A la faveur d’un changement de régime, beaucoup de ministères ont changé de personnels. Prétexte saisi par Wal Fadjri pour jeter un coup de projecteur sur ces services, véritables fourmilières, où il est difficile, pour un non-initié de savoir qui est qui et qui fait quoi.
Au sein du pouvoir exécutif, les pouvoirs initialement concentrés au sommet sont progressivement diffusés par la création, par une loi ou un décret, de structures autonomes, dotées de compétences spécialisées. Le gouvernement confie à d’autres organes certains pouvoirs qu’il détient. Ainsi naissent les ministères qui ont pour fonction de base de concevoir, de superviser et d’appliquer des politiques. Mais, puisque le ministre ne peut pas tout faire, chaque ministre attribue des pouvoirs dont il est investi à d’autres personnes, d’où la création des cabinets ministériels. Le cabinet est composé de fonctionnaires de l’Etat. Il s’agit principalement du Secrétaire général du ministère, des conseillers de département, du Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage), pour les grands ministères, du Secrétaire de l’administration générale et de l’équipement (Sage), pour les «petits» ministères, c’est-à-dire qui ont moins de quatre départements.
Mais il y a aussi et surtout les agents non fonctionnaires tels que le directeur de cabinet, le chef de cabinet appelé aussi attaché de cabinet, le Secrétaire particulier et les conseillers techniques qui sont les plus en vue dans le cabinet. Et une source contactée par Wal Fadjri informe que ce sont des hommes politiques qui ont la confiance du ministre et à ce titre, ils sont plus puissants que les fonctionnaires. Le directeur de cabinet coordonne le travail du cabinet. C’est lui la cheville ouvrière du ministère. Il assure l’intérim en cas d’absence du ministre.
A côté de lui, se trouve le Secrétaire général du ministère. En tant que fonctionnaire de l’Etat, le Secrétaire général du ministère assure la continuité du service. C’est, en quelque sorte, la mémoire du ministère. Il coordonne le travail des directions. Il est nommé par décret. Après la «mémoire» du ministère, vient le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage). Son existence est fonction de la taille du ministère. En effet, c’est à partir de quatre directions qu’un ministère a un Dage. Et il faut être de la hiérarchie A, c’est-à-dire avoir la maîtrise ou équivalent, au moins, pour pouvoir occuper ce poste. Le Secrétaire de l’administration générale et de l’équipement (Sage) existe dans les «petits» ministères, c’est-à-dire qui ont moins de quatre directions. Le Sage est de la hiérarchie B.
Il y a aussi des conseillers de département qui sont différents des conseillers techniques. Ces fonctionnaires gèrent des dossiers. Dans l’ordre protocolaire, le chef de cabinet ou attaché de cabinet arrive en dernière position. Cependant, étant le gestionnaire de l’agenda politique du ministre, il est très influent, parfois même plus influent que le directeur de cabinet. Sa proximité avec le ministre dont il est souvent le confident, fait de lui pratiquement la deuxième personnalité du ministère.
Enfin, la source de Wal Fadjri, chargé de cours à l’Ecole nationale d’administration (ex-Enam), de relever les fréquents conflits de compétence entre le Secrétaire général et le directeur de cabinet. D’après ce connaisseur de l’administration, à cause de son poids politique, ce dernier pense être au-dessus du premier. Et pourtant, note-t-il, le Secrétaire général qui est nommé par décret et qui reste en place, quel que soit le ministre qui arrive, est la deuxième personnalité et la mémoire du ministère.
source: walf.sn
