Les Miami Heat ont remporté sur leur parquet le titre NBA 2012, jeudi 21 juin, après avoir battu pour la quatrième fois en cinq rencontres les Oklahoma City Thunder sur le score de 121 à 106.
C’est le deuxième titre de la franchise floridienne, après celui de 2006, mais le premier conquis depuis que le trio de superstars LeBron James-Dwyane Wade-Chris Bosh a été formé à l’été 2010. Finaliste la saison dernière face aux Dallas Mavericks, l’équipe d’Erik Spoelstra n’a cette fois-ci pas laissé passer sa chance.
« Lorsque cette équipe a été assemblée il y a deux ans, nous pensions clairement que ce serait plus simple que ça, a expliqué Dwyane Wade après la rencontre. Mais il a fallu que l’on passe par les moments que nous avons vécus l’an dernier pour arriver où nous sommes aujourd’hui. La saison dernière, c’était le tour de Dallas. Et ce soir, c’était notre tour. »
Lors du cinquième match, qui s’est joué devant les 20 000 spectateurs de l’American Airlines Arena, le « Big Three » des Heat a montré la voie, mais c’est l’inattendu Mike Miller (23 points et 5 rebonds) qui a été le détonateur de son équipe. L’arrière de Miami n’avait cumulé que 8 points en 21 minutes lors des quatre premiers matches de la finale, mais a réussi à inscrire sept tirs à trois-points en 23 minutes lors de la cinquième manche.
Pour LeBron James, c’est une quête longue de neuf ans qui s’achève. Arrivé en 2003 dans la ligue et après deux finales perdues – en 2007 avec les Cleveland Cavaliers et en 2011 avec les Miami Heat – le triple MVP (2009, 2010, 2012) de la ligue remporte enfin son premier titre NBA.
« C’est exactement comme je l’avais imaginé, a déclaré LeBron James en conférence de presse. J’ai longtemps rêvé de cet instant, y compris la nuit dernière et y compris aujourd’hui. Mon rêve est maintenant devenu réalité et c’est la meilleure sensation que j’ai jamais ressentie. »
Il s’agit également du premier titre pour Chris Bosh, l’intérieur arrivé en provenance des Toronto Raptors il y a deux ans, alors que Dwyane Wade, qui a fait toute sa carrière à Miami, avait déjà participé à la conquête du premier titre des Heat en 2006 aux côté de Shaquille O’Neal.
MIKE MILLER PREND FEU À LONGUE DISTANCE
Ronny Turiaf, qui a enfin foulé le parquet (1 rebond en 3 minutes) lors de cette finale, devient le quatrième Français à être sacré champion NBA. Alors qu’il avait perdu une finale en 2008, avec les Los Angeles Lakers, il succède à Tony Parker (2003, 2005, 2007), Ian Mahinmi (2011) et Rodrigue Beaubois (2011) sur la liste des joueurs français couronnés dans la ligue de basket nord-américaine.
Comme si cela était écrit à l’avance, le match s’ouvre sur un dunk rageur de LeBron James en contre-attaque. Le ton de cette cinquième rencontre est alors donné. Miami fera la course en tête tout du long. Le premier quart-temps est un round d’observation, mais les Heat prennent un léger avantage grâce à son énorme défense qui empêche les Thunder de s’approcher du cercle et à 7 points consécutifs de Dwyane Wade et LBJ (16-10).
Kevin Durant et Russell Westbrook sont bien décidés à ne pas donner le match à leurs adversaires, mais le Big Three de Miami sort le grand jeu et est aidé par un invité surprise en la personne de Mike Miller. Ce dernier perfore la défense de zone d’Oklahoma City avec deux tirs primés en fin de quart-temps, imité sur la possession suivante par Norris Cole. Le score est de 31-26 après 12 minutes de jeu.
C’est alors que la machine à broyer du Heat se met en route. Les Heat infligent aux Thunder un 19-4, faisant passer le score de 34-32 à 53-36. Durant six minutes, les joueurs de Scott Brooks sont incapables de réagir face aux assauts qui leur tombent dessus. Tirs extérieurs, post-ups à l’intérieur, contre-attaques, tout y passe. Mike Miller continue son festival avec un quatrième tir longue distance en autant de tentatives. Les Miami Heat jouent comme dans un rêve.
Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden ne s’avouent toutefois pas vaincus. Oklahoma City parvient ainsi à limiter les dégâts en terminant avec « seulement » 10 points de retard à la mi-temps (59-49)
TRIPLE-DOUBLE POUR LE MVP DE LA FINALE LEBRON JAMES
Les Thunder reviennent même à cinq petits points en début de troisième quart-temps (59-54). Petit à petit, c’est un 18-6 que vient de passer OKC à Miami en 5 minutes. Mais l’espoir est de courte durée. Miami remet en effet un coup de turbo dans la deuxième moitié de la période. Shane Battier, Mario Chalmers, Mike Miller et même Chris Bosh plantent de nouveaux tirs à trois-points. L’adresse des Heat dans cet exercice est insolente : 14/26 sur l’ensemble du match.
L’écart n’en finit plus de grimper. Sur un panier de Dwyane Wade avec le lancer-franc bonus, Miami prend jusqu’à 26 points d’avance (93-67) et terminent le quart-temps dans les meilleures dispositions (95-71).
Les 20 000 fans de l’American Airlines Arena pensent alors avoir tout vu. Mais non, Mike Miller semble vouloir rattraper le temps perdu après toutes ces rencontres passées sur le banc. L’arrière des Heat inscrit un sixième, puis un septième tir primé, faisant passer le score à 101-74, nouveau plus gros écart du match. La performance est irréelle.
Les Miami Heat n’ont plus qu’à dérouler jusqu’à la fin du match. Et alors que ses détracteurs ont toujours fait valoir que cette équipe manquait de profondeur derrière son trio magique, six joueurs des Heat ont inscrit au moins 10 points dans cette partie.
LeBron James, élu meilleur joueur de la finale (MVP), a quant à lui cumulé un triple-double (26 points, 11 rebonds, 13 passes décisives, 2 contres) pour aller chercher le titre. Lui que les critiques avaient accusé de ne pas être décisif lors des moments importants tient là sa revanche.
« L’an dernier, j’ai laissé (les critiques) m’affecter, a reconnu LeBron James. Je jouais pour prouver aux gens qui disaient que j’étais égoïste qu’ils avaient tort. Ça m’a énormément atteint parce que je sais que c’est un sport d’équipe. Les entraîneurs que j’ai eus dans ma jeunesse ont toujours insisté là-dessus. Et pour gagner un titre de champion, peu importe le niveau, il faut le faire en équipe. Perdre en finale l’an dernier est la meilleure chose qui me soit arrivé. Ça m’a rendu humble. Je savais que je devais changer en tant que basketteur et en tant qu’homme pour obtenir ce que je voulais. »
À Miami, par Romain Brunet