Le laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales de l’Ifan (Lartes-Ifan), a procédé ce mardi 26 juin à la publication des résultats de son programme de recherche intitulé « étude santé, pauvreté et vulnérabilités à l’enfance au Sénégal ». Cette étude présentée à Dakar a porté sur la période 2008-2009 sur un échantillon de 2048 individus.
Le module santé du questionnaire de l’enquête réalisée par le laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales de l’Ifan (Lartes-Ian), portant sur 2048 individus a permis de dégager une typologie des maladies en quatre catégories. A savoir les maladies à l’enfance, de la jeunesse, les maladies de l’âge adultes et celles de la vieillesse.
« Pour tenir compte des écarts en terme d’âge des individus, quatre générations ont été distinguées », dira la sociologue et non moins présentatrice du programme de recherche, Dr Rokhaya Cissé. « Il s’agit de la génération la plus agée née avant 1954, de celle de 1954-1968, puis celle de 1969-1978 et enfin de la génération d’après 1978», renchérit-elle.
Intutilé « étude santé, pauvreté et vulnérabilités à l’enfance au Sénégal », les résultats du programme de recherche de Lartes, montrent qu’une proportion de 33% des maladies affecte les femmes tandis qu’une large part (68%) concerne des individus en milieu rural (sachant 41% des individus vivent en milieu rural au moment de l’enquête).
En revanche, le risque d’être exposé à la maladie est paradoxalement 1,5 fois plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural. Cette situation traduit des vulnérabilités inhérentes à l’environnement en particulier le déficit d’assainissement, la pollution, le rythme effréné de vie, la sédentarité, l’alimentation…
La génération comprise entre 1954 à 1968 est plus touchée par les maladies à l’enfance (56%), suivie de la génération d’avant 1954 (17%) et celle d’après 1978 (16%). Environ 40% des maladies de jeunesse touche 40% de la génération comprise entre 1954 et 1968 contre27% de celle 1969 et 1978. S’agissant des maladies à la vieillesse, elles touchent à 96% la génération d’avant 1954 et à 4% la génération comprise entre 1954 et 1968.
A l’enfance, les ruraux et les non instruits à l’épreuve de la malnutrition
Sur l’ensemble des itinéraires observés soit 102.568,6327 font état de signes de malnutrition à l’enfance, selon les déclarations de leurs parents qui sont d’avantage des adultes et des personnes âgées. La malnutrition n’est donc pas invisible car elle apparait chez 6% des individus à l’enfance. A cela s’ajoutent les difficultés pour les parents à repérer les signes de malnutrition de leurs enfants.les malnutris sont des ruraux pour 66% et des non instruits pour 83%.
Accouchement à domicile en milieu rural
Si en milieu urbain la quasi-totalité des accouchements s’est déroulée dans une formation sanitaire, cette proportion n’est que de 38% en milieu rural où plus de trois femmes sur cinq (61%) ont accouché à domicile. presque toutes les naissances qui se sont déroulées dans une clinique ont eu lieu à Dakar. Les accouchements à domicile sont fréquents dans les régions de Tambacounda (62%), Matam (68%), Kaffrine (56%), et Fatick (50%°).
Rappelons que l’étude sur les vulnérabilités et la pauvreté chronique au Sénégal a été réalisée par le laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales de l’Ifan (Lartes-Ifan), sur la période de 2008-2009. L’objet de cette étude était d’analyser la santé des individus en lien avec l’état de leur pauvreté, dans une perspective dynamique afin d’identifier les facteurs explicatifs de la survenue de la maladie des individus, de leur accès au service de santé et de la durée de la maladie.