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Demba Dia, de la Cap 21 sur le Pouvoir : «C’est Aminata Tall (secrétaire générale de la présidence de la République) qui veut prendre sa revanche.»

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L’artiste-politicien, Demba Dia, est monté sur ses grands chevaux. Dans cette interview qu’il nous a accordée, la tête de liste de la coalition du peuple pour relever les défis du 21 siècle (Cap 21) est implacable sur le bilan de Macky Sall à presque cent jours de pouvoir. Rock Mbalax affirme qu’il donnerait zéro s’il devait noter l’actuel président. Il voit en cette nouvelle équipe une meute de bergers allemands revanchards.

Quel type de député voulez-vous incarner si vous êtes élu à l’Assemblée nationale ?

Comme toujours, je veux rester près du peuple et pour ses intérêts. Je ne serai pas un député d’un gouvernement ou de qui que ce soit. Si on m’élit, je défendrai la population. Je suis sincère. Ce ne sont pas des paroles de politicien.

Au cours de votre tournée à Sédhiou, dans le cadre de la campagne pour les Législatives, on vous a entendu beaucoup vous plaindre. Pourquoi ?

Sédhiou est une ville que j’aime bien et dont je suis citoyen d’honneur. J’y ai gardé mes meilleurs souvenirs. Quand je suis parti pour la campagne, j’ai trouvé que Sédhiou n’a pas changé. Et cela m’a fait mal au cœur. Je trouve que les responsables politiques de Sédhiou n’ont rien fait chez eux. Et ils doivent vraiment travailler pour cette ville. Sédhiou mérite plus que ce que j’ai vu. Mais, j’ai vu que les gens vont de parti en parti. Et ce n’est pas bien.

Vous semblez ne pas cautionner la transhumance qui est, pourtant, une mode chez nous ?

Quand je vois ce phénomène, ça me renforce dans l’idée que les politiciens ne sont là que pour leurs propres intérêts. Cela signifie que ce sont des hommes qui n’ont pas de principe. Je pense qu’un homme doit avoir des principes dans la vie ; soit tu es vert, soit tu es bleu.

La Cap 21 sillonne en ce moment le Sénégal. Sur combien de députés comptez-vous à peu près ?

Je cadre sur la majorité pour être président de l’Assemblée nationale. C’est ça mon ambition.

Etes-vous sérieux quand vous le dites ?

Pourquoi pas ! Le bon Dieu est là pour tout le monde. C’est lui qui donne les pouvoirs. Qui aurait cru que Macky Sall serait le président de la République du Sénégal, si ce n’est pas le bon Dieu ? On ne sait jamais ; c’est ça qu’on souhaite.

Vous comptez alors sur le bon Dieu pour avoir la majorité ?

Tout à fait ! Je compte sur le bon Dieu, la jeunesse et tout le monde.

Macky Sall va bientôt fêter ses cents jours à la tête du Sénégal. Quelle appréciation faites-vous des actes qu’il a jusque-là posés ?

Si je dois noter, je lui donnerai zéro sur vingt (0/20).

Pourquoi ?

Parce que depuis qu’ils sont là, ils ne parlent que des audits comme s’il n’y avait rien à faire. Pour le moment, je ne vois que des chiens méchants qui ont envie de mordre, des bergers allemands qui ont envie de faire du mal, de prendre leur revanche.

Qui sont ces personnes dont vous parlez ?

C’est Aminata Tall (secrétaire générale de la présidence de la République) qui veut prendre sa revanche. C’est la dame de la Justice (Aminata Touré, ndlr) qui se prend pour la dame de fer Marguerite Thatcher ; c’est mon ami, Mbaye Ndiaye que je croyais super gentil, qui prend sa revanche sur Ousmane Ngom. Je trouve que ça ressemble à des chiens méchants qui ont envie de mordre. Je pense qu’on est au Sénégal et cette démarche n’est pas bien.

Vous pensez alors qu’il ne faut pas auditer ?

Je ne le dis pas. Je pense que si on doit auditer, on doit commencer à partir de 2000. Moi, je suis d’accord qu’on audite. Mais qu’il n’y ait pas une justice à deux vitesses.

Aujourd’hui, votre ami Wade se signale de temps en temps. Comment appréciez-vous ses sorties ?

