. » N’ayez pas peur d’échouer monsieur le président et vous connaîtrez le succès poursuivi au grand bonheur du peuple sénégalais.
Tafsir Ndické DIEYE
Auteur de polars et de poésie
Consultant au Cabinet Thorinius Consulting
Membre du Pôle programme de Macky 2012
E-mail :[email protected]