Serait-ce la fin du statu quo ? C’en a tout l’air, du moins si l’on se fie aux informations faisant état de deux audiences qui ont eu lieu entre le Président Abdoulaye Wade et Idrissa Seck, la semaine dernière. Audiences au cours desquelles les deux hommes ont convenu d’officialiser la nomination, dans les prochains jours, de l’ancien Premier ministre et actuel maire de Thiès au poste de conseiller du président de la République avec rang de ministre d’Etat. Par Soro DIOP
Le Président Wade et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck se sont rencontrés, à deux reprises la semaine dernière. Ces deux audiences qui ont échappé à beaucoup de proches de l’un et l’autre, mais confirmées par quelques éléments dans le «secret des deux dieux» avaient pour objet «d’officialiser en principe, dans les jours à venir, la nomination de Idrissa Seck par le président de la République au poste de conseiller à la Présidence avec rang de ministre d’Etat». Un proche de l’ancien Premier ministre et actuel maire de Thiès confirme cette information, mais précise que s’«il a été question au cours de ces audiences avec le Président de nomination au poste de ministre d’Etat», il ne peut, «par contre, en dire de même, quant au statut de conseiller». Des proches de Karim Wade sont, eux, formels : «Idrissa Seck et Wade sont convenus pour le poste de conseiller à la Présidence avec rang de ministre d’Etat.» Comment Karim Wade a accueilli cette volonté de son père de ramener Idrissa Seck à ses côtés au palais de la République ? Un des proches de Karim Wade fait remarquer que son mentor «ne s’est jamais opposé à la nomination de Idy». Et d’ajouter : «Bien au contraire, il trouve utile le retour de Idy auprès du président de la République, car il considère que cela pourra renforcer la cohésion au sein du parti (Parti démocratique sénégalais).» Chose inédite : pour la première fois, Idrissa Seck et Karim Wade, du moins par leurs proches interposés que nous avons contactés, semblent accorder leurs violons. En effet, si l’on se fie à une confidence d’un proche de l’actuel maire de Thiès, «du côté de Idy, la seule chose qui compte est d’être dans le système, de sorte à occuper une position officielle et de pouvoir échanger avec Wade tout le temps et ainsi, être en position de prétendre, au cas où à un héritage, d’autant plus qu’il n’est pas en rupture de ban». «Idy n’a jamais fait mystère, quoiqu’on en dise, ajoute la même source, de sa volonté de rester dans la famille libérale de laquelle il a été exclu, il faut s’en rappeler.»
D’ailleurs, souffle-t-on du côté du Palais Léopold Sédar Senghor, il a été question de nommer l’ancien Directeur de cabinet de Wade au poste de ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence de la République, n’eût été la présence déjà de Mme Aminata Tall à cette station. Or, démettre celle-ci, dans le contexte politique actuel, serait susciter plus de problèmes qu’en résoudre. Tout comme il a été envisagé un retour de Idrissa Seck à la tête de la Primature ; seulement, renseignent nos interlocuteurs, Souleymane Ndéné Ndiaye jouit d’une certaine popularité, aux yeux de Me Wade. Là aussi, le Président risque de susciter des problèmes, en plus du fait que débarquer Souleymane Ndéné serait donner raison à Farba Senghor que l’on soupçonne de vouloir déstabiliser l’actuel chef du gouvernement. Un argumentaire qui, rapporté à la sortie de Pape Samba Mboup lors de l’émission Le Grand Jury sur la Rfm, trouve une certaine pertinence. En effet, le chef de cabinet du Président Wade, y souligne que Farba Senghor «ne doit pas attaquer le Premier ministre qui est nommé par le président de la République qu’il prétend servir».
Dans tous les cas, la perspective de nomination de Idrissa Seck participera à apaiser la sourde fronde qui commençait à germer du côté des responsables et militants de l’ex-Rewmi, face au long statu quo ob-servé depuis le retour de Idrissa Seck dans les rangs du Pds. Un des proches du maire de Thiès, ayant requis l’anonymat, confie, «nous ne pouvons pas attendre indéfiniment. A un certain moment, il faut que le Président nous fixe, sinon nous prendrons nos responsabilités». Avant de relever que son leader «ne s’est jamais focalisé sur le poste de vice-président que Wade avait d’ailleurs promis à une femme».
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