Je crois que Wade, mon ami, mon idole fait ses sorties parce que, peut-être, il a vraiment mal. Mais, je n’aime pas qu’il fasse beaucoup de sorties médiatiques. Il est bien qu’il parle de temps en temps mais pas en permanence. Parce que Wade, c’est un mythe, c’est un monument. Mais, il n’est plus président de la République du Sénégal. Et pour ça, il doit parler peu.

Est-ce que vous avez compris sa perte du pouvoir ?

Je pense que c’est son entourage qui l’a perdu. Parce que Wade a beaucoup fait pour le Sénégal ; c’est les monuments, il a changé Dakar ; il a aidé, les personnes du troisième âge à travers le plan Sésame. Il a beaucoup fait pour l’éducation, la santé (…). C’est pourquoi, je reconnais que Wade a beaucoup fait. Malheureusement, il a été entouré de défaillants qui ont commis beaucoup d’erreurs.

Et Wade, lui-même, dans cette défaite ?

Abdoulaye Wade a sa part de responsabilité aussi dans cette défaite. Il a trop donné à ses enfants. Or, il devait être le père des Sénégalais et considérer tout le monde au même titre que ses enfants. Mais, malheureusement, la priorité pour lui, c’était ses enfants. C’est ainsi qu’il disait à Karim qu’il dirait à sa mère qu’il a bien travaillé. Je pense que ce n’est pas bien.

Vous êtes son ami. Est-ce qu’il vous arrivait de lui prodiguer des conseils ?

Oui, je lui parlais souvent. Mais, comme vous le savez, son entourage ne valait pas le coût. Quand vous voyez des Serigne Mbacké Ndiaye, Bamba Ndiaye, colonel Cissé, c’est vraiment des gens qui font pitié. Parce que ce sont des gens qui ne disent pas la vérité et ne permettaient pas à Wade d’écouter les bons conseils.

Comment avez-vous commémoré le 23 juin ?

Je ne fais pas partie du mouvement du 23 juin. Parce que je suis un homme qui milite pour la paix. Et tout ce qui est révolution, grèves, mouvements visant à brûler des pneus, casser ceci ou cela, je n’en fais pas partie. Parce qu’avant tout, je suis un Cheikh. Je ne ferai jamais partie de tel mouvement.

Les militaires viennent de voter avec un faible taux de participation. Qu’est-ce qui peut l’expliquer, à votre avis ?

Je pense que les gens en ont marre un peu des élections. Ce même phénomène risque de se reproduire ce dimanche. J’ai même lu dans un journal que sur plus de mille inscrits militaires dans un bureau, il n’y a eu que deux cent vingt quatre qui ont voté. Je pense véritablement qu’il n’y aura pas beaucoup de votants parce que les gens en ont marre des 23 juin, des places de l’Obélisque et de l’Indépendance, des politiques à n’en plus finir, de ces audits. Je pense que le peuple a compris que les politiciens, notamment les anciens jouent trop au cinéma.

Que proposez-vous pour bannir ce jeu ?

Je pense que le renouvellement de la classe politique est nécessaire. Il y a des gens qui font de la politique depuis plus de cinquante ans. Des gens qui veulent la présidence de l’Assemblée nationale et dont on dit qu’ils ont détourné des bateaux de pétrole, des gens qui ont des maisons partout dans le monde qui veulent être député. On voit un président de Sénat qui veut être un simple député. Il y en a vraiment marre de ces gens-là. Et il faut vraiment changer en amenant du sang neuf et de vraies compétences pour aider le Sénégal à aller de l’avant.

Etes-vous prêt pour la conquête de la mairie des Parcelles Assainies que vous avez perdue lors des dernières échéances ?

Bien sûr que je suis prêt ; même pour la mairie de Dakar. C’est vrai que j’aime bien les Parcelles Assainies qui m’ont tout donné. Ma percée politique a été réussie grâce à ses populations. Je vous jure que les Parcelles Assainies, c’est notre Los Angeles, notre Hollywood, notre Paris. C’est pourquoi, en 2014, nous allons essayer de reprendre notre mairie qu’on nous a prise. Et je trouve que c’est vraiment dommage. J’espère que ça ira en 2014 pour les maries des Parcelles et de Dakar.

Source : La Tribune avec xalimasn.com

